L’Essor : La présidence malienne de la Confédération des états du Sahel (AES) arrive à terme. Que retenez-vous essentiellement du mandat du Général d’armée Assimi Goïta à la tête de la Confédération ?
Abdou Adamou : Je vous remercie de l’opportunité qui m’est offerte pour donner mes impressions sur le mandat de Son Excellence le Général d’armée Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’état de la République du Mali, Président de la Confédération des états du Sahel (AES).
Je voudrais sincèrement le féliciter pour avoir accompli honorablement son mandat, en posant des actions concrètes dans l’intérêt des pays membres de l’AES et de leurs populations respectives. Parmi les actions réalisées durant sa présidence, je peux citer, entre autres, l’adoption des symboles forts de la Confédération : le logo, le drapeau, la devise et l’hymne.
L’adoption de ces symboles a contribué à rendre visible la Confédération au sein de notre espace et, au-delà, aux niveaux régional et international.
En plus de ces symboles, la présidence malienne a été marquée par la réalisation de plusieurs activités qui couvrent l’ensemble des trois piliers de la Confédération que sont la défense et la sécurité, la diplomatie et le développement. à ce niveau, je peux affirmer, sans ambages, que tous les trois piliers ont fait l’objet de la tenue de plusieurs réunions ministérielles, pour définir les actions prioritaires et stratégies à adopter afin d’atteindre les objectifs assignés aux institutions responsables de chacun de ces piliers.
L’Essor : Comment les populations du Niger ont accueilli la création de la Confédération par les trois états ?
Abdou Adamou : Les populations du Niger ont accueilli avec enthousiasme la création de l’Alliance des états du Sahel (AES), Alliance qui a été transformée en Confédération AES, le 06 juillet 2024 à Niamey. Elles ne peuvent que se réjouir de la création de la Confédération au regard de ses principes et objectifs notamment la solidarité entre les Etats confédérés, la sauvegarde et la défense des intérêts des populations, la coopération en matière de défense et de sécurité pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de nos trois pays. Aussi, la coopération en matière économique et financière pour la réalisation d’investissements structurants et la création d’institutions communes à l’instar d’une Banque confédérale d’investissements et de développement.
L’Essor : Les pays de l’AES parlent désormais d’une même voix sur la scène internationale. En tant que diplomate, comment les trois états sont parvenus à cette harmonie dans leurs rapports avec les autres ?
Abdou Adamou : Nos trois pays sont parvenus à parler d’une même voix sur la scène internationale sur des questions majeures, à travers la mise en œuvre par les trois chefs de diplomatie de notre Confédération, leurs Excellences Abdoulaye Diop, Bakary Yaou Sangaré et Karamoko Jean Marie Traoré, de la disposition pertinente de l’article 5 du Traité qui stipule que «les états confédérés s’engagent à coordonner leurs actions diplomatiques à travers le partage d’une même vision et d’une même position commune par rapport aux grands enjeux géopolitiques».
La ténacité de nos trois chefs de la diplomatie à mettre en œuvre cette règle, sur instructions fermes de nos trois Chefs d’état leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, le Général d’armée Assimi Goïta, Chef de l’état de la République du Mali et le Général d’armée Abdourahamane Tiani, Président de la République du Niger, a permis à notre Confédération d’être, de plus en plus reconnue, sur le plan régional et international.
L’Essor : La Confédération AES est en train de travailler sur plusieurs chantiers notamment la défense, la sécurité, la diplomatie, la justice, les douanes, la santé, la communication, etc. Quelles sont les avancées déjà enregistrées dans ces domaines ?
Abdou Adamou : La Confédération AES a déjà enregistré plusieurs avancées dans plusieurs domaines couverts par les trois piliers. En matière de défense et de sécurité, les opérations conjointes Yèrèko 1 et 2 ont été menées dans la région des trois frontières pour combattre les groupes terroristes dans notre espace. Aussi, les Etats membres de la Confédération se sont accordés du soutien en matière de transport stratégique et dans le domaine logistique.
à cela, il faut ajouter l’adoption, le 20 juin 2025 à Bamako, des modalités pratiques de la mise en œuvre de la Force unifiée par les ministres en charge de la Défense de la Confédération. Le 07 novembre 2025 à Niamey, les ministres en charge de la Défense de la Confédération AES ont tenu une réunion pour évaluer et mettre à jour les modalités de mise en place de l’état-major intégré de la Force unifiée. L’état-major basé à Niamey, est opérationnel. En plus de la validation des modalités pratiques de mise en place de la Force unifiée, le projet de protocole additionnel au Traité portant création de la Confédération AES, relatif au pilier défense et sécurité a été élaboré.
Sur le plan diplomatique, la Confédération AES est de plus en plus visible sur la scène régionale et internationale. Le projet de protocole additionnel au Traité de la Confédération relatif à la coordination de l’action diplomatique a été validé par la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Confédération, tenue à Ouagadougou le 26 novembre 2025.
Pour ce qui est du pilier développement, des avancées importantes ont été réalisées. Le taux de prélèvement confédéral de l’AES, destiné à financer des projets de développement communs, a été défini. Par ailleurs, la création de la Banque confédérale d’investissement et de développement de l’AES, dotée d’un capital initial de 500 milliards de FCFA, a été validée en janvier 2025.
La tenue de l’assemblée générale constitutive et la première réunion du conseil d’administration de ladite banque a eu lieu le 11 décembre 2025 à Bamako.
Sur le plan commercial, des progrès notables ont été enregistrés, notamment avec l’élaboration d’un Code des douanes de l’AES, facilitant la libre circulation des biens et l’instauration d’un espace douanier unique. Des projets d’infrastructures majeures, tels que la construction d’un chemin de fer AES et la création d’une compagnie aérienne commune, sont également en cours. Aussi, plusieurs foires et salons ont été organisés dans les trois pays membres de la Confédération.
Enfin, la création d’un stock alimentaire de sécurité pour garantir l’approvisionnement en denrées essentielles a été identifiée comme une priorité stratégique pour les trois pays. Dans le domaine de la communication, plusieurs actions sont en train d’être menées notamment l’échange de programmes entre les différentes télévisions publiques, la diffusion du journal de l’AES, le projet de création d’une télévision AES, des échanges continuent entre les trois états au plus haut niveau pour rendre opérationnelle cette télévision. Aussi, la radio AES est opérationnelle, le siège est à Ouagadougou. Un centre de cette radio émet à la Voix du Sahel (Radio nationale du Niger). D’autres actions sont la création de la Web TV AES, l’harmonisation du narratif autour de la vision de l’AES en lien avec la souveraineté, la diversification des partenaires et la lutte contre le terrorisme.
L’Essor : Aujourd’hui, de plus en plus, l’AES est invitée à des rencontres internationales. N’est-ce pas là une preuve que cette organisation est en train d’être acceptée par les autres ?
Abdou Adamou : Je peux répondre par l’affirmative. En effet, la Confédération AES est de plus en plus acceptée par les instances régionales et internationales dont la Cedeao qui a finalement accepté d’engager des négociations de la séparation sous le format Cedeao-AES. Les délégations des trois pays membres de la Confédération ont assisté à la 80è session de l’assemblée générale des Nations unies, durant laquelle, les Chefs des gouvernements ont brillamment défendu la vision des trois leaders de notre Confédération.
La dimension AES a dépassé largement l’espace de la Confédération. La diplomatie joue un rôle important dans la guerre de communication qui est le premier combat à effectuer dans la lutte globale pour l’affirmation de notre souveraineté.
Propos recueillis par
Jessica K. DEMBELE
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