
Elle s’est distinguée par son amour inconditionnel pour
son royaume, mais aussi sa bravoure sur les champs de bataille. Momo Traoré était
une passionnée du maniement des armes. La naissance d’un guerrier
hors-pair dans le royaume du Kénédougou avait été longtemps annoncée par
l’oracle au roi Mansa Daoula Traoré. Quand la reine est tombée enceinte, le roi
s’attendait alors à un fils sinon au célèbre guerrier qui lui avait été prédit.
L’accouchement de la reine fut une grande surprise dans le royaume. Cette nuit,
quand on a informé le roi que sa femme a accouché, il a envoyé l’un de ses
gardes vérifier le sexe de l’enfant. Quand ce dernier a su que c’était une
fille, il n’est plus retourné. Le roi envoya un deuxième garde, idem. C’est
alors qu’il s’est déplacé pour constater de visu ce qui se passait. Arrivé dans
la case de la reine, il s’est mis à tâter le corps de l’enfant pour connaître
son sexe. Et là, il était surpris, car c’était une fille et non un garçon.
Le
prénom «Momo» tire son origine du fait que le roi a «tâter le corps de
l’enfant», nous détaille l’ancien directeur du Musée régional de Sikasso, Nando
Goïta. Devenue grande, poursuit-il, Momo Traoré était chef d’un détachement
militaire qui était composé d’hommes (les sofas) et de femmes (les amazones).
Elle guerroyait auprès de son père au même titre que les hommes. Momo
Traoré était prête à défendre à tout moment son royaume. Elle était maligne et
avait beaucoup de stratégies pour combattre l’ennemi. «Elle combattait en
chevauchant.
Elle maniait non seulement les fusils de traite, les flèches, les
couteaux, mais elle était aussi douée dans le corps à corps. En voyant Momo au
combat, on avait l’impression de voir un homme. Souvent, elle était contrainte
d’enlever son boubou devant ses captifs pour qu’ils croient en sa féminité»,
explique –t-il. Sur le plan des conquêtes menées par Momo Traoré, ses amazones
et ses sofas, le directeur régional de la culture, Adama Niang, évoquera
notamment la conquête du roi Fafa Togola de Kignan, du village de Bamoussobou,
de Mandela, de Sokourani et de Sofarasso. «à chaque fois qu’elle capturait
des esclaves lors des conquêtes, elle mettait des entraves à leurs pieds avant
de les amener dans son fief à Bougoula Hameau».
Le siège de Samory Touré.
Entre mai 1887 et août 1888, la troupe de Samory Touré (roi de l’empire du
Wassoulo) voulait combattre l’empire du Kénédougou. Le roi Tièba Traoré avait
pris le soin de rassembler toute la population ainsi que des vivres à l’intérieur
du mur du Tata. Durant 16 mois, la troupe de Samory Touré a siégé derrière le
mur du tata. Par finir, leur stock de nourriture était épuisé. Les villages
environnants, n’approuvant pas la conquête du royaume du Kénédougou, leur
avaient barré les routes. Donc, ils ne pouvaient plus recevoir de nourriture,
car il n’y avait plus de passage. Ils étaient obligés de consommer des
aubergines d’Afrique et du néré qui se trouvaient près du Tata. C’est en ce
moment que Momo et ses amazones ont décidé de prendre la situation en main.
C’est alors que le roi leur a
donné son feu vert. Les amazones ont ourdi un complot machiavélique contre les
ennemis. Elles ont préparé un plat délicieux avant d’y ajouter du somnifère.
C’est en absence de Samory que les amazones ont offert les mets à sa troupe.
Malgré le refus du chef de l’armée de Samory (Kémébourama), une grande partie
de la troupe a mangé le plat des amazones, car ventre creux n’a point d’oreille.
Quand ils ont commencé à s’en dormir, les amazones se sont accaparées de leurs
armes, Tièba et le reste des sofas sont venus les exterminer. Quelques soldats
de Samory Touré étaient allés à la recherche du bois de chauffe.
Ces derniers
sont venus trouver les corps sans vie de leurs camarades et ils ont fui. C’est
comme cela que le siège de Samory Touré a été levé. «Les nombreux captifs de
Momo y cultivaient afin de nourrir les enfants orphelins, les veuves, les
grands malades et les personnes démunies», raconte Mando Goïta. Selon certaines
sources, Momo était mariée à un certain Mama. L’actuel village «Mamabougou»
tirerait son origine de ce prénom.
Le
vieux Abdoulaye Traoré est membre de la grande famille des Traoré (la famille
fondatrice de Sikasso), il est actuellement chef du quartier de Bougoula-ville
et confirme la bravoure de Momo Traoré. «Elle aimait vraiment la fraternité… »,
Affirme-t-il. Momo Traoré, elle a été enterrée dans la case de son père à
Bougoula Hameau (6 km) de la ville de Sikasso. En tout cas, Momo Traoré demeure
une référence dans l’histoire des conquêtes du royaume du Kénédougou.
***************
C’est la première fois qu’un
peintre malien expose au Japon. Mamary Diallo a réussi cette prouesse. Il a
procédé au vernissage de son exposition individuel intitulée «Taama», ou le
voyage le produite par le laboratoire du
Pr Ikegaki, en collaboration avec le Center for Africa-Asia Contemporary
Culture Studies de l’Université Seika de Kyoto. C’était en présence notamment
de son parrain le basketteur professionnel Cheick Diallo, du Pr Oussouby Sacko
et bien sûr du public japonais constitué de professionnels et d’amateurs.
***************
Amap-Sikasso
Mariam DIABATE / AMAP - Sikasso
Cette année, le crépissage de la mosquée de Djingarey ber coïncide avec le 700è anniversaire de son érection par l’empereur Kankou Moussa de retour du pèlerinage à la Mecque au XIVè siècle. Il coïncide aussi d’avec l’Année de la culture décrétée par le Président de la Transitio.
L’événement a été marqué par une conférence qui a débattu de la thématique : «Place et rôle du Maaya et du Danbé dans la formation et l’éducation du Maliden kura».
Le prince de la Kora, Sidiki Diabaté, est de retour sur la scène internationale avec un exploit retentissant. Après 10 ans de sa première nomination, l'artiste malien a été pré-nommé pour deux Grammy Awards 2025..
Après trois jours de compétitions intenses, le groupe «Danbe» de notre pays a remporté le premier prix du Festival international Triangle du Balafon, suivi du groupe «Bolomakoté» du Burkina Fasso. La troisième place a été décernée au groupe «Djéli» de la Guinée et le prix spécial A.
La cité verte du Kénédougou s’apprête à abriter la 9è édition du Festival international triangle du balafon du 9 au 11 octobre prochain. Le grand rendez-vous culturel mettra en compétition le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Le Niger sera le pays invité d’honneu.
Placée sous le thème «la culture socle, de l'ancrage de la IV République», la phase régionale de la Biennale artistique et culturelle de la Région de Koulikoro qui s’est tenue du 23 au 30 septembre avec la participation des sept cercles de la région. Il s'agit de Siby, Kati, Kangaba, Kouli.