Perspectives sahéliennes : La citoyenneté sahélienne, par les jeunes, entre camps et brigades

Au moment où il répondait à l’invitation de son homologue malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga, pour le lancement de la Brigade citoyenne au Mali le 20 août dernier, le Premier ministre burkinabè, Rintalba Jean Emmanuel Ouédraogo, laissait derrière lui, dans son pays, les dernières séquences d’une initiative citoyenne nationale dénommée Camp Vacances Faso Mêbo.

Publié mardi 26 août 2025 à 09:32
Perspectives sahéliennes :  La citoyenneté sahélienne, par les jeunes, entre camps et brigades

C’est dire combien il lui était aisé de constater la convergence de vision entre le Mali et le Burkina Faso quant au rôle des jeunes dans l’ancrage de la citoyenneté au sein de nos sociétés. Au Mali comme au Faso, les autorités ont vite compris que les mutations socio-politiques profondes à l’œuvre au Sahel ne peuvent prospérer sans la construction d’une citoyenneté forte, portée par l’implication active de la jeunesse.



Le 20 août 2025, au CICB, la Brigade citoyenne était officiellement lancée autour du thème : «Deux ans de citoyenneté : bâtir une Brigade citoyenne plus forte, plus proche des communautés». Le département dirigé par le ministre Abdoul Kassim Ibrahim Fomba entend créer toutes les conditions pour impliquer la jeunesse malienne dans la construction nationale. Cette brigade est une initiative politique visant à rassembler les jeunes autour des valeurs de citoyenneté, d’entraide, de travail collectif, en faisant d’eux des activeurs de l’émergence d’un Mali kura pour tous.



Ce projet est nourri par le désir de doter le pays d’un outil capable de mobiliser autour de valeurs essentielles : la citoyenneté, la solidarité, le soin de l’environnement et la bonne entente entre les hommes. Active dans seize régions sur 19, la Brigade s’est déjà engagée dans plusieurs projets sociaux, notamment dans les domaines de la santé, du reboisement et de l’éducation. Les jeunes citoyens y sont réunis dans une unité de réflexion et d’actions, avec pour horizon la construction d’un avenir meilleur, plus juste et plus fort.



Au Burkina Faso, la première édition du Camp Vacances Faso Mêbo s’est tenue au Lycée Marien Ngouabi de Ouagadougou, le 12 août 2025, avec la participation de plus de 400 enfants âgés de 10 à 15 ans. Placée sous le leadership du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, l’initiative a permis d’inculquer aux jeunes campeurs des valeurs citoyennes, patriotiques et disciplinaires à travers diverses activités éducatives, pratiques et militaires.



Pendant dix jours, 410 enfants, dont 138 filles, venus de tous horizons et de toutes classes sociales, ont vécu une expérience d’apprentissage collectif. Ils ont été initiés à des modules d’éducation civique et militaire, ainsi qu’à la confection et la pose de pavés et banquettes. Une telle initiative, portée par le Président Traoré, s’inscrit dans sa vision d’un Burkina nouveau, souverain, maître de son destin, dans le sillage de feu Thomas Sankara, père de la révolution burkinabè.



On se souvient de l’attachement de Sankara à la jeunesse, à l’heure où l’Afrique ployait sous le joug des mesures économiques imposées par les institutions de Bretton Woods, en déphasage avec ses réalités. Sa voix forte contrastait avec les douleurs silencieuses de son peuple, et surtout de sa jeunesse. «Une jeunesse mobilisée est dangereuse, une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraye même les bombes atomiques », lançait-il à Bobo-Dioulasso, le 14 mai 1983. Pour celui qui fut assassiné par les balles de ses camarades d’armes, «il faut apprendre à l’enfant à être d’abord et avant tout un être social, c’est-à-dire un homme et non un individu».



Au Mali, le président Assimi Goïta a très tôt adressé une phrase devenue culte : «Si j’échoue, c’est toute la jeunesse malienne qui a échoué.» Dans son message de Nouvel An, le 31 décembre 2022, il réaffirmait : «Que la jeunesse comprenne le rôle moteur qui lui revient dans le processus de refondation et de stabilisation du Mali.» Le Général d’armée Assimi Goïta, le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga et le ministre chargé de la Jeunesse et de la Construction citoyenne s’inscrivent dans la lignée du père fondateur de la République malienne, Modibo Keïta, qui disait : «La jeunesse est une source permanente de renouveau de la société qu’il faut protéger de toute pollution et dont il faut soigner l’environnement.»



À Bamako comme à Ouagadougou, les dirigeants, dans l’esprit de la Confédération AES et dans le combat pour une souveraineté maîtrisée et assumée, se tournent vers la jeunesse. À travers idées et actions, ils s’emploient à la guider pour qu’elle joue pleinement son rôle citoyen. Les hommes d’État sont ceux qui préparent l’avenir pour les générations futures, et c’est à cela que s’attellent les gouvernements malien et burkinabè, à travers brigades et camps de jeunes.

Alassane Souleymane

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