Toumani Diabaté a eu deux vies, c’est-à-dire celle de l’homme tout court et sa vie d’artiste. Héritier d’une grande famille djéli (griot), l’artiste naquit en 1965 à Bamako. Il avait de qui tenir parce que son défunt père, Sidiki Diabaté, était aussi un virtuose de la Kora. Cet instrument à cordes n’avait aucun secret pour son géniteur au point d’être affublé du surnom «Roi de la kora» au Festival des arts nègres de Lagos (au Nigeria) en 1977. Ce surdoué de la Kora s’installera à Bamako à la demande de ses «diatigui», notamment la famille Konaté dans les années 1950. Le vieux Sidiki est demeuré leur djéli jusqu’à son dernier souffle de vie. Toumani Diabaté marchera sur les traces de son géniteur. Il restera simplement ce liant entre les familles et proposait ses bons offices dans les situations conflictuelles. Sa vie d’homme tout court a été bien remplie.
Mais c’est celle d’artiste qui a été plus aboutie. Cette tête couronnée de la musique malienne a été incontestablement un diamant à l’état brut. L’artiste a été reconnu à l’échelle planétaire pour son talent, mais aussi pour ses notes musicales. Il communiait avec sa kora, un instrument mythique avec lequel, il a sillonné le monde soit pour des prestations publiques ou enregistrements, soit pour recevoir des récompenses, c’est-à-dire trophées ou des distinctions. Typiquement mandingue, la kora est un instrument unique à 21 cordes, difficile à jouer puisque l’instrumentiste doit assurer à la fois les fonctions de basse, d’accompagnement et de solo. Toumani a appris de son père à maîtriser son instrument avant de s’inscrire en 1985 comme élève-professeur à l’Institut national des arts de Bamako (INA). Il y apprend le solfège et se sert de ce savoir pour améliorer ses gammes. Il participe à sa première Biennale artistique et culturelle en 1978 et de 1987 à son rappel à Dieu, il sortira 10 albums solo.
Lauréat du Tamani d’or en 2005, Toumani Diabaté remporte en 2006 la plus célèbre des récompenses américaines de la musique : le Grammy Award du meilleur album de musique traditionnelle avec feu Aly Farka Touré pour l’album «In the Heart of the Moon». Il excelle autant dans le classicisme que dans le «métissage», mais reste aussi ouvert aux expérimentations les plus audacieuses. Il collaborera à de nombreux albums aussi bien avec des artistes maliens (Kandia Kouyaté, Salif Keïta, Amadou et Mariam, Oumou Sangaré, Bassékou Kouyaté) qu’avec des musiciens africains, américains, asiatiques et européens (Tiken Jah Fakoly, Youssou N’Dour, Taj Mahal, Peter Gabriel, Sting, Brian Yamakossi, Bela Fleck).
Toumani devient l’ambassadeur international de la kora, à partir de 1991 avec un concert mémorable au Japon. Il fut ainsi le premier musicien à donner un concert de kora.
Premier Africain à devenir membre du jury du Grammy Award, Toumani Diabaté est ambassadeur de plusieurs causes, dont la lutte contre le Sida. Il est ambassadeur de la Fifa, depuis décembre 2009.
Les autorités de la Transition l’ont honoré en avril 2023 avec la médaille de commandeur de l’Ordre national du Mali. Le Dr Toumani Diabaté a aussi été de tous les combats de promotion de la musique malienne. à seulement 13 ans, il a remporté le prix du meilleur Ensemble instrumental avec la Région de Koulikoro. C’était lors de la Biennale artistique et culturelle en 1978. Ce qui lui ouvre la porte de l’Ensemble instrumental national du Mali. Il continue sa formation auprès du grand guitariste Bouba Sacko grâce à qui il devient le premier jeune joueur de Kora à accompagner des stars de la musique comme Amy Koïta, Tata Bambo, Kandia Kouyaté, Ousmane Sacko, mais aussi l’Ensemble instrumental Djoliba Percussions avec lequel il découvre l’Europe en 1984.
Toumani Diabaté entame sa carrière solo en 1987 avec la sortie de son premier disque intitulé Kaïra. Ainsi, à ce jour, Toumani Diabaté compte à son actif plusieurs albums solo et d’autres en collaboration avec notamment Taj Mahal, Björk, Salif Keïta, Aly Farka Touré, Sidiki Diabaté, Herbie Hancock, les frères Ketama, Diamond Alban avec le groupe Blair ainsi que Yoyo Ma et the Silk Road Ensemble avec lequel il a remporté son troisième Grammy Award le 12 février dernier. Toumani comptait plus de 3.000 concerts à travers le monde. Il a participé à 380 festivals et fait 7 fois le tour du monde. En plus des trois Grammy Awards, Toumani Diabaté a reçu plusieurs autres distinctions dans sa carrière. Toumani Diabaté a également reçu plusieurs titres honorifiques notamment celui de Docteur Honoris Causa de l’Université African and Oriental Study (SOAS) à Londres.
Cette distinction lui a été attribuée en reconnaissance de son impact dans la sensibilisation de l’Afrique de l’Ouest sur la kora comme instrument de classe mondiale. En plus d’exécuter la musique traditionnelle du Mali, il a également été impliqué dans des collaborations interculturelles avec le flamenco, blues, jazz et d’autres styles internationaux. Il a travaillé avec le London Symphony Orchestra, Damon Albarn de Blur et Gorillaz, et la chanteuse pop islandaise Bjork. La chanson Tapha Niang fait partie de la bande originale du jeu vidéo onirique au succès mondial Little Big Planet, sorti en 2008. Suite à un début de polémique au sujet de l`utilisation de deux versets du Saint Coran dans la chanson (l’évocation des textes du Saint Livre dans la musique serait blasphématoire), afin de ménager les susceptibilités, Sony Computer Entertainment choisit de faire figurer une version instrumentale de Tapha Niang dans la version finale du jeu.
En 2021, la légende de la Kora a concrétisé un rêve avec son album réalisé avec l’orchestre symphonique de Londres intitulé : «Kôrôlen», aujourd’hui disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.
Le médecin français Xavier Bichat, «plus célèbre que connu» disait : «La vie est la somme totale des fonctions qui résistent à la mort». On peut le paraphraser pour dire que l’éternité, c’est l’ensemble des œuvres qui résistent à l’épreuve du temps. Toumani demeurera dans le Panthéon de la kora.
Youssouf DOUMBIA
Le clou de l’évènement sera la «Nuit de l’AES», qui aura lieu le mardi 3 septembre au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba.
Clap Ivoire est un festival de films de courts métrages mettant en compétition les jeunes techniciens et réalisateurs des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) depuis 2004. Cet événement du 7è art est organisé annuellement par la Côte d’Ivoire. Il.
L’association Festival de films de femmes, en collaboration avec l’Afim, organise du 31 août au 3 septembre, la 1ère édition du Festival international de films de femmes à Bamako. Le thème de cette 1ère édition est : «Femmes et 7è art, enjeux et défis.».
Le court métrage documentaire (26 minutes) de Fatoumata Coulibaly intitulé «Le fleuve intarissable Sira Diop» sera le film d’ouverture de la 1ère édition du Festival international de films de femmes. C’est le portrait de cette grande dame dont le combat pour la promotion de la femme au Mal.
Quatre films maliens ont été sélectionnés sur plus de 100 candidats pour cette 1ère édition du Fiffem qui aura lieu du 31 août au 4 septembre à Bamako. Le festival organisera aussi une nuit dédiée à la Confédération de l’Alliance des États du Sahel.
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