Nos expatriés : Adama Niane, «La sélection nationale me manque»

Dans cette interview, l’ancien attaquant de Yeelen olympique revient sur les circonstances de son départ de Sochaux pour un prêt à Dunkerque, parle de sa situation actuelle et de celle de son club et affiche son optimisme pour la suite de la saison. Adama Niane se prononce également sur la poule des Aigles pour la prochaine CAN et l’échec de la sélection nationale lors des deux dernières CAN

Publié jeudi 21 avril 2022 à 07:52
Nos expatriés : Adama Niane, «La sélection nationale me manque»

L’Essor : En janvier dernier, vous avez rejoint Dunkerque (D2 Française) en provenance de Sochaux, un autre club de D2 pour avoir plus de temps de jeu. Trois mois plus tard, êtes-vous satisfait de votre situation (9 matches, 2 buts) ?

Adama Niane : Pour le moment, je suis satisfait. Je suis à Dunkerque pour avoir plus de temps de jeu. C’est un prêt.

Quand j’étais à Sochaux, j’ai eu un problème familial. J’ai perdu ma mère, cela m’a beaucoup affecté, sur le plan moral, mais aussi sur le plan sportif.

Je suis rentré au pays pour les obsèques, je n’avais envie de rien. Ma mère était ma confidente, ma conseillère, elle était tout pour moi.

J’ai perdu la forme, je ne faisais plus les entraînements individuels et cela a duré des semaines. Quand je suis revenu en France, je n’ai pas pu m’entendre avec mon entraîneur. Nous étions deux avant-centres, je marquais plus de buts que l’autre mais le choix de l’entraîneur s’est porté sur mon concurrent.

J’ai demandé aux dirigeants du club de partir pour un prêt, ils ont accepté et comme j’étais déjà en contact avec quelques clubs, dont Dunkerque, il n y’a pas eu de problème. Je suis arrivé à Dunkerque en janvier dernier, Dieu merci, je me sens bien dans cette équipe, parce que je joue.

Le plaisir d’un footballeur, c’est d’être sur le terrain et non sur le banc surtout, un joueur qui veut mettre des buts à chaque match.

L’Essor : En 2017, vous avez marqué 23 buts avec Troyes et terminé meilleur buteur de la Ligue 2 française. On attendait beaucoup de vous, après cette belle performance mais vous n’avez pas confirmé. Que s’est-il passé ?

Adama Niane : J’étais à Troyes, j’avais ma mère à mes côtés. Elle était ma source d’inspiration, elle était tout pour moi, je jouais pour elle.

C’est en 2018 qu’elle a commencé à tomber malade, je ne pouvais pas bien jouer, en pensant à elle. Ce n’était pas facile, c’est ainsi que j’ai perdu la forme et mes sensations de buteur. Mais je n’ai aucun regret car une mère est sacrée et nous devons vénérer nos mamans.

C’est un peu ce qui s’est passé. Je demande à tout le monde de prier pour ma maman et pour toutes les mamans parties tôt. Je prie Dieu que son âme repose en paix. Elle me manquera toujours.

L’Essor : Dunkerque n’a plus gagné depuis la 28è journée du championnat contre Pau (1-0). Qu’est-ce qui manque à l’équipe ?

Adama Niane : C’est un club promu en D2. L’équipe a un problème d’effectif. Plusieurs joueurs sont actuellement blessés. Je reviens moi-même d’une longue blessure.

Bien sûr, il y a d’autres problèmes au sein de l’équipe, mais nous n’avons qu’un seul mot d’ordre, c’est le maintien. Nous allons tout faire pour l’obtenir. Mardi dernier, nous avons perdu contre Ajaccio (1-2).

Les dirigeants étaient très déçus de notre prestation et ils avaient parfaitement raison. On avait les moyens de gagner ce match ou à défaut obtenir le nul.

Dans l’avion, nous nous sommes parlés, tout le monde s’est engagé à se battre pour permettre à l’équipe de rester en D2. Il reste quatre matches, nous allons les aborder comme des finales à gagner à tout prix.

Si on fait le plein lors des quatre dernières journées, on atteindra notre objectif qui est le maintien en D2.
 
L’Essor : A 28 ans, vous êtes à une étape importante de votre carrière mais l’horizon ne s’est toujours pas dégagé. Comment voyez-vous l’avenir ?

Adama Niane : L’âge ne veut rien dire pour moi, c’est Dieu seul qui connaît l’avenir et je laisse tout à Dieu. J’ai confiance en moi, à la bénédiction de ma maman, je sais que je ne vais pas rester comme ça.

Déjà, certains clubs, notamment en Belgique et en Angleterre s’intéressent à moi, mais je ne suis pas pressé. Je me concentre sur Dunkerque, je sais que l’avenir sera meilleur pour moi, je n’en doute même pas.
    
 
L’Essor : Dans quelques jours ou quelques semaines, on connaîtra le nom du nouveau sélectionneur national. Quelles sont vos attentes par rapport aux Aigles, quand on sait que vos relations n’étaient pas bonnes avec l’ancien sélectionneur, Mohamed Magassouba ?

Adama Niane : Avant de répondre à cette question, je souhaite rendre hommage à l’ancien coach, Mohamed Magassouba, pour tout ce qu’il a fait pour notre pays.

Malheureusement, ça n’a pas marché et nous devons être reconnaissants à son égard. Beaucoup pensent que je ne suis pas en bon terme avec lui, mais c’est le contraire.

Il s’est passé ce qui devait se passer (exclusion du groupe des Aigles, suite à une altercation avec le capitaine Abdoulaye Diaby, ndlr), ce sont les choses de la vie.

Lors des barrages de la Coupe du monde, il (Mohamed Magassouba, ndlr) m’a appelé pour dire qu’il souhaite me convoquer mais avec ma situation personnelle, je n’ai pas donné un avis favorable.

Même après l’élimination, j’ai posté un message de soutien aux Aigles sur mes différents comptes.

Pour vous répondre maintenant, j’aimerais vite revenir en sélection parce que tous les joueurs rêvent de jouer pour leur pays. Si le nouveau sélectionneur place sa confiance en moi pour les éliminatoires de la CAN 2023, il ne regrettera pas car je suis nostalgique de la sélection nationale, elle me manque beaucoup.     
 
L’Essor : Le Mali court toujours derrière une couronne continentale. Selon vous, qu’est-ce qui explique cette longue disette ?

Adama Niane : Nous manquons seulement de chance. Nous avons un bon groupe pétri de talent, surtout avec les jeunes, comme Mohamed Camara, Ibrahima Koné, Néné Dorgelès pour ne citer que ces quelques noms. Nous avons de bons joueurs, mais il nous manque cette chance pour soulever le trophée de la CAN.
 
L’Essor : Le tirage au sort de la CAN 2023 s’est déroulé mardi. Que pensez-vous de la poule des Aigles ?
Adama Niane : Je pense que la poule est jouable. Mais nous devons battre impérativement les trois pays, le Congo, la Gambie et le Soudan du Sud.

Cette équipe connaît bien la Gambie. Lors de la dernière CAN qui s’est déroulée au Cameroun, nous avons fait match nul avec la Gambie (1-1) qui s’est ensuite qualifiée pour les quarts de finale, alors que le Mali a été éliminé en huitième de finale.

Le Congo, qui était absent lors de cette même CAN, est également un adversaire à prendre très sérieux. Le coup est jouable, j’espère simplement que je ferai partie du groupe et que le Mali se qualifiera pour la phase finale de la CAN.   
 
L’Essor : Selon vous, quel est le groupe le plus difficile ?

Adama Niane : Pour moi, tous les groupes sont difficiles. Certes, il y a de petits poucets dans tous les groupes, mais qu’on ne se trompe pas à ce niveau tous les adversaires doivent être respectés et pris au sérieux.

Comme on s’en est encore aperçu lors de la dernière CAN au Cameroun, il n y’a plus de petites nations de football et tous les pays peuvent prétendre à la qualification à la phase finale.
 
L’Essor : Un petit message pour le public sportif malien. 

Adama Niane : Je remercie tous les Maliens qui suivent le championnat français depuis leur poste téléviseur.

Je demande à la Fédération malienne de football de bien écouter les avis des Maliens pour le choix de celui qui aura la lourde tâche de coacher cette belle équipe pour les éliminatoires de la CAN, Côte d’Ivoire 2023.

Je souhaite un bon mois de Ramadan à tous les musulmans et je demande à tous les imams de prier pour notre pays. Que Dieu pardonne nos disparus. Amine !

Djeneba BAGAYOGO

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