
L’annonce
de l’attribution à Tombouctou de l’organisation de la prochaine Biennale
artistique et culturelle en 2025 par le Premier ministre, Choguel Kokalla
Maïga, lors de la clôture de l’édition de Mopti, a été accueillie dans la
clameur par les Tombouctiens.
Par cette décision, les autorités de notre pays
entendaient passer un message fort sur leur détermination à ne pas négocier le Mali
un et indivisible, mais surtout à rappeler qu’on peut organiser partout des
manifestations culturelles dans le pays dans la plus grande quiétude et la
sécurité. La réussite de la Biennale artistique et culturelle de Mopti atteste
du retour progressif de la paix, de la sécurité sur une bonne partie du pays.
Lors
de sa visite mémorable à Kayes, le week-end dernier, le président de la
Transition, le colonel Assimi Goïta, a annoncé la construction d’un stade à
Tombouctou afin de faciliter la tenue de cette manifestation culturelle. Une
annonce qui a agréablement surpris nombre de nos compatriotes et qui sonne
comme la concrétisation de la volonté des autorités à faire converger les
artistes de toutes les régions vers Tombouctou, la mystérieuse.
La
ville dispose déjà d’une grande salle de spectacle d’une capacité de 500
places, située dans le quartier Sarékeina. Une autre salle de 300 places se
trouve sur la place de Sankoré. Toutes appartiennent à l’Institut des hautes
études et de recherches islamiques Ahmed Baba. En outre, il existe déjà à
Tombouctou un stade de 5.000 places.
Sur
le plan des infrastructures de transport, la ville dispose d’un aéroport aux
normes internationales. Elle commence aussi à être véritablement désenclavée à
partir de la route Gomacoura-Nampala-Niafunké. On peut y accéder aussi par une
seconde route plus longue d’environ 1.200 kilomètres, notamment l’axe
Bamako-Mopti-Douentza-Bambara Maoudé. Enfin, il y a la voie maritime. Mais il
faut admettre la nécessité de renforcer les capacités d’accueil avec des
hôtels, des centres d’accueil et d’hébergement. Au-delà des infrastructures, la
ville des 333 Saints séduit par l’hospitalité légendaire des Tombouctiens.
Si
Tombouctou est une ville religieuse, son passé et son évolution lui ont permis
de pratiquer un islam tolérant. Selon la «Carte culturelle du Mali», publiée en
2002 par le ministère en charge de la Culture, la ville connut successivement
les dominations mandingue (1275-1433), tamasheq (1433-1438), songhaï
(1468-1591), marocaine (1591-1780), tamasheq de nouveau (1780-1826), peulh
(1826-1862), toucouleur (1862-1863), Kounta et tamasheq (1863-1893). Et
enfin française (1893-1960). Toutes ces influences ont favorisé le
cosmopolitisme de la Cité mystérieuse. Chacune des ethnies ayant son folklore,
ses danses et bien sûr sa manière de vivre qui impacte sa vision du monde.
Tombouctou est une ville habituée à abriter les manifestations culturelles. La
ville organise aussi depuis des lustres, le Festival du vivre ensemble. Il regroupe
annuellement des artistes de tous bords, notamment des musiciens et
instrumentistes à travers des groupes de musique. Son objectif principal est de
rassembler toutes les couches sociales autour de la paix et la réconciliation.
Il fait suite au célèbre Festival d’Essakan, interrompu en 2011.
Ce dernier
regroupait régulièrement des groupes de musique et des centaines de spectateurs
venant de partout dans le monde. Mieux, le Festival Tombouctou 2000, organisé
par le ministère de la Culture et du Tourisme, a permis à des milliers de
festivaliers et des amis de Tombouctou de venir y célébrer le passage dans un
nouveau millénaire à travers des concerts de musique, des veillées nocturnes
autour du méchouis, mais aussi des randonnés touristiques…
Tombouctou
a toujours été une ville ouverte sur le monde. Selon plusieurs sources
concordantes, la fondation de la ville de Tombouctou remonterait aux environs
de 1.100 de l’ère chrétienne. La tradition orale admet que la ville serait
nommée d’après Buktu, une femme tamasheq à qui les Touaregs Magcharen installés
sur la dune Hamadia, confiaient leurs marchandises avant de transhumer à
Araouane. Buktu avait établi sa demeure auprès d’un puits (tin). Finalement, ce
lieu prit le nom de Tin-buktu, le puits de Buktu.
De
par sa position géographique, Tombouctou fut une véritable plaque tournante
entre l’Afrique du Nord et l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. «Point de
rencontre de ceux qui voguent en pirogue et de ceux qui cheminent à chameau»,
Tombouctou devint rapidement un carrefour du commerce caravanier entre les
oasis sahariennes et les bourgades ouest-africaines telles Djenné et Oualata.
Doctes ou érudits ne tardèrent pas à s’y donner rendez-vous et à mener une
intense activité intellectuelle dont la mosquée de Sankoré devint le premier
centre avec près de 25.000 étudiants.
Pendant la moitié du XVè siècle, Tombouctou était déjà un centre commercial prospère et un haut lieu de l’intelligentsia de la culture islamique. Avides de savoir, les érudits, en plus de leurs propres documents, achetaient des manuscrits importés de l’Afrique du Nord et de l’Égypte pour constituer des bibliothèques. Dans ses chroniques de voyage, Léon l’Africain évoque la présence de nombreux juges, doctes et prêtres musulmans à Tombouctou au début du XVlè siècle.
Youssouf DOUMBIA
Cette année, le crépissage de la mosquée de Djingarey ber coïncide avec le 700è anniversaire de son érection par l’empereur Kankou Moussa de retour du pèlerinage à la Mecque au XIVè siècle. Il coïncide aussi d’avec l’Année de la culture décrétée par le Président de la Transitio.
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