Mariam Boubacar Maïga : Le jour où tout a basculé

Il y a 16 ans, Mariam Boubacar Maïga a frôlé la mort dans un accident de la circulation dont elle traîne encore les séquelles. Actuellement journaliste reporter et présentatrice à la chaîne nationale de télévision ORTM 2, elle témoigne pour l’Essor à l’occasion de la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière

Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:36
Mariam Boubacar Maïga : Le jour où tout a basculé

Souvent, la route bouleverse des vies en une fraction de seconde. Le sort a choisi Mariam Boubacar Maïga, un samedi 21 novembre 2009. Ce jour-là, où tout a basculé, la jeune lycéenne, comme à ses habitudes, se rend aux cours au lycée Pie XII de Koulikoro. Son père qui la dépose est empêché.

La jeune dame sollicite donc les services de son cousin qui venait juste d’avoir une nouvelle moto. À peine sortie de chez eux, leur trajet est brutalement interrompu par un accident de circulation. L’engin qui les transportait entre en collision avec une charrette conduite par un jeune garçon de douze ans, juste en face du Centre de santé communautaire (CSCom) de la Cité du Méguetan.

Agée de 16 ans, l’adolescente tombe presque instantanément dans les vapes. «J’ai juste entendu un grand bruit. Le choc fut tellement violent que j’ai tout de suite perdu connaissance. Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais allongée par terre et il y avait du monde autour de moi, la plupart en larmes», se souvient-elle encore.

 D’une voix tremblante, notre victime raconte qu’elle a été transportée au Centre de santé de référence (CSRéf) de Koulikoro par la Protection civile où elle a reçu les premiers soins avant d’être évacuée rapidement au Centre hospitalier universitaire Grabiel Touré de la capitale. Une fois sur place, elle apprend la mauvaise nouvelle qui va changer sa vie à jamais: «Après la radiographie, le scanner et les autres analyses, le diagnostic tombe comme un couperet ! Les praticiens ont décidé d’amputer ma jambe. J’ignorais complètement toutes les implications que mon accident allait induire dans ma vie.»

Ainsi, pendant que les autres adolescents enfants de son âge partaient à l’école, Mariam Boubacar Maïga fut contrainte d’arrêter ses études pendant une année entière pour se faire soigner, appareiller et réapprendre à marcher. «Le changement était brusque. Il m’a fallu le soutien indéfectible de ma famille pour affronter les péripéties et les aspérités de cette nouvelle vie», confie-t-elle. 

Les proches de Mariam ont aussi été présents durant cette rude épreuve. Avant la reprise de ses études, ses camarades du lycée et le corps professionnel lui ont apporté du réconfort moral et psychologique. «Quand j’étais hospitalisée, j’ai reçu beaucoup d’appels et de visites. Et le jour de la reprise des cours, tous mes camarades, désormais dans une classe supérieure, sont venus m’encourager et réaffirmer leurs affections.

L’abbé Jean Toé, le proviseur d’alors du lycée Pie XII, m’a laissé choisir la salle de classe qui m’était plus facile d’accès», se rappelle-t-elle. Pendant ses trois années du lycée, Mariam a étudié dans la même salle qui a, d’ailleurs, fini par être dénommée «La classe de Mariam» en souvenir de sa ténacité et de son intrépidité à poursuivre ses études.

 Après le malheureux évènement, Mariam Boubacar Maïga a publié un livre intitulé «L’Espoir dans l’amertume». Un récit autobiographique dans lequel elle raconte comment le destin l’a contrainte à être dans une situation de handicap à la suite d’un accident de la circulation. Selon l’autrice, l’ouvrage est plus une invite aux personnes porteuses de handicap à ne pas s’apitoyer sur leur sort, à rêver grand et se donner les moyens de réaliser leurs rêves malgré leur handicap. Elle dénonce le regard social pesant et moqueur sur les personnes se trouvant dans cette situation.

DEMBÉLÉ Siguéta Salimata

Lire aussi : Dioïla : C’est parti pour la rentrée de la formation professionnelle 2025-2026

La ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a lancé officiellement la rentrée solennelle de la formation professionnelle 2025-2026 dans la salle de réunion du gouvernorat de à Dioïla. P.

Lire aussi : BAMEX 25 : Le satisfécit des organisateurs

L’évènement a tenu toutes ses promesses et s’est imposé comme un rendez-vous stratégique réunissant officiels, industriels et experts militaires de divers horizons autour d’une vision de souveraineté et de sécurité partagée.

Lire aussi : État de Palestine : Le 37è anniversaire de la déclaration d’indépendance commémoré au Mali

L’ambassade de l’État de Palestine au Mali a organisé le samedi 15 novembre, une réception au Mémorial Modibo Keita pour la commémoration du 37è anniversaire de sa déclaration d’indépendance..

Lire aussi : Notre santé, Santé générale et bucco-dentaire : Tout commence par la bouche

«Tout commence par la cavité buccale», selon le Pr Ousseyni Diawara odontostomatoligiste au Centre hospitalo-universitaire centre national d’odontostomalogie (CHU-CNOS)..

Lire aussi : Accueil dans les établissements de soins publics : L’angoisse des patients

Certains malades et autres usagers pointent du doigt les conditions d’accueil dans les établissements hospitaliers de la place. D’autres, à tort ou raison, évoquent une négligence coupable des praticiens hospitaliers.

Lire aussi : Ousmane Maïga, directeur général de l’Anaser : «Pour réduire le nombre d’accidents, il est essentiel de renforcer les sanctions »

Le Mali, à l’instar des autres pays, a commémoré, hier, la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière. À cette occasion, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), Ousmane Maïga, nous a accordé une interview exclusive. Il f.

Les articles de l'auteur

Ousmane Maïga, directeur général de l’Anaser : «Pour réduire le nombre d’accidents, il est essentiel de renforcer les sanctions »

Le Mali, à l’instar des autres pays, a commémoré, hier, la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière. À cette occasion, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), Ousmane Maïga, nous a accordé une interview exclusive. Il fait l’état des lieux de la sécurité routière dans notre pays et évoque les actions menées pour réduire le nombre d’accidents.

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:35

Circulation routière : Ces véhicules « Messagers »

Entre prières, proverbes et conseils, les véhicules de transport en commun ou des camions se transforment en de véritables panneaux ambulants rendant la circulation inspirante et motivante.

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié mercredi 12 novembre 2025 à 10:19

SamonaM : une étape importante dans le processus de modernisation du système financier malien

La 1ère édition a été marquée par des expositions des banques et Fintechs, des panels et ateliers.

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié lundi 10 novembre 2025 à 11:10

Journées nationales de la cybersécurité : Le Mali au cœur de la résilience numérique

Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) abrite, depuis mardi dernier, la 3è édition des Journées nationales de la cybersécurité (JNC) du Mali..

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié jeudi 30 octobre 2025 à 07:34

Bamako : Le marché des aliments avariés

Nos marchés sont souvent bondés de tubercules, légumes et fruits impropres à la consommation. Et pourtant, les clients ne manquent pas. Ces aliments avariés par le temps sont très souvent achetés par des éleveurs d’animaux ou des vendeurs d’aliments pour bétail.

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié mardi 21 octobre 2025 à 08:24

Sécurisation des espaces publics : Une feuille de route commune en ligne de mire

La Cellule de suivi de la Politique nationale de la ville a tenu, hier à la Direction nationale de l’urbanisme et de l’habitat, une journée de concertation consacrée à la sécurisation des espaces publics dans le District de Bamako et dans certaines localités de la Région de Koulikoro..

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:36

Transformation agroalimentaire : Les femmes de Siby en première ligne

Dans ce village situé à 50 kilomètres de Bamako, les femmes ne se contentent pas seulement de cultiver la terre. Elles transforment, valorisent leurs produits grâce à des activités génératrices de revenus.

Par DEMBÉLÉ Siguéta Salimata


Publié jeudi 16 octobre 2025 à 13:32

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner