
Des éleves vendent des articles divers au bord du goudron
Le petit commerce de jeunes élèves pendant les grandes vacances n’est pas un phénomène nouveau dans notre pays. Mais le regain d’intérêt des écoliers pour cette activité lui confère une acuité nouvelle. On les retrouve dans les grands carrefours et sur les grandes artères de la ville en train de vendre des gadgets et autres articles à la sauvette.
Ils mettent la période à profit. Pour certains, c’est une opportunité de thésauriser et de faire face éventuellement à des charges liées à la rentrée scolaire prochaine. D’autres y trouvent un soulagement à subvenir à leurs petits besoins et apporter aussi un soutien à la famille. Ce petit commerce occupe en grande partie les enfants pendant les grandes vacances. Ils proposent bonbons, cigarettes, mouchoirs et autres gadgets, voire des fruits. Par endroit, de la capitale, on voit ces marchandises exposées dans des cartons confectionnés de manière à capter l’attention des usagers de la circulation.
Alou Wagué vend des bonbons et du chewing-gum au niveau d’un arrêt de Sotrama à Sogoniko, en Commune VI du District de Bamako. Il a reçu sa provision initiale de son père pour lui éviter de se tourner les pouces pendant les vacances. Il explique faire l’auto-stop pour regagner son coin de vente le matin à 7 heures. L’adolescent de 13 ans se faufile entre les véhicules pour exhiber sa marchandise. Il fait cet exercice depuis 5 ans maintenant et trouve que le marché est plus intéressant cette année contrairement à l’année dernière. Le gosse explique aussi que cette activité lui rapporte cette année une recette journalière d’environ 5.000 Fcfa contre 2.500 Fcfa en 2023.
À l’en croire, ses économies lui permettront d’acheter des vêtements et pour lui et pour ses frères cadets à la nouvelle rentrée scolaire. Alou Wagué regrette cependant que certains usagers le prennent pour un voyou. Dans certains cas, il avale des couleuvres et essuie les invectives des usagers grincheux.
Ali Farota du haut de ses 8 ans, guette au bord de la route les usagers de la circulation pour écouler ses bonbons et chewing-gum. Quand un usager s’arrête, ses camarades et lui accourent pour lui présenter leurs produits. Cet élève de 4è année officie dans le petit commerce pendant les vacances et cela depuis deux ans. Sa grand-mère l’aide à épargner ses bénéfices. Selon lui, le marché prospère puisqu’il gagne entre 1.500 à 2.500 Fcfa chaque jour. Or l’année dernière, ses gains journaliers oscillaient entre 500 et 1.000 Fcfa. Il prévoit d’acheter avec son argent des fournitures scolaires, des chaussures et donner un peu d’argent à ses parents, surtout à sa grand-mère.
Accident de la circulation- Hadji Sow passe en 4è année à la rentrée prochaine. L’adolescent joue avec ses camarades au bord de la route près de feux tricolores à Sogoniko. Il tient dans sa main gauche son étal de carton contenant de la confiserie. Cet élève d’une école coranique se souvient de ses débuts dans cette activité.
Il dit avoir été contraint par son père qui le déposait au bord des feux tricolores pour qu’il vende des bonbons et revenait le chercher le petit soir. Il a fini par y prendre goût du fait des nombreuses relations qu’il a nouées dans ce commerce. Celui qui gagne seulement 300 Fcfa par jour au plus ambitionne d’acheter un vélo avec son épargne.
Mamadou Sissoko, un commerçant grossiste au Grand marché de Bamako, est entouré de jeunes revendeurs de bonbons, de chewing-gum et de biscuits. Il souligne que ces garçons représentent sa progéniture. S’ils sont initiés au petit commerce, depuis l’enfance, ils seront indépendants dans les jours à avenir. Il se dit fier d’eux pour avoir décidé de leur plein gré de se lancer dans cette activité. Les prix des paquets de biscuits et bonbons varient entre 900 et 5.000 Fcfa. Mamadou Sissoko trouve que le marché se comporte bien, car il peut vendre 50.000 de produits par jour contre 25.000 Fcfa l’année dernière. Et de justifier cette situation favorable par la forte présence de vacanciers sur le marché.
Bintou Camara est propriétaire d’une boutique de vente de robes pour les mariées. Son échoppe est implantée au bord d’une route à Faladié. Elle garde encore à l’esprit les multiples accidents dans lesquels sont impliqués de petits écoliers revendeurs de gadgets et d’autres articles. Ils sont très souvent percutés par les engins à deux roues, voire les véhicules et se blessent. L’entrepreneure témoigne que certains usagers leur assènent même des coups de poing ou les insultent. «En tant que mère, je ne peux pas voir des enfants qui se font frapper et malmener sur la route. Autrement dit de voir les mômes exposés à tous les dangers», confie-t-elle avec une pointe d’amertume.
Fatoumata Sinaba, une motocycliste est sur le point de freiner au niveau des feux tricolores à Faladié. Avant qu’elle ne s’arrête, les petits revendeurs se ruent sur elle avec leurs produits dans des cartons. Elle décide d’acheter des bonbons chez le plus petit de la bande. Elle avoue à qui veut l’entendre être férue de confiserie et de chewing-gum pour garder une haleine fraiche durant la journée. Elle justifie aussi son achat par le plaisir d’apporter un petit coup de pouce aux enfants qu’elle chérit.
Arouna Ballo, automobiliste, se trouve pris dans le piége d’un embouteillage monstre sur une voie publique. L’usager râle contre la pratique. «Il faut refuser de payer leurs produits pour éviter de les encourager.» tance-t-il. Il estime que les vacances sont faites pour se distraire après une année scolaire de neuf mois, surtout pour un enfant, cela participe de son équilibre. L’automobiliste indique que le commerce sur la route comporte des risques pour les petits enfants. Il dit avoir été témoin d’un accident mortel d’un petit revendeur d’articles à la sauvette.
Assitan KIMBIRY
Rédaction Lessor
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