L’intelligence artificielle révolutionne le secteur de la presse
Le 28 septembre dernier, comme chaque année, le monde magnifiait l’excellence du travail journalistique à l’occasion de la Journée internationale de l’accès universel à l’information. Mais de nos jours, avec l’avènement de l’Intelligence artificielle (IA), que reste-t-il encore de cette excellence ?
Avec un seul clic dans les moteurs de recherches, l’IA vous offre un résumé satisfaisant de ce que vous cherchez. Plus besoin de faire recours aux différents sites d’information. Alima Traoré, étudiante en journalisme, dit être surprise de constater des résumés générés de façon systématique par l’IA sur tous les sujets dans les différents moteurs de recherche. «Tellement que le résumé est convaincant, je ne me donne pas la peine de vérifier ailleurs. Je prends ce que IA me propose», raconte notre interlocutrice.
Un constat partagé par un autre lecteur. Alima, celui qu’on surnomme Ali, dit se méfier des propositions de l’IA. «Je lis ce que les assistants d’IA me proposent, mais je parcours toujours les liens qui se trouvent en bas pour m’assurer de la fiabilité de l’information, car très souvent, IA ne dit pas les choses telles qu’elles sont», affirme celui qui est suivi par des milieux de personnes sur ces pages d’informations.
D’abord, qu’est-ce que l’Intelligence artificielle ? Selon le coordonnateur de la plate-forme Bembere, Abdoulaye Guindo, l’IA est un système informatique capable d’effectuer des tâches qui utilisent l’intelligence humaine comme le raisonnement, l’apprentissage, la compréhension et le langage. C’est un outil informatique qui a été inventé et qui permet en une fraction de seconde de travailler comme un humain.
Abdoulaye Guindo estime que l’IA a un impact négatif majeur. «Elle est en train de tuer l’intelligence des journalistes qui souvent ne font plus assez d’efforts et restent accrocher à ce que l’IA leur donne, sachant bien que tout n’est pas crédible», confie-t-il. Et d’ajouter que cela induit le journaliste dans l’erreur, le rend moins courageux et transforme son mode de production de l’information. Au-delà, ajoute-t-il, l’IA menace l’économie de la presse qui est déjà en crise, car les gens arrivent à s’informer par l’IA et ne vont plus chercher à consommer le travail du journaliste.
Ainsi, pour ne pas tomber dans les pièges de l’IA, le journaliste peut faire recours à plusieurs outils dans le cadre de son travail. Notre interlocuteur cite des outils comme ChatGpt et perplexity qui permettent au journaliste de générer des textes, et des thématiques, pour lui faciliter son travail. Il existe aussi des outils de génération de photo comme midjurney, geminy et caneva. En utilisant ces outils, le journaliste doit-être psychologiquement fort face à l’IA tout en disant que les sources du journalisme ne sont pas seulement des sources en ligne, mais aussi des sources physiques, indique Abdoulaye Guindo. «Aujourd’hui, face à la monter en puissance de l’IA, à la perte de crédibilité qu’elle crée et face à l’insécurité économique qu’elle engendre, le journaliste doit se projeter en se demandant ce qu’il doit faire pour s’adapter puisque l’IA ne va pas tuer le travail du journaliste, mais va juste transformer la façon de produire», suggère-t-il.
Selon un article de l’Agence France presse, c’est autant de visiteurs qui ne se rendent pas sur les sites des médias en ligne, tributaires de ce canal pour leurs recettes publicitaires et leurs abonnements. John Wihbey, professeur à l’Université Northeastern, soutient que cette tendance au ralentissement du trafic généré par les moteurs de recherche à l’ancienne va s’accélérer et, bientôt, le web sera un univers différent de celui que nous avons connu. La domination de quelques acteurs comme Google ou Meta avait déjà réduit les recettes publicitaires des médias en ligne, les contraignant à mettre l’accent sur le contenu payant et les abonnements. Mais, pour lui, les abonnements dépendent eux aussi du trafic et ils ne sont pas suffisants pour viabiliser les grands médias. D’où cette raison de voir des gens s’abonner via ChatGPT, qui offre un nouveau point de contact avec l’information, rapporte Matt Karolian, mais cela reste incroyablement modeste par rapport aux autres plateformes de recherche, même les petits moteurs. Et pour les autres assistants d’IA, comme Perplexity, c’est encore moins, assure-t-il.
DE NOUVELLES TECHNIQUES DE RÉFÉRENCEMENT- Toujours selon le même article pour surnager dans l’océan IA, de plus en plus de sociétés recourent au GEO (GenerativeEngineOptimization), une technique qui se substitue au SEO (SearchEngineOptimization), méthode d’optimisation du référencement sur les moteurs de recherche classique. Échaudés par la collecte sauvage de nombre de grands acteurs de l’intelligence artificielle générative, beaucoup d'éditeurs de presse ont choisi de riposter et d'empêcher l'accès de l'IA à leur contenu.
Selon le président de l’Association des éditeurs de presse privée du Mali (Assep), Boubacar Yalcouyé, la révolution de l’intelligence artificielle a bouleversé le domaine de l’information. «Outil utile dans le cadre de la recherche et de rédaction de certains sujets, l’IA a tendance à rendre l’être humain moins productif, à la limite paresseux», souligne-t-il.
Boubacar Yalcouyé martèle que cet inconvénient s’étend aussi sur la stabilité économique des médias de nos jours, particulièrement, la presse en ligne : «Plus besoin d’un nombre élevé de journalistes pour animer les sites web, puisque certains préfèrent puiser toutes leurs productions des sujets soumis à l’IA. Le bénéfice en termes de temps de traitements des sujets est visible mais le souci quant à ses conséquences est aussi discutable». En résumé, tout ce qui réduit l’effort de l’humain dans une œuvre a aussi un impact sur la rentabilité économique. Et l’IA a joué sur la viabilité économique des médias en ligne à plus d’un titre, renchérit-il.
De l’avis du Président de la Maison de la presse, le Mali connaît un dynamisme dans le secteur des médias en ligne. Ce dynamisme s’explique par plusieurs facteurs notamment le développement de l’internet, l’existence d’associations professionnelles pour la promotion des médias en ligne et l’existence d’un cadre de collaboration entre les différents segments du monde médiatique malien.
Cependant, le secteur de la presse en ligne est confronté à beaucoup de difficultés. Bandiougou Danté précisera que la première est l’absence d’un cadre juridique permettant de réglementer ce secteur. Ensuite, nous avons l’invasion de ce secteur par beaucoup d’acteurs non professionnels qui s’adonnent à des pratiques qui jurent avec l’éthique et la déontologie.
La presse en ligne n’échappe pas à la précarité générale du monde actuel des médias de notre pays. «Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est un atout qui devrait améliorer la pratique du métier mais, peut être aussi un obstacle si les acteurs ne bénéficient pas des formations appropriées pour son utilisation optimale pour résoudre ces difficultés. Dans ce cas, il faut doter la presse en ligne de textes législatif et réglementaire permettant d’assainir le secteur, encourager la création de vraies entreprises de presse en ligne et de promouvoir la formation continue des acteurs», propose-t-il. Et de signaler que l’accès des acteurs de la presse en ligne devrait-être soutenu à travers des équipements de qualité, à la connexion internet et la création d’instances d’autorégulation, de corégulation et de régulation.
Fadi CISSE
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