Le ministre Mahamadou Koné dans Mali Kura Taasira 3 : «Voir les cœurs apaisÉs, c’est notre plus grand programme»

Dans l’interview, le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a rappelé le rôle crucial des leaders religieux dans la préservation du climat social dans notre pays, mais aussi dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il les a tous invités à s’inscrire dans les valeurs de la République

Publié vendredi 11 juillet 2025 à 07:18
Le ministre Mahamadou Koné dans Mali Kura Taasira 3 : «Voir les cœurs apaisÉs, c’est notre plus grand programme»

«Notre rôle est d’assurer la cohésion entre les religieux et tous les Maliens, et d’œuvrer pour l’apaisement du climat social». C’est par ces propos que le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes a entamé son interview avec les journalistes de l’émission Mali Kura Taasira 3, diffusée mercredi soir, sur l’ORTM. Dr Mahamadou Koné a abordé de nombreux sujets, allant de la prévention des conflits sociaux à l’encadrement des lieux de culte, en passant par l’organisation des pèlerinages (musulman et chrétien), la formation des leaders religieux, le dialogue interreligieux et la lutte contre l’extrémisme violent. Autant d’initiatives qui participent de la stabilité du pays. Il a défendu une vision d’un secteur religieux bien encadré, d’un vivre ensemble renforcé et d’une action ministérielle souvent discrète, mais essentielle pour la paix sociale.

Le ministre chargé des Affaires religieuses expliquera que son département a comme objectifs clairs : l’apaisement du climat social, la cohésion entre les communautés et la cohabitation pacifique pour le développement du pays. Il a présenté son département comme un acteur de terrain, agissant souvent loin des projecteurs, mais avec une efficacité reconnue. «Nous avons un ministère qui n’est pas là seulement pour figurer, mais qui existe et mène à bien les actions recommandées par le gouvernement», a-t-il déclaré.

Parmi les missions phares du département, le ministre Koné citera la formation des leaders religieux, la lutte contre l’extrémisme violent et la médiation intra et inter religieuse. Ces efforts sont menés quotidiennement, souvent loin des projecteurs, au nom d’un vivre ensemble fragile, mais précieux. «Nos équipes travaillent jour et nuit. Nous avons mis en place un cadre de concertation régulier avec les faîtières et les associations religieuses, ainsi que de dialogue inter et intra-religieux». Des réunions ont déjà eu lieu à Kayes, Ségou, Sikasso, Bamako et bien d’autres localités dans le but de rapprocher les différentes sensibilités religieuses. Mais aussi de promouvoir la tolérance et désamorcer les tensions. À l’en croire, ce travail de fond a permis d’éviter de nombreuses crises potentielles.

Sur le chantier de la refondation, le ministère en charge des Affaires religieuses joue sa partition. Il se positionne comme un acteur majeur là où l’État est parfois absent, la religion reste présente. «C’est le seul département qui existe partout, même là où il y a pas les services de l’État, il n’y a toujours une mosquée, un lieu de culte, un homme de coutume. C’est là que nous intervenons et dans ces lieux, on attend que des appels à la paix, à l’unité, à la fraternité», dit-il. Précisant que lorsqu’un dérapage se produit, «nous intervenons pour recadrer et si cela dépasse notre cadre, c’est la justice qui prend le relais. Mais nous faisons tout pour que cela n’arrive pas».

 

INSTITIONNALISATION DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX- Le ministère ne se contente pas d’intervenir après coup. Il a mis en place des cadres permanents de concertation avec les représentants de toutes les confessions. «Nous avons institutionnalisé le dialogue interreligieux et intra-religieux», explique-t-il. L’objectif est de renforcer la cohésion sociale à travers la formation, la prévention, et la sensibilisation. Une collaboration étroite avec les autorités religieuses qui permet aussi une implication croissante de ces dernières dans les politiques de développement. «Aujourd’hui, les leaders religieux sont mieux informés et impliqués dans la politique nationale de développement. Ils comprennent mieux les enjeux de l’État et y contribuent activement», soutient-il.

À propos de l’état du climat inter et intra-religieux dans le pays, l’invité de Mali Kura Taasira affirmera qu’il est globalement apaisé soulignant que ce travail de paix est souvent invisible. «Nous ne construisons pas des routes ou des ponts visibles comme d’autres ministères, mais le vivre ensemble. Et cela se voit dans le calme ambiant», explique-t-il. Des textes et des réformes ont été mis en place pour encadrer le secteur religieux. «Il ne s’agit pas de fermer des mosquées ou des églises. Bien au contraire, nous reconnaissons le rôle patriotique de la majorité des religieux dans la construction nationale», relève le ministre Koné.

S’agissant du pèlerinage à La Mecque, l’une des grandes innovations apportées par son ministère reste la digitalisation complète du processus. Pour le ministre, il n’est plus question de quotas ou de visas acquis en dehors du circuit officiel. Cette année, le Hadj s’est déroulé de façon exemplaire, grâce à une gestion centralisée de la Maison du Hadj et une sélection rigoureuse des agences de voyage, passées de plus de 600 à un peu plus de 200.  Toute chose qui lui fera dire que beaucoup de gens qualifient le Hadj de cette année de «VIP», tant l’organisation a été fluide. Le ministère en charge des Affaires religieuses veille également au bon déroulement des pèlerinages chrétiens aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger et prévoit des textes spécifiques pour mieux les encadrer dans le respect de chaque foi.


Dr Mahamadou Koné a soutenu que notre pays n’a aucun centime de dettes envers l’Arabie saoudite dans le cadre du Hadj. En ce qui concerne l’endoctrinement des jeunes, il a mis l’accent sur la mise en place du Secrétariat permanent chargé de la prévention de l’extrémisme violent. Cet organe, dira-t-il, travaille activement en étroite collaboration avec 16 ministères, notamment ceux en charge de la Défense et de la Sécurité.  


Le ministre charg
é des Affaires religieuses a aussi abordé la problématique de la mendicité des enfants talibés qui sont accueillis par des maîtres coraniques pour leur éducation, mais aussi l’apprentissage et la lecture du Coran. Cette pratique semble avoir été vidée de son contenu au point d’en faire une exploitation des enfants, a fait savoir le ministre Koné. «Le gouvernement intensifie les efforts de lutte contre cette forme d’exploitation des tout-petits. Un texte de loi est même en préparation au niveau du Conseil national de Transition (CNT) pour encadrer et interdire certaines pratiques qui résultent de ce phénomène. Mais en attendant, la sensibilisation reste l’arme principale», a-t-il expliqué.

 

DES PELERINAGES MODERNISES ET MIEUX ENCADRES-- En outre, Dr Mahamadou Koné a bien apprécié le rôle crucial des leaders religieux dans la préservation du climat social, notamment à travers les programmes de formation. Une coopération fructueuse avec le Maroc porte sur la formation des imams maliens dans une vision de promotion d’un islam apaisé : «Ce partenariat existait déjà avant la Transition. Mais grâce à l’intervention du Président de la Transition, nous avons pu obtenir 300 bourses supplémentaires pour nos compatriotes. Ces formations sont rigoureusement encadrées. Nous connaissons le contenu, les objectifs, et nous assurons un suivi à leur retour».

 «Les résultats sont encourageants. Les autorités marocaines ont salué le comportement exemplaire des imams maliens, qui ont même remporté des prix et des distinctions. À leur retour, nous les intégrons dans notre dispositif national. Nous continuons de les former, accompagner et orienter vers ce qui est conforme aux principes de la République. Ces imams jouent un rôle clé dans la lutte contre l’extrémisme violent et l’endoctrinement», dira le ministre.

Dr Mahamadou Koné a aussi tenu à distinguer la pratique religieuse sincère de celle qui instrumentalise la foi à des fins personnelles ou politiques. «Aucune religion n’appelle à la violence. Mais certains vivent de la religion au lieu de vivre leur religion. Ils utilisent la foi comme couverture pour masquer d’autres intentions. Ils finiront par être démasqués», a-t-il déclaré. Néanmoins, il a fait savoir que les religieux maliens (musulmans et chrétiens) agissent dans leur majorité avec intégrité. 

Le ministre Koné a énuméré des perspectives ambitieuses. Il a partagé sa vision centrée sur l’organisation des lieux de culte, la valorisation des mariages religieux et la préservation de l’unité nationale. Une vision profondément ancrée dans la quête de paix, d’unité et de respect mutuel. «Nos ambitions pour le Mali sont nombreuses, mais elles convergent toutes vers un objectif commun : voir nos compatriotes apaisés, en paix avec eux-mêmes et avec les autres.»

En outre, Dr Mahamadou Koné a placé la cohabitation pacifique au cœur de son action. Son département travaille aussi sur un vaste programme de recensement et d’organisation des lieux de culte, sans jamais menacer leur existence. «Ni les mosquées ni les églises n’ont fait de mal à qui que ce soit. Bien au contraire, ceux qui les fréquentent contribuent pleinement au développement du pays», a dit le ministre, ajoutant que l’initiative vise à structurer, valoriser et protéger ces espaces spirituels. 

Tamba CAMARA

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