Hôpital de Dermatologie de Bamako : Le bon élève

Au moment où les Centres hospitalo-universitaires (CHU) cristallisent la colère et l’indignation des malades et autres usagers pour des problèmes de gouvernance, des mauvaises conditions d’accueil des patients, de pratiques de praticiens à l’esprit mercantiliste avéré et qui s’emblent s’être fait une spécialité de détourner les malades vers les cliniques privées et de vétusté du plateau technique.

Publié vendredi 03 février 2023 à 07:36
Hôpital de Dermatologie de Bamako : Le bon élève

Le projet de budget de l’établissement pour l’exercice est chiffré en recettes et en dépenses à un peu plus de 3,6 milliards de Fcfa 


L’hôpital de Dermatologie de Bamako fait partie des rares à marquer la rupture avec ce mode de fonctionnement. En tout cas, l’administration de cet établissement hospitalier a bien compris que la raison d’être d’un hôpital, c’est de soigner les malades. D’où la nécessité de mettre ceux-ci au cœur de tout projet de soins et de sortir du dilettantisme (une situation dans laquelle on répond à une urgence après l’autre sans aucune vision). 


L’hôpital de Dermatologie de Bamako qui est l’un des rares bons élèves en matière de gestion (tous aspects confondus) a tenu, jeudi dernier dans ses propres installations, la 4è session de son conseil d’administration. La réunion était présidée par le président du conseil d’administration, Modibo Traoré, en présence du directeur général de l’établissement, Pr Ousmane Faye, de son adjoint, Drissa Diarra.

 «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années». Cet adage sied comme un gant à l’hôpital de Dermatologie de Bamako, le dernier né des Centres hospitalo-universitaires, et qui a administré en si peu de temps la preuve de son utilité et de son efficacité dans la prise en charge des patients atteints de pathologies dermatologiques, dans la publication scientifique et dans l’encadrement des thèses d’étudiants. 

Ce CHU qui nourrit de grandes ambitions légitimes avec l’accompagnement de l’état et des partenaires historiques, notamment la Fondation Raoul Follereau et la Fondation Pierre Fabre, compte se donner les moyens de sa politique. à cet effet, le projet de budget de l’établissement pour l’exercice est chiffré en recettes et en dépenses à un peu plus de 3,6 milliards de Fcfa. Pour le directeur général de l’hôpital de Dermatologie de Bamako, il est temps après trois ans d’existence de faire un bilan d’étape et de regarder vers l’avenir.


Le patron de l’hôpital de Dermatologie a aussi rappelé que la pandémie de la Covid-19 qui avait considérablement affecté les capacités d’hospitalisation et d’offres de soins a aussi aidé l’hôpital. « Elle a permis à l’hôpital d’attirer des investissements : rénovation des bâtiments, acquisition d’une quantité importante de matériels médicaux, réalisation d’une centrale d’oxygène et enfin une unité de tomodensitomètre», a rappelé le Pr Faye.

Il a aussi mentionné la réalisation en cours d’un bloc de consultations et du bureau des entrées, fruit d’une convention de partenariat avec la Fondation Pierre Fabre. Pour lui, il est clair que ce bâtiment permettra de mettre le malade au cœur des soins en mettant à sa disposition tous les services nécessaires à son parcours. Et de relever aussi qu’au plan de la gouvernance, un contrat de performance a été signé avec le ministère de la Santé et du Développement social l’année dernière.


Selon le directeur général de l’hôpital, ce contrat exige désormais de son administration et du personnel plus d’effort, mais aussi plus de responsabilité dans la gestion des affaires. Le Pr Ousmane Faye a aussi indiqué qu’il sera tenu compte de ces exigences dans le projet d’établissement en cours d’élaboration. Il a également souligné que le soutien des partenaires historiques (Fondation Pierre Fabre et Fondation Raoul Follereau) a permis d’apporter des soins dermatologiques à des personnes vulnérables (malades de la lèpre, personnes atteintes d’albinisme) et de soulager de nombreux patients en milieu rural à travers la télédermatologie.

Il étaie par des chiffres plus parlants. 300 nouveaux cas de lèpre dépistés, 770 personnes atteintes d’albinisme régulièrement suivies, 200 agents de santé formés en télédermatologie et plus de 500 malades traités à distance dans plus de 90 formations sanitaires. Le président du conseil a rappelé que l’hôpital a réalisé globalement l’année dernière 53.438 consultations externes et 412 interventions chirurgicales. Il a salué le Pr Ousmane Faye pour son admission à l’Academie de médecine de France à titre de collaborateur et pour son livre intitulé : «Dermatologie de la diversité» dont il est co-auteur avec le Pr Antoine Mahé.

Brehima DOUMBIA

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