
Un enfant autiste apprend à dessiner
Dans notre société, cette maladie touche un grand nombre d’enfants dont les familles souffrent de la stigmatisation à leur encontre et des stéréotypes.
«Mon enfant n’est pas un démon»,
explique Souleymane Diarra. Ce père d’un enfant autiste âgé de 12 ans est
responsable de gestion dans une entreprise de la place. «On m’a parlé de
djinns, de sorcellerie et autres, mais je n’ai jamais cru en ces choses»,
explique-t-il. Pour lui, certains guérisseurs traditionnels profitent de
l’angoisse des parents d’enfants autistes pour mieux les exploiter. Il arrive
même à certains parents d’autistes d’accomplir des actes qui défient tout
entendement, en acceptant de déposer leurs enfants sur une termitière.
L’explication toute faite est que si l’enfant disparaît, c’est qu’il n’est pas
humain et les parents devraient renoncer.
Rokia Diarra, 39 ans, explique
avoir été abandonnée par sa belle famille qui l’accuse d’être responsable de la
maladie de son propre enfant à cause de ses fréquentes consultations des
marabouts et charlatans. Mais elle crie son innocence. Elle explique aussi
endurer un drame social avec son fils aîné de 18 ans et autiste qui ne peut ni
parler, ni même faire seul ses besoins naturels. Pour Rokia, c’est une
situation triste à vivre au quotidien. La naissance de cet enfant a bouleversé
sa vie conjugale. Elle se rappelle de nombreux épisodes de perte d’emploi de
son conjoint du fait de la maladie de leur fils parce que son époux, chauffeur
de son état, demandait sans cesse des permissions pour l’assister dans la prise
en charge sociale et psychologique de leur enfant autiste.
UNE VIE DE RÉCLUSION- Pour la
prise en charge médicale de cet autiste, le couple semble avoir tout tenté du
côté de la médecine conventionnelle ou moderne, avant de se résigner à recourir
aux tradithérapeutes. «L’un d’entre eux
m’a assurée que mon enfant était hanté par les mauvais esprits et qu’il
pouvait le soigner à 250.000 Fcfa. J’ai avancé la moitié de la somme demandée.
Il m’a ensuite expliqué que le traitement consistait à creuser un grand trou en
pleine brousse où il allait ensevelir tout le corps de l’enfant jusqu’à la
tête. Si le môme réussissait à s’échapper, il serait guéri. Mais, dans le cas contraire,
l’enfant serait un djinn», explique-t-elle, tout en pensant à la folie qu’elle
allait commettre si elle avait accepté la proposition. Depuis plusieurs années,
Rokia est une femme recluse. Elle explique n’avoir que le soutien de sa mère et
de son mari.
Le fils aîné de Mme Diarra
Kadidja Kanouté est aussi autiste. La mère de famille explique avoir mis du
temps à comprendre que son enfant était autiste. «Pour nous, il évoluait
normalement. On l’amenait à ses rendez-vous médicaux comme tous les autres enfants
chaque mois. On a remarqué qu’il faisait très souvent le mouvement des mains»,
explique cette mère de quatre enfants. C’est à l’âge de 3 ans que celle qui
réside à Missira, en Commune II du District de Bamako, a su le diagnostic de la
pathologie de son enfant, âgé de 14 ans cette année. «On ignorait la maladie.
Après, on a appris qu’elle était incurable. Au début, c’était pas facile la vie
en société, mais avec le temps on a pu s’adapter».
L’orthophoniste joue un rôle
important dans la prise en charge d’un enfant autiste. Selon l’orthophoniste Dr
Samba Guindo, son rôle consiste à développer les capacités de communication
chez l’enfant autiste. Il précise qu’elles concernent le langage verbal (les
mots et la compréhension) ou non verbal (les mimiques, le regard et
l’attention).
«Les personnes autistes ont un
fonctionnement cérébral et donc une perception du monde différente de celle des
personnes. Chez les jeunes enfants, ce sera un facteur décisif de l’intégration
sociale et scolaire», déclare Dr Samba Guindo, avant d’ajouter que les troubles
du langage et de la communication impactent forcément la vie des enfants
autistes. «Parfois, les troubles du langage sont même à l’origine de nombreux
troubles du comportement», insiste l’orthophoniste.
Spécialiste en neuroscience,
Mohamed Lamine Sangaré, affirme qu’il n’y a pas de statistiques globales sur
l’autisme au Mali, mais deux thèses de doctorat révèlent des chiffres. «La
première thèse, réalisée en 2012, annonce 7,8% d’enfants autistes au Mali. Et
la seconde, réalisée en 2014, indique qu’un enfant sur 27 consultés à la
pédiatrie de l’hôpital du Point G est autiste», précise-t-il.
D’après lui, l’autisme a plusieurs causes. «Il peut être engendré par la rubéole, un accouchement compliqué, la toxicomanie de la mère, les gènes défectueux d’un des parents de l’enfant. Aussi, un enfant né par césarienne a trois fois plus de risque d’autisme que celui né dans des conditions normales», explique le spécialiste en neuroscience.
Dr. Sangaré souhaite créer un centre spécial pour autiste et sollicite du gouvernement l’élaboration d’une politique nationale des maladies mentales. De quoi donner de l’espoir aux parents des enfants autistes.
Ibrahim DEMBELE
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