#Mali : Fin du Dialogue inter-Maliens : Des recommandations à hauteur des enjeux

Ce processus a permis de discuter des préoccupations majeures de la nation, en termes de gouvernance, gestion des conflits, développement économique, surtout paix et vivre ensemble. Une tendance globale s’est dégagée lors de ces assises pour la prolongation de la Transition et susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle

Publié dimanche 12 mai 2024 à 15:07
#Mali : Fin du Dialogue inter-Maliens : Des recommandations à hauteur des enjeux

 Ces assises permettent aux Maliens de définir une orientation commune pour l’avenir de leur pays

 Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a présidé vendredi dernier au Centre international de conférences de Bamako(CICB), la cérémonie de clôture de la phase nationale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale dont les travaux ont duré cinq jours.  Ces assises qui auront permis aux Maliens de définir une orientation commune pour l’avenir de leur pays. C’était l’étape ultime d’affinement et de synthèse des solutions proposées lors des précédentes phases de ce dialogue censé ramener la paix et la réconciliation dans notre pays.

Le président de la Transition a indiqué qu’une fois de plus se jouait notre destin collectif et «nous avons donné la preuve qu’en nous inspirant de nos valeurs séculaires, nous pouvons être à la hauteur des défis historiques». Selon le colonel Assimi Goïta, face à la gravité de la situation dans laquelle notre pays s’est retrouvé et qui menaçait les fondements même de l’état, le peuple malien a opéré une prise de conscience qui lui a permis de s’engager dans la voie de la concrétisation de sa souveraineté.

Après le succès de l’opération Dogukolo qui a permis de récupérer la Région de Kidal et d’autres localités importantes du pays après une décennie d’occupation sur fond de séparatisme, il était indispensable de dénoncer l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, a indiqué le chef de l’état. Selon lui, cette urgence justifiait à bien des égards, l’initiation d’un dialogue direct entre les Maliens dont l’objectif était de diagnostiquer les causes des conflits intra et inter communautaires afin de tracer une architecture de paix durable, recoudre le tissu social et renforcer le vivre ensemble.

Le président de la Transition  s’est dit heureux de constater que les Maliens l’ont bien compris et se sont appropriés le processus. Pour lui, c’est le peuple, dans toute sa diversité ethnique, religieuse et socio-professionnelle qui s’est exprimé. «Le Dialogue inter-Maliens aura tenu toutes ses promesses et c’est avec un immense espoir que nous envisageons désormais la résolution durable de la problématique de paix et de réconciliation dans notre pays sans ingérence extérieure», a souligné le chef de l’état qui, a engagé les organes de la Transition à prendre les dispositions qui s’imposent pour la mise en œuvre diligente et le suivi des recommandations formulées. «Avec ce dialogue, les Maliens viennent de poser la pierre angulaire du chantier de l’édification du Mali Kura, c’est-à-dire un Mali en paix, réconcilié, fort et prospère», a ajouté le président Goïta.

Auparavant, le président du Comité de pilotage avait indiqué que ce dialogue fut un exercice d’opinions, de contributions citoyennes, de partage de points de vue, de recommandations pertinentes pour notre devenir commun. Il a rappelé l’esprit de la lettre de mission du président de la Transition, c’est-à-dire le respect de toutes les opinions pendant les débats.

D’après lui, les participants se sont transcendés pour ne parler que du Mali et pour le Mali. Il dira aussi que les Maliens veulent rester imbibés dans leurs mécanismes endogènes de gestion des conflits. Et cette nouvelle architecture devrait leur permettre, devant chaque situation de crise, de recourir à leur propre génie de médiation afin que nul n’ait encore besoin d’aller chercher un tiers arbitre extérieur, très souvent peu au fait de nos us et coutumes millénaires, fixé sur ses propres calculs.

L’ancien Premier ministre a remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces assises, notamment la presse nationale publique et privée dont la couverture a été intégrale et professionnelle. Il a salué l’Amap, l’Ortm la SMTD-SA, l’Agetic, la Maison de la presse, Studio Tamani, la presse indépendante dans sa diversité, les médias traditionnels et du web.

 

RETOUR DES RÉFUGIÉS ET DES DÉPLACÉS- Plusieurs recommandations ont été faites. Au niveau de la thématique 1 «paix, réconciliation nationale et cohésion nationale», les participants ont recommandé le retour des réfugiés et des déplacés dans leurs villages ou sites d’origine, de dissoudre les milices et les groupes d’auto-défense et d’assurer la réinsertion socioprofessionnelle de leurs combattants. De  privilégier le recours à nos us et coutumes comme moyens de prévention, de gestion et de règlement des conflits, de renforcer les capacités des autorités et légitimités traditionnelles dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits communautaires. Et  d’engager le dialogue avec tous les mouvements armés maliens, d’instaurer une journée nationale du pardon, d’ouvrir le dialogue doctrinal avec les groupes armés dits «djihadistes». 

Pour la thématique 2 «questions politiques et institutionnelles», les participants ont exigé de : consolider les acquis démocratiques, de réviser la Charte de la Transition, de  proroger la durée de la Transition de 2 à 5 ans jusqu’à la stabilisation du pays et susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle. Aussi d’élever au grade de général, les colonels Assimi Goïta, Malick Diaw, Abdoulaye Maïga, Sadio Camara, Ismaël Wagué et Modibo Koné.

Pour la thématique 3 «économie et développement durable», il a été exigé de  renforcer la gouvernance et la planification économique, garantir l’équité et la transparence dans la gestion des affaires publiques, renforcer la fiscalité intérieure, réduire le train de vie de l’état, promouvoir la création d’entreprises et de créer une banque de la diaspora. Mais aussi de développer et diversifier les sources d’énergie pour assurer la sécurité énergétique du pays.

Pour la thématique 4 «aspects sécuritaires et défense du territoire», les recommandations sont : moraliser le processus de recrutement dans les Forces armées et de sécurité, disposer d’une armée professionnelle et bien équipée, procéder à un meilleur maillage du territoire en révisant la carte militaire, encadrer les artisans armuriers dont les compétences peuvent être mises à profit pour l’émergence d’une expertise endogène, recenser et collaborer avec les fabricants d’armes artisanales pour un meilleur contrôle, militariser les corps paramilitaires, créer des centres de déradicalisation.

 Pour la thématique 5 «géopolitique et environnement international», il a été recommandé de promouvoir une diplomatie directe, active, forte basée sur l’information, la communication et les valeurs culturelles, renforcer la diplomatie avec les pays de l’Asie et du Golfe, développer un partenariat de bon voisinage et établir une forte coopération entre les Forces de défense de sécurité des pays de l’Alliance pour les États du Sahel (AES) et créer une unité de garde-frontières.

Dieudonné DIAMA

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