
Le constat est que dans notre
pays, beaucoup préfèrent les pneus rechapés ou de la casse dont le prix est très
abordable. Rencontré quelque part à Sébénikoro, Daouda Sangaré, propriétaire de
voiture depuis 13 ans, est un mordu de ces pneus recyclés. «En cas de besoin,
je m’en procure dans la casse», nous confie Daouda Sangaré qui se soucie plutôt
du prix que des risques auxquels les utilisateurs de ces pneus recyclés
s’exposent.
Il n’est pas le seul. Sidiki Sacko, chauffeur de son état que nous
avons croisé dans un garage à Lafiabougou, y était venu changer ses « deux
pneus arrière dont le degré d’usure ne lui permet plus de circuler en sécurité».
Pour autant, M. Sacko n’a aucune idée de la qualité des pneus qu’il vient de
faire monter sur son véhicule. Il espère tout simplement que ceux-ci tiendront
longtemps. «Parfois, c’est juste une question de chance», dit-il. Telle est la «philosophie»
de nombre d’automobilistes sous nos cieux.
Or, la sécurité doit toujours
être une norme à observer quand on décide de changer le pneumatique. Et dans le
cas des pneus d’occasion, il est difficile d’apprécier leur fiabilité. C’est du
moins ce que nous fait comprendre Sory Ibrahima Touré, chef du Centre Mali
Technique Système (MTS). Selon lui, les pneus sont des contacts d’adhérence qui
relient un engin à la route. Ils assurent donc son équilibre et sa stabilité
durant la conduite.
« La durée de vie d’un pneu, qui va de 03 à 06 ans, peut être
raccourci par le nombre de kilométrage qui est de 100.000 kilomètres. Une fois
que cette distance est atteinte, il doit être changé. En d’autres termes, le
pneu doit être remplacé en fonction du kilométrage parcouru et non du nombre
d’année», explique Sory Ibrahima.
Pour l’expert de la visite technique, il est recommandé de changer les pneus par pair quand il s’agit d’un petit véhicule et pour les 4x4, tous les quatre doivent être remplacés à la fois. Et cela se fait sous le contrôle d’un connaisseur, puisque les pneus doivent impérativement avoir la même hauteur. «Vous constaterez que quand on change un seul pneu, le véhicule à tendance, au freinage, à basculer du côté du pneu usé», fait remarquer Sory Ibrahima Touré. À ce propos, le directeur régional des transports, Moumini Guindo, attire l’attention sur ce risque décrit dans le Code Rousseau: « différents types de pneus montés sur un même véhicule peuvent occasionner certains déséquilibres».
DURÉE DE VIE- Nul besoin d’être
un technicien pour connaître la durée de vie d’un pneu. Sur chaque type, il y a
des inscriptions relatives notamment à la définition, la provenance, l’année et
la semaine de la fabrication. « Très souvent, c’est marqué avec les trois
lettres DOT (Departement of transportation) avec quatre chiffres. Les deux
premiers chiffres informent sur la semaine au cours de laquelle le pneu a été
confectionné. Et les deux derniers indiquent l’année à laquelle il a été mis en
vente», explique le technicien de MTS.
En plus, il y a des «témoins
sur les pneus qu’on appelle témoins de profondeur ou d’usure de pneu qui
s’effleurent (par les gommes de l’extérieur) au fur et à mesure. En les
observant, le conducteur doit normalement savoir si ses pneus sont en état ou
pas ». L’expert précise que certains types de pneus deviennent à la longue des
gommes dures, donnant ainsi l’impression d’être neufs alors qu’ils sont, en réalité,
en très mauvais état. Généralement, cette métamorphose intervient après 10 à 11
ans de vie. Et à cet âge-là, le pneu n’est plus adapté puisqu’il y a moins
d’adhérence. En effet, argumente Sory Ibrahima Touré, le «pourcentage d’adhérence
se réduit de 10% par an. Le freinage peut alors être de 0 à 40% sur une
distance de 05 mètres».
Nombre de personnes chargent
les réparateurs de vérifier et de garantir la sécurité des pneus dans le but
d’attester leur fiabilité. Notre équipe de reportage a rejoint le vulcanisateur
Madou, un habitant de Taliko en Commune IV du District de Bamako. Selon lui, il
y a des pneus sans chambre à air et ceux qui en ont. Le premier type est plus
conseillé et plus facile à réparer. « Les nouveaux pneus que nous voyons
sur le marché ne sont pas faits pour l’utilisation de chambre à air. Mais quand
ils sont usés et que l’on décide de les réparer, on peut utiliser une chambre à
air », explique le réparateur.
Cependant, Madou recommande
aux automobilistes d’éviter de réparer le même pneu plus de deux fois. Mieux,
insiste-t-il, il faut carrément le remplacer pour ne pas être confronté à des
problèmes qui peuvent survenir même après l’entretien. Notre interlocuteur est
formel: «Il est vrai que les pneus d’occasion sont moins chers, mais les
acheter c’est mettre en péril sa propre sécurité et augmenter la probabilité
d’accident».
Le commerce des pneus rechapés est florissant à tel point qu’on peut facilement trouver les points de vente partout dans la capitale. Mais pour en trouver en vrac, il faut se rendre au marché Dibidani. Là, nous sommes tombés sur Mamby Keïta, un commerçant. Devant sa boutique, une dizaine de jeunes s’affairaient autour de pneus superposés. Il y a en de toutes marques : Michelin, Bridge-stone, Dunlop, Hankook, Nokian, Goodyear, Continental… Et de tous âges : du «tout neuf» à ceux déjà utilisés en Europe, appelés couramment «casse» ou «seconde main».
DIFFÉRENTS TYPES-Selon le détaillant,
des containers de pneus arrivent chez nous en provenance de la France, de
l’Allemagne, du Canada, du Japon… Ils entrent au Mali via le port de Dakar au Sénégal.
Les prix varient fonction de la marque et de l’état du pneu. «Pour les pneus
d’occasion, il y a le 1er, 2è et 3è choix», détaille Mamby Keïta, indiquant que
les prix vont de 6.000 à 25.000 Fcfa. Les pneus neufs, eux, sont vendus avec
six mois de garantie. Le commerçant conseille les pneus de bonne marque, bien
qu’ils coûtent plus chers. Doit-on se fier à sa recommandation ou encore aux
apparences de ses marchandises?
L’expert du MTS pointe du
doigt le comportement inapproprié de certains commerçants, qui n’hésitent pas à
renouveler les bandes de roulement des pneus réchappés. «De plus en plus, les
gens ont tendance à renouveler les rainures des pneus déjà usés, en les
creusant un peu plus pour les faire ressortir et les revendre comme pneu
occasionnel ou bon», nous apprend Sory Ibrahima Touré. Aussi, poursuit-il, «ce
n’est pas parce qu’un pneu n’a jamais été utilisé au Mali qu’il est de bonne
qualité. Certains sont vendus sur nos marchés alors qu’ils ont été exclus de
l’homologation dans leur pays de provenance».
Rencontré dans un garage à
Lafiabougou, le mécanicien Daouda Sidibé affirme qu’il y a une panne technique
appelée parallélisme qui joue également sur les pneus même s’ils sont neufs. «Le
défaut de parallélisme désagrège trop rapidement les pneus», dit le garagiste
qui dévoile ainsi ce que beaucoup de conducteurs ignorent. « Le pneu d’un véhicule
sous-gonflé rend son freinage plus difficile et augmente sa consommation en
carburant», selon Daouda Sidibé. Et le promoteur de l’auto-école Danaya, Yaya
Mariko, d’ajouter : «tout bon chauffeur doit contrôler, chaque matin, l’état
de ses pneus avant de s’aventurer sur les routes».
Il rappelle que lors de la visite technique (contrôle technique), le véhicule est pénalisé et soumis à une revisite si l’épaisseur de la bande de l’un des pneus ne répond pas à la norme. Le délai de cette revisite est de 30 jours pour les voitures personnelles et de 15 jours pour les transports en commun et les poids lourds. Selon l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), plusieurs cas d’accident ont été causés par des défaillances au niveau de la pneumatique.
Souleymane SIDIBE
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