
Pour le chercheur, quand on analyse de façon approfondie les différentes attaques terroristes de ces derniers jours, quelques leçons peuvent d’emblée être tirées. D’abord, les groupes radicaux violents chercheraient à empêcher l’Armée de rester de façon pérenne et irrévocable dans les localités où ils ont été chassés notamment la Région de Mopti et une bonne partie de celle Ségou.
Dr Aly Tounkara pense que ces attaques peuvent être comprises également comme une façon pour les groupes radicaux violents de propager un sentiment d’incapacité de l’élite politique et militaire au pouvoir. Par ces attaques aux alentours de Bamako, analyse-t-il, le message diffusé par ces groupes est de susciter une sorte de zizanie au sein des populations. Il s’agit aussi de prouver aux populations riveraines et citadines que les efforts dont l’Armée malienne se targue en matière de lutte contre le terrorisme sont loin de les pousser à bout et de combler les attentes en matière d’offre et de demande de sécurité.
Le spécialiste estime que c’est aussi une façon d’instaurer un sentiment de psychose sécuritaire au sein des populations sur toute l’étendue du territoire national. Pour le cas spécifique du camp de Kati, Dr Tounkara soutient que cette attaque témoigne combien les groupes radicaux violents tenteraient de démontrer leur efficacité. Mais en plus, ils chercheraient à délégitimer l’élite militaire au pouvoir d’autant plus que leur Quartier général demeure Kati. « Lorsque Kati est attaqué par les groupes radicaux violents, du point de vue symbolique, cela est très fort en termes de délégitimation de l’action militaire en cours et de l’élite militaire au pouvoir », analyse Dr Aly Tounkara.
FIABILITÉ DU RENSEIGNEMENT- Pour le chercheur, le fait que de plus en plus, des zones proches de Bamako fassent l’objet des incursions terroristes est une façon de faire déplacer le centre de gravité de l’insécurité. Mais dans le même temps, une manière de distraire les éléments des Forces de défense et de securité. Il s’agit aussi de désorienter les initiatives qui sont prises en matière de sécurité pour le retour à une paix durable au Centre et au Nord du Mali.
D’après Dr Tounkara, ce sont ces intentions que nourrissent aujourd’hui, les groupes radicaux violents : saper tous les efforts en cours en matière de sécurisation du territoire et éviter que les éléments des Forces de défense et de securité soient présents de façon durable dans une localité. Toutefois, le spécialiste pense que l’attaque de Kati questionne la fiabilité de l’information et du renseignement sécuritaire qui souffriraient, selon lui, d’une certaine insuffisance en termes de déontologie du métier des armes, du caractère confidentiel des certaines informations et des agissements de certains militaires prompts à mettre des vidéos sur les réseaux sociaux.
Pour lui, au-delà de l’émotion, de l’indignation et de la dénonciation,
il faut interroger les limites de l’organisation de l’Armée en termes de
gestion de l’information et du renseignement. De façon générale, Dr
Tounkara pense que les groupes radicaux violents ont été dispersés dans
beaucoup d’endroits du territoire national. Mais malgré leur affaiblissement,
ils restent nuisibles. Même s’ils n’ont pas de territoires entiers sous leur
contrôle de façon pérenne, ils parviennent à bénéficier toujours de complicités
locales et même d’une certaine insuffisance en
termes de maillage sécuritaire.
SUSCITER L’AMALGAME- Pour le
directeur du CE3S, les attaques coordonnées
de ces derniers jours prouvent à suffisance que des cellules dormantes sont
aussi nombreuses dans les localités.
Selon lui, ces groupes ont fait l’objet d’une expansion exponentielle ces derniers temps. De ce fait,
l’expansion de la menace sécuritaire est de plus en plus réelle qu’on soit dans
les régions du Nord, du Centre ou celles du Sud et de l’Est y compris dans les
centres urbains qui restaient jusqu’ici, épargnés par des attaques d’envergure.
Le spécialiste qui écarte le fait que ces attaques puissent causer des dommages
importants pour des raisons liées à l’affaiblissement de ces groupes soutient
toutefois, qu’elles pourraient provoquer des impacts psychologiques importants.
Mieux, il dira que celles-ci pourraient également donner lieu à des
stigmatisations, à l’exclusion et au rejet de certaines communautés car les éléments
d’Amadoun Kouffa et d’Iyad Ag Ghali sont issus majoritairement de certaines
communautés du pays. Et si les autorités ne prennent pas garde, ces amalgames
pourraient saper tous les efforts en cours de la part de l’état en matière
d’offre et de demande de securité.
Également, elles pourraient saper tous les efforts au niveau local et institutionnel en matière de cohésion et de vivre ensemble. C’est pourquoi, Dr Aly Tounkara pense que c’est un piège devant lequel, l’élite au pouvoir, les médias, les autorités coutumières, les personnalités influentes ont l’obligation d’appeler les populations à la vigilance et à ne pas tomber dans l’amalgame.
Dieudonné DIAMA
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