
En effet,
comment établir un dialogue entre un instrument de musique traditionnel
manding, notamment la kora manding, et la contrebasse, la guitare, l’orgue
européens, mais aussi les percussions, l’erhu, le balaban, le ney, la
tar, entre autres instruments d’Orient, dans un orchestre de musique
classique comme celle de la philharmonie de Radio France avec 52
instrumentistes ?
Cette expérience intitulée : «When paths
meet», qui signifie quand les chemins se croisent, est un projet au long
cours, sans durée déterminée. Pour Sami Yusuf, compositeur, multi
instrumentiste et chanteur français qui a initié le projet exprime en sons
comment les êtres humains se rencontrent, s’apprécient, s’aiment les uns les
autres. Les musiques traditionnelles le passionnent par la manière dont elles
traduisent les réalités les plus subtiles, au-delà des mots.
When paths meet se compose de plusieurs pièces formant autant de «mouvements» auxquels se sont adjointes des pages écrites spécialement pour les concerts à la Philharmonie de Paris, nous explique l’artiste malien de passage à Bamako, entre deux prestations.
Par
exemple «River of paradise».
À la fois ancrée et aérienne, l’ouverture de cette composition instrumentale
évoque la séduction par ses mélodies hypnotiques sous-tendues par les rythmes
de la kora solo. Au fur et à mesure que la musique se déploie, les instruments
viennent ajouter leurs voix à cette histoire d’amour et de nostalgie. Les
références au mode mixolydien donnent à la composition une couleur aussi
surprenante qu’enchanteresse et participent de sa profondeur émotionnelle
La musique semble parler d’une seule voix à
travers le prisme de différentes cultures. Elle cherche à nous ramener, telle
une illumination, vers le cœur même de notre être. En effet, auteurs de deux
superbes albums en duo (Chamber music et Musique de nuit), Ballaké
Sissoko à la kora, et Vincent Ségal au violoncelle ont rendu une copie propre
de leur travail en commun avec un orchestre de musique classique.
Donné en création mondiale le concerto
pour kora de Zad Moultaka est une commande de Radio France. Ce
n’est pas la première fois que l’auditorium de la Maison ronde
accueille Ballaké Sissoko. Il était en duo avec le violoncelliste Vincent
Segal en 2020. Pour ce musicien de l’oralité, habitué à l’improvisation,
l’aventure s’est poursuit lundi soir avec le Philhar’ et une partition devant
lui. «On a inventé un système de notation avec des couleurs», précise Zad
Moultaka qui est sur scène, à côté de lui pour l’épauler dans les changements
d’accords de son instrument qui interviennent, nous dit-il.
La kora, d’origine malienne, est un instrument
à cordes pincées (vingt-et-une cordes tendues verticalement), placé devant le
musicien et joué avec le pouce et l’index des deux mains. Très concentré,
Ballaké Sissoko fait sonner son instrument dans une introduction lente quasi
soliste, notes éparses et registres contrastés, sans doute l’esquisse des modes
inventés pour ce concerto par un compositeur qui ne craint pas d’intégrer des
éléments de différentes cultures pour les modeler à son désir : déflagrations
des tambours, inflexions de musique arabe et percussions métalliques
s’entendent en alternance avec la kora dont les sonorités claires et délicates
contrastent avec un orchestre plutôt musclé et des cuivres offensifs.
Des passages plus répétitifs et des motifs mis en boucle sur les notes du mode calment le jeu avant que les échanges ne reprennent : brillance du soliste et complexité rythmique de l’écriture soulignée par les accents irréguliers des vents.
L’alliage des cordes pincées avec les percussions métalliques est une belle trouvaille sonore. La cadence est courte autant que lumineuse (une kora presque mandoline sous les doigts de Sissoko !) et le geste conclusif de l’orchestre sans appel.
Youssouf DOUMBIA
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