Spécial 22 septembre 2025, Veuves et orphelins de guerre : Le soutien indéfectible de l’Etat

Le Mali traverse une crise multidimensionnelle depuis une décennie qui a engendré d’énormes conséquences dont des pertes en vies humaines. En vue d’exprimer sa solidarité et sa compassion envers les familles des militaires et paramilitaires tombés sur les théâtres d’opérations, l’État les accompagne à travers la prise en charge des orphelins, la création d’activités génératrices de revenus pour les veuves ainsi que des dons.

Publié vendredi 19 septembre 2025 à 19:46
Spécial 22 septembre 2025, Veuves et orphelins de guerre : Le soutien indéfectible de l’Etat

Les orphelins de guerre bénéficient de toutes les attentions nécessaires de la part des autorités, dont une allocation trimestrielle de 100.000 Fcfa par enfant

 

Ces actes hautement symboliques sont un signe de reconnaissance de la patrie envers ces soldats décédés les armes à la main en défendant la patrie. Pour en savoir davantage, nous avons approché la famille du Lieutenant Alou Cissé, décédé au front en avril 2020, à Bamba dans le Cercle de Bourem. 

L’instant était empreint d’émotion le mardi 2 septembre où nous avons rencontré la veuve Cissé Aminata Koné dans les locaux de la Direction du service social des Armées (DSSA). De teint clair, habillée en tissu bleu, les yeux figés sur le mur, la veuve âgée d’une quarantaine d’années et mère de sept enfants, nous raconte comment elle a affronté la douloureuse perte de son mari. 

Le matin du 6 avril 2020, les ennemis de la paix ont attaqué le camp militaire de Bamba faisant plusieurs morts et blessés parmi les Forces de défense. Le Lieutenant Alou Cissé a perdu la vie lors de cette attaque en laissant derrière lui sept orphelins. La veuve a appris l’incident à travers les réseaux sociaux lorsqu’elle s’est connectée pour voir les informations du jour. Paniquée, elle tenta de joindre son mari au téléphone sans succès. 

Ne savant plus quoi faire, Cissé Aminata Koné appela un ami de son époux qui lui confirme l’attaque mais ignore si son mari fait partie des défunts ou des blessés. « Ce n’est que le lendemain que l’ami de mon époux en compagnie d’une délégation de la DSSA se présente à moi pour m’annoncer le décès du Lieutenant Cissé », relate tristement notre interlocutrice. Sous le choc, la veuve a vu sa vie et celle de ses enfants basculer. 

Après l’annonce du décès, la DSSA a amené des vivres et une enveloppe symbolique. Cissé Aminata Koné affirme avoir bénéficié du soutien de l’État pour surmonter cette souffrance à travers des dons, des gestes symboliques des amis du défunt. Également, certains de ses enfants qui n’avaient pas atteint la majorité ont bénéficié de l’assistance de l’Office national des pupilles en République du Mali (Onapuma). 

Les mois qui ont suivi le décès, Mme Cissé Aminata Koné déclare avoir bénéficié de ses droits. Aussi, un de ses enfants a bénéficié d’une bourse pour l’étranger. Orphelin de guerre et l’un des fils du défunt Alou Cissé, Ismaïla Cissé a perdu son père lorsqu’il avait 16 ans. Âgé aujourd’hui de 21 ans, il explique avoir surmonté cette dure épreuve grâce à l’appui de l’Etat et du soutien constant de sa mère. 

Kadidiatou Cissé est la fille du Lieutenant Alou Cissé. Âge de 17 ans, elle a appris le décès de son père lorsqu’elle avait 12 ans. Très proche de son défunt père, elle affirme avoir vécu des moments difficiles avant de faire face à la réalité. L’écolière qui passe en terminale glisse avec fierté que son père est mort pour la nation. Certes, elle fait remarquer que l’absence d’un père laisse beaucoup de séquelles. Mais, avec le soutien de l’Etat, sa famille arrive à s’en sortir. Aujourd’hui, la famille de feu Alou Cissé ne se plaint pas grâce à l’assistance de l’Onapuma où ses enfants trouvent gîte et couvert. De même, les familles des militaires tombés pour la patrie sont appuyées par la DSSA à travers les œuvres sociales du Président de la Transition et des formations offertes par cette direction. 

Selon son premier responsable, le Colonel-major Bréhima Samaké, en termes de mission, la DSSA est chargée de mettre en œuvre les éléments de la politique sociale des forces armées en matière de solidarité, de protection et de promotion sociale des militaires, des anciens combattants et de leurs familles. 

Si un militaire est tombé au front, le directeur de la DSSA explique qu’un message de la zone d’opération est envoyé par le Commandant de théâtre à l’état-major général des Armées. Ce message est retransmis au corps d’origine du militaire (Armée de terre, de l’air, Garde nationale…). Ensuite, une copie de cette lettre est envoyée à la DSSA qui, en collaboration avec le corps du militaire décédé, se regroupe pour aller annoncer le décès à la famille, qu’elle soit à Bamako où dans les régions. Cette annonce est accompagnée de vivres et d’une somme forfaitaire.

Après l’annonce du décès, la DSSA conseille à la famille de constituer les dossiers pour bénéficier des indemnités du défunt. Le Colonel-major Bréhima Samaké signale que le militaire décédé obtient 10 ans d’indemnité de salaire au grade supérieur. En plus de cela, ajoute-t-il, les enfants mineurs sont appuyés par l’Onapuma pour ceux qui en font la demande. Selon lui, les dossiers sont constitués par les parents, déposés à la DSSA qui les achemine   vers l’Onapuma. Au niveau de cette structure, les dossiers sont étudiés en fonction des cas qui méritent le statut de pupille et en fonction du budget alloué à l’Office.

 D’après le Colonel-major Samaké, chaque année, il y a une nouvelle liste des pupilles et ceux qui atteignent la majorité n’en font plus partie. Et par trimestre, une somme leur est versée. Le premier responsable de la DSSA a fait savoir que son service travaille également sur le volet scolaire de ces enfants. Sa structure facilite l’inscription des enfants dans les écoles et universités partenaires. 

Parallèlement, la DSSA organise des formations de courte durée pour assurer l’autonomisation des veuves militaires ainsi que des enfants qui ne sont pas allés loin à l’école. Elle leur apprend à exercer des activités génératrices de revenus comme la coupe et la couture, les tatouages, le carrelage, etc. On peut donc dire aujourd’hui que la protection sociale est une réalité au sein des Forces armées maliennes

Mariétou KOITE

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