Nos expatriés : Cheick Keïta, «l’équipe nationale me manque»

Dans cette interview, l’arrière-gauche passé par Paris FC, Monaco, Birmingham, Bologne aborde plusieurs sujets : sa signature à Gorica, ses ambitions pour le club et la sélection nationale, l’échec des Aigles à la dernière CAN, les barrages de la Coupe du monde contre la Tunisie

Publié jeudi 10 mars 2022 à 10:04
Nos expatriés : Cheick Keïta, «l’équipe nationale me manque»

L’Essor : Vous évoluez au HNK Gorica en Croatie. Comment êtes-vous arrivé dans ce club et quelle est votre situation contractuelle ?

Cheick Keïta : Tout a débuté au sortir de la saison blanche que j’ai passée à Birminghan. à la fin de la saison, j’ai demandé à mon agent de me trouver un club où je pouvais avoir un temps de jeu.

Quelques jours plus tard, mon agent est venu me voir pour me proposer HNK Gorica. Dans un premier temps, nous avons travaillé sur le projet du club que j’ai trouvé intéressant.

Ensuite, le club m’a envoyé une invitation pour aller visiter ses infrastructures. C’est à l’issue de cette visite que j’ai effectuée avec mon agent, que je me suis engagé avec HNK Gorica.

Mon agent a joué un rôle très important dans la signature du contrat et je tiens à le remercier. I

l m’a donné l’opportunité de relancer ma carrière parce que la place d’un footballeur ne se trouve pas sur le banc mais sur la pelouse.

Mon contrat va bientôt se terminer, mais je me sens bien ici et mon souhait est de prolonger l’aventure avec le club.

Mais dans le football les choses vont vite et je n’ai pas décidé pour le moment. Je vous dirai simplement qu’il y a déjà quelques offres qui ont été faites par des clubs croates.
 
L’Essor : Avant la Croatie, vous avez joué en France, en Italie, en Angleterre et en Belgique. Quels souvenirs avez-vous de ces pays ?

Cheick Keïta : J’ai appris beaucoup de choses dans ces pays, ils m’ont permis de grandir. Aujourd’hui encore, j’ai de bonnes relations avec les clubs où je suis passé et je précise que le fait d’avoir séjourné dans ces pays m’a permis d’apprendre l’anglais et l’italien.

J’ai retrouvé quelques anciens coéquipiers en Croatie, de temps en temps, nous nous retrouvons pour prendre un pot ensemble.
 
L’Essor : Quelle est la situation actuelle de HNK Gorica dans le championnat croate et quels sont les objectifs du club ?

Cheick Keïta : Pour le moment tout se passe bien, nous sommes sixièmes du classement avec 32 points après 26 journées de championnat.

L’objectif du club est de terminer sur le podium, nous avons les moyens d’y parvenir et toute l’équipe se bat pour ça. Les dirigeants et le staff technique sont en train de tout mettre en œuvre pour l’atteinte de cet objectif.

Personnellement, je suis optimiste pour la suite des événements, mais il va falloir continuer à travailler pour améliorer le niveau de l’équipe. 

L’Essor : Avez-vous des objectifs sur le plan personnel ?

Cheick Keïta : Mon objectif principal est de faire mon trou ici et retrouver rapidement la sélection nationale. Je rêve de porter le maillot des Aigles et je suis prêt à tous les sacrifices pour atteindre cet objectif.

Quand je regarde les matches du Mali à la télé, cela me donne encore plus d’envie de porter le maillot de mon pays.

Je rêve de jouer aux côtés des Mohamed Camara, Ibrahima Kané, Moussa Djènèpo, Hamari Traoré, Sékou Koïta pour ne citer que ces quelques noms.

La génération actuelle des Aigles est l’une des plus talentueuses de l’histoire de notre football. 
 
L’Essor : Justement, les Aigles étaient très attendus à la dernière CAN mais comme en 2019, l’équipe a été éliminée dès les huitièmes. Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Avez-vous des contacts avec le sélectionneur national, Mohamed Magassouba ?

Cheick Keïta : Difficile de dire ce qui n’a pas marché. Je pense que les joueurs ont fait de leur mieux, ce sont les dieux du stade qui n’étaient pas avec notre pays.

Vous savez, les matches se jouent souvent sur des détails. L’équipe du Mali est très jeune et manque d’expérience.

J’ai une confiance totale en cette génération, si elle continue sur la même lancée, je suis sûr qu’on fera parler d’elle lors de la prochaine CAN qui se déroulera en 2023 en Côte d’Ivoire. 

Est-ce que je suis en contact avec le sélectionneur national, Mohamed Magassouba ? Pour le moment, il n’y a pas de contact entre nous, mais je parle souvent avec son adjoint, Fousseyni Diawara sur les réseaux sociaux.

Fousseïny me donne beaucoup de conseils, il me demande chaque fois de travailler et de croire en moi-même.
 
L’Essor : Dans deux semaines, le Mali affrontera la Tunisie au compte des barrages de la Coupe du monde. Comment voyez-vous cette double confrontation avec les Tunisiens et qu’attendez-vous des Aigles ?

Cheick Keïta : Le Mali a toutes les chances de se qualifier pour la Coupe du monde. Nous avons battu la Tunisie lors de la dernière CAN (1-0, ndlr) et pris l’ascendant sur le plan mental.

C’est à nous d’exploiter ce petit avantage psychologique, surtout lors de la manche aller, prévue à Bamako. Je m’attends à un match serré et à voir les Tunisiens jouer la prudence dans le premier acte.

Nous devons tout mettre en œuvre pour gagner à domicile et obliger l’adversaire à prendre des risques au match retour.

Je prie Dieu qu’il aide mon pays à se qualifier cette année à la phase finale de la Coupe du monde.

Nous sommes aux portes d’une qualification historique au Mondial et tout le monde doit faire bloc derrière la sélection nationale pour la porter vers la victoire.
 
L’Essor : Lors de ces barrages, Mohamed Magassouba sera épaulé par quelques anciens. Que pensez-vous de cette décision de la Fédération malienne de football ?

Cheick Keïta : Je pense que c’est une très bonne chose, parce que cela permettra aux anciens d’apporter leur expérience au groupe.

Pour moi, l’arrivée des anciens ne peut qu’amplifier les chances de qualification de l’équipe.

Regardez ce qu’il se passe au Sénégal, je pense que les anciens ont été d’un grand apport pour le sélectionneur Aliou Cissé.

Je salue donc cette bonne initiative de la Fédération malienne de football et j’espère de tout cœur qu’elle portera bonheur aux Aigles.

Une fois encore, je prie pour l’équipe nationale et pour le retour de la paix au Mali. Qu’Allah bénisse notre pays!

Djeneba BAGAYOGO

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