
La
souveraineté numérique est devenue un enjeu stratégique important dans un monde
de plus en plus interconnecté et dépendant des technologies de l’information.
Aussi, sommes-nous dans une dynamique où les outils des Technologies de
l’information et de la communication (Tic) ont pris une place primordiale dans
nos vies. Les utilisateurs s’exposent à des risques, en embrassant ces
technologies très souvent détenues par des tierces personnes. Pour tout État
qui se veut souverain, s’assurer une certaine autonomie sur le plan numérique
est un impératif. Comment bâtir la souveraineté numérique dans notre pays ?
Nous avons posé la question à des experts. «La souveraineté, c’est l’aptitude
et la latitude pour un État de décider de façon indépendante.
Aujourd’hui, tout
ce qui est lié à la sécurité, à la défense et à l’économie passe nécessairement
par les moyens technologiques. Donc, avoir un contrôle total sur ces technologies
va de soi avec la souveraineté numérique. Quand on parle de souveraineté
numérique, c’est avoir ses équipements, ses données propres et leur maîtrise»,
explique Abdoul Kader Ky, directeur national de l’économie numérique. Selon
lui, une étude a démontré que quand un pays perd sa souveraineté numérique, il
perd aussi toutes les autres composantes de sa souveraineté. Aujourd’hui, se
réjoui t-il, il y a un début de rapatriement des données du Mali. «L’ensemble
de nos données est détenu par des tiers à l’étranger. Même les simples sites
web pour les Maliens étaient faits par des étrangers», déplore Abdoul Kader Ky.
Pour
arriver à la souveraineté numérique, le spécialiste préconise le développement
de l’industrie locale des Tic à travers un programme intensif qui aura trois
paliers. Le premier sera consacré à l’usage diversifié et intensifié du
numérique à forte valeur de création de richesses. Il s’agit, selon lui,
d’apprendre aux gens la culture numérique et son usage pour produire de la
valeur, notamment tout ce qui est communication digitale, vidéo en ligne. «Au
lieu que les gens aillent sur les réseaux sociaux faire des injures et autres,
on peut les transformer en créateurs de contenus avec des clubs de contenus
intéressants, productifs et ainsi créer de la valeur et de l’emploi. Il faut
former les gens à ce premier niveau d’utilisation qui va permettre d’avoir des
aptitudes pour utiliser de façon intense et diversifiée les outils numériques,
ce qui va permettre de générer de la richesse», suggère Abdoul Kader Ky.
Le
deuxième niveau, selon l’expert, c’est de produire et former des gens qui vont
être capables de déployer ces outils et de les maintenir en bon état de
fonctionnement. Et en cas de panne, ces gens doivent pouvoir réparer les outils
sans faire appel à une expertise étrangère. «C’est là, en fait, tout l’enjeu.
Parce qu’aujourd’hui, quand nous mettons en place un système d’information dans
nos organisations, la clé est détenue par un étranger. Pour le moindre
problème, on est obligé de lui faire appel et le payer à coup de millions. Cela
crée une faille de sécurité dans nos systèmes d’informations, parce que nous
n’avons pas la maitrise de ces systèmes mis en place.
Ces gens peuvent dérober nos données et en faire ce qu’ils veulent par la suite», soutient le directeur national de l’économie numérique. Pour ce spécialiste, il est important d’avoir des gens qui peuvent faire ce travail de déploiement, de maintenance et de réparation de nos systèmes. Et cela ne peut se faire que par le renforcement des capacités, insiste-t-il. À cet égard, Abdoul Kader Ky recommande l’envoi des ingénieurs en formation afin d’avoir cette capacité de déployer, maintenir et réparer nos systèmes.
BÂTIR
UNE ARCHITECTURE TIC- Le troisième palier, et qui permettra d’asseoir la
souveraineté numérique à 100%, c’est la recherche fondamentale et appliquée
dans ce secteur. «Il faut que nous puissions avoir des gens qui vont faire de
la recherche, breveter les technologies que nous allons nous-mêmes développer
sur place et commercialiser à l’international. C’est à ce seul moyen que nous
allons commencer à bâtir une architecture Tic par nos propres équipements et
nos ingénieurs, avoir un contrôle de bout en bout sur notre système
d’information», développe le directeur national de l’économie numérique. Sans
cela, prévient-il, les générations futures n’auront que de la dépendance
vis-à-vis des technologies ou producteurs des technologies utilisées
aujourd’hui.
De l’analyse de l’expert, la souveraineté se bâtira sur une vision à long terme, qui n’est pas utopique, mais bien réelle et réalisable comme l’ont réussi d’autres pays. «Nous sommes en train d’assister à la recomposition géostratégique. Et cette révolution technologique est une opportunité pour nous, les Maliens et l’Afrique de façon générale, de se repositionner. On a perdu le combat de la révolution industrielle, mais nous n’avons pas le droit de perdre ce combat de la révolution numérique en cours, où nous avons les atouts et potentialités pour pouvoir se positionner et faire de ce monde ce que nous voulons», affirme-t-il, ajoutant que tous les enjeux géostratégiques se jouent sur le sol africain en termes de ressources, compétences et de créativité.
Pour
y arriver, Abdoul Kader Ky indique qu’il faut simplement mettre en place une
orientation et une vision.
«Nous allons élaborer la réglementation et les
documents nécessaires, c’est-à-dire travailler à mettre en place le canevas
nécessaire pour affronter cette souveraineté numérique que nous recherchons.
Cela ne se fait pas par le discours, il nous faut des documents robustes,
solides consignés et approuvés de façon collégiale par tous les acteurs qui va
dessiner la carte de l’écosystème pour les années à avenir», confie le
spécialiste. Et de préciser que sans cyberdéfense et cybersécurité, il ne peut
y avoir de souveraineté numérique. D’ou l’importance, d’après lui, d’avoir une
stratégie de cybersécurité qui contribue fortement à asseoir cette souveraineté
numérique.
«Si vous n’avez pas une armée forte, vous n’aurez pas la paix. Cette stratégie de cybersécurité vise d’abord à doter les techniciens de compétences nécessaires. Il faut d’abord des formations pour déjouer les attaques cybers, faire de l’investigation cyber également. Donc, il nous faut des compétences réelles, ensuite sensibiliser les populations sur les risques potentiels», explique-t-il.
Maturité numérique-
Abondant
dans le même sens, Mamadou Coulibaly, directeur général du Cabinet BMD Sarl,
souligne que la souveraineté numérique vise à préserver l’indépendance et la
sécurité d’un pays dans le cyberespace. Cela, en réduisant la dépendance à
l’égard d’acteurs étrangers pour les infrastructures numériques et en garantissant
la protection des données sensibles.
Selon l’expert en analyse stratégique des
marchés des télécommunications et de l’économie numérique, la souveraineté
numérique implique la capacité de prendre des décisions autonomes sur les
politiques, la réglementation, la protection des données, la cybersécurité et
d’autres aspects liés aux tics. «Atteindre une souveraineté numérique complète
peut être un défi complexe pour un pays, mais de nombreux États cherchent à
renforcer leur indépendance numérique», dit-il.
Cette
souveraineté nécessite en effet une réelle capacité à réglementer les
technologies de l’information, protéger les données sensibles, assurer la
cybersécurité et favoriser le développement des compétences et des
infrastructures numériques nationales. Dans cette démarche, les acteurs clés
sont, entre autres, le département en charge de la Communication, de l’Économie
numérique et de la Modernisation de l’administration, l’Autorité malienne de
régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP). Il y a aussi la
direction nationale de l’économie, l’Agence de gestion du fonds d’accès
universel (Agefau), l’Agence des technologies de l’information et de la
communication (Agetic) et la Société malienne de transmission et de diffusion
(SMTD).
Selon
Mamadou Coulibaly, le département devrait tout d’abord promouvoir le
développement des infrastructures numériques nationales, y compris des réseaux
haut débit et des centres de données sécurisées, afin de réduire la dépendance
vis-à-vis des acteurs étrangers. En parallèle, des politiques favorisant la
recherche et le développement dans le domaine des technologies de l’information
et de la communication devraient être mises en place pour renforcer la
compétence nationale.
Quant
à l’AMRTP, elle devrait assurer la supervision des opérations des fournisseurs
de services de télécommunications et de Tic pour maintenir la conformité aux
normes nationales de sécurité, développer la collaboration avec d’autres
organismes nationaux et internationaux pour partager les meilleures pratiques
et renforcer la capacité nationale dans le domaine des Tics. La direction
nationale de l’économie numérique devrait encourager la recherche et le
développement dans le domaine des Tics, soutenir la formation de talents locaux
et faciliter la collaboration entre le secteur public, privé et académique.
«Il
ne peut y avoir de la souveraineté numérique sans la maturité numérique»,
souligne le spécialiste dont le cabinet a participé à la collecte de données
pour l’étude sur la maturité numérique, commanditée par le Conseil national du
patronat du Mali (CNPM). Il explique que la maturité numérique sert à observer
le niveau de maîtrise des entreprises sur les pratiques et les expertises
qu’elles offrent au quotidien pour réussir leur transformation digitale.
Babba COULIBALY
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