Si Kylian Mbappé, Soulier d’or de la Coupe du monde (8 buts en 7 matches, 2 passes décisives) a été le grand artisan du beau parcours de la France, le sélectionneur français, Didier Deschamps mérite également un grand coup de chapeau.
Le technicien français est arrivé au Qatar avec une équipe amputée de cinq titulaires (Karim Benzema, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez) et semblait, avec l’absence de ces cadres, confronté à un handicap quasi insurmontable à l’occasion de cette 22è édition de la Coupe du monde. Mais Didier Deschamps a prouvé qu’il savait profiter des opportunités, qu’il savait les préparer et les gérer et surtout qu’il est un grand stratège.
De 2012, date de son arrivée à la tête des Bleus à cette année, le technicien a remporté une Coupe du monde (2018 en Russie), une Ligue des nations (2021) et disputé une finale du Mondial et de l’Euro (2016 défaite face au Portugal).
Mais au-delà de ce bilan que lui envient certainement beaucoup de sélectionneurs de sa génération, c’est la capacité de Didier Deschamps à s’adapter à toutes les situations en termes de gestion d’effectif, sa communication (il parle beaucoup avec chaque joueur, il nous parle énormément à la veille des matches, a révélé Olivier Giroud) et son sens de l’anticipation.
Pendant cette 22è édition de la Coupe du monde, l’ancien milieu de terrain des Bleus a réalisé des coups de maître et donné des leçons de football à plusieurs techniciens.
En tout cas, chaque fois que son équipe s’est retrouvée en difficultés, DD, comme on l’appelle en France, a su trouver la solution, en faisant les réglages nécessaires. En demi-finale contre le Maroc, comme en finale face à l’Argentine, ses changements et repositionnements des joueurs ont complètement fait déjouer ses adversaires et éviter la défaite qui se profilait à l’horizon.
En quarts de finale également contre l’Angleterre, son 4-2-3-1 avec un Olivier Giroud seul en pointe, a été l’une des clés du match pour la France. Que dire aussi de la décision du technicien de donner un rôle hybride à Antoine Griezmann qui évolue traditionnellement au poste de N°10 ? Ou encore ce coup de génie de remplacer deux attaquants titulaires, Olivier Giroud et Ousmane Dembélé par Randal Kolo Muani et Marcus Thuram dès la première période de la finale, alors que son équipe était menée 2-0 ?
Ces deux changements et l’intégration, en deuxième période et pendant les prolongations de la jeune garde composée d’Eduardo Camavinga, de Youssouf Fofana et d’Ibrahima Konaté ont fait tourner le vent en faveur des Bleus et auraient pu permettre à l’équipe de s’imposer avant la séance des tirs au but.
Mais contrairement à un Kylian Mbappé encore très clinique, Randal Kolo Muani et Marcus Thuram ont manqué, chacun, de précision et de concentration dans le dernier geste, alors que tout le stade de Lusail voyait le ballon au fond des filets. Les Argentins ont également eu la balle de match, mais sur l’ensemble de leur prestation, ce sont les Français qui ont obtenu les occasions les plus nettes.
Didier Deschamps n’a donc rien à se reprocher, après l’échec de ses joueurs, au contraire, le technicien peut être fier d’avoir damé le pion à tous les sélectionneurs qu’il a rencontrés lors de cette Coupe du monde et du parcours de la France. Le contrat de l’ancien milieu de terrain des Bleus expire à la fin du mois et il n’y a pas de raison que DD ne soit pas prolongé, surtout quand on sait que l’objectif qui lui avait été fixé par la Fédération française de football (FFF) était d’atteindre au moins les demi-finales.
Le président français, Emmanuel Macron qui était présent dans les gradins du stade de Lusail s’est déjà prononcé sur la question, en déclarant qu’«il faut que Deschamps reste», mais le dernier mot revient au technicien lui-même et au président de la FFF, Noël Le Graët.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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