#Mali :Coupures d’électricité : Les acteurs économiques réclament des informations précises

Les activités tournent au ralenti depuis des mois. En attendant une amélioration de la situation, industriels, artisans et commerçants attendent des éclairages sur le planning de la fourniture du courant et sur les perspectives d’avenir

Publié mercredi 28 février 2024 à 08:02
#Mali :Coupures d’électricité : Les acteurs économiques réclament des informations précises

 Les unités industrielles sont les plus touchées par le délestage

 

Au Mali, la période de forte chaleur commence à s’installer. Aux matinées fraiches et sèches succèdent de plus en plus des journées chaudes. Ces nuits et journées passent mais se ressemblent pour les clients de la société Énergie du Mali (EDM-SA). En effet, la fourniture de l’électricité est fortement perturbée dans notre pays depuis des mois. Cette situation à laquelle on ne perçoit pas de perspective d’amélioration devient de plus en plus intenable pour les artisans, les industriels et autres agents économiques dépendant de l’électricité. Chacun y va de son commentaire.

À l’instar de l’Industrie malienne du fer (Imafer), les unités industrielles sont les plus touchées par le délestage. «Chaque année à partir du mois de mars, c’est la période de soudure pour les unités industrielles en matière d’électricité, mais cette année, c’est plus grave. Depuis février, nous sommes dans cette situation de délestage», déplore Bassem Reda, directeur général de l’Imafer. Les machines de cette usine de production de fer en béton ne peuvent pas tournées avec des groupes électrogènes. Et pour travailler dans cette situation, notre interlocuteur précise que cela nécessite une centrale électrique.

«Actuellement, notre production a diminué de 70% et cela menace la continuité de notre activité. Nous avons plus de 350 employés permanents sans compter les journaliers. Déjà, nous avons envoyé 250 employés en congé et si le problème d’électricité persiste, ceux-ci risquent de se retrouver en chômage technique», déclare le chef d’entreprise visiblement dépassé par la situation. Selon lui, une seule minute sans courant est une perte énorme pour son entreprise. Bassem Reda estime qu’il est impératif de trouver une solution dans l’immédiat pour éviter la fermeture des unités industrielles.

Les artisans également ne sont pas épargnés par ce délestage. Mamadou Minkoro Traoré, artisan, explique qu’en réalité, le secteur de l’artisanat souffre énormément de cette situation. Parce que toutes les activités liées à l’électricité sont presque à l’arrêt. L’une des conséquences de ces coupures d’électricité, c’est le non respect des délais, indique le président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali. Il estime que la société Energie du Mali devrait du moins tenir compte des lieux de regroupement des artisans et leur fournir le courant pendant la journée. Mais, c’est le contraire, regrette-t-il. «De 8 à 18 heures parfois, les gens n’ont pas le courant. Quand l’électricité arrive dans la nuit, nous ne pouvons rien faire. Cela est en train d’appauvrir beaucoup d’artisans aujourd’hui», se plaint-il.

 

STRESSANT- D’après Mamadou Minkoro Traoré, l’artisanat est divisé en trois groupes. Il y a l’artisanat de production et de transformation qui souffre énormément parce que toutes ses activités sont liées forcément à l’électricité. L’activité d’art est à 80% liée l’électricité. En revanche, l’artisanat du service (mécaniciens, dépanneurs) ne sent pas trop le délestage. «Presque tout le monde est lié à l’électricité et dès qu’elle manque, les activités souffrent. Nous sommes un groupe qui résiste à beaucoup de chocs. Nous demandons de l’électricité pour pouvoir survivre», insiste-t-il.

Selon Mamadou Minkoro Traoré, EDM-SA doit avoir une stratégie priorisant les unités industrielles, les artisans et tous ceux qui ont des activités pendant la journée qui dépendent essentiellement de l’électricité pour produire. Et la nuit, servir les zones d’habitation. Autrement dit, il faut une alternance pour que tout le monde puisse gagner, préconise le patron des artisans maliens.

Comme dans beaucoup d’autres ateliers, à l’atelier métallique de Sékou Ouattara, les activités tournent au ralenti. Ne pouvant pas travailler la nuit même si le courant est disponible, c’est la course contre la montre dès que le courant arrive dans la journée pour les employés de cet atelier. Objectif : satisfaire la clientèle à tout prix en minimisant les faux rendez-vous. «Nous avons des commandes. Certains de nos clients comprennent la situation mais d’autres non. Donc, pour le respect des engagements pris, nous mettons les bouchées doubles dès qu’il y a le courant», explique Sékou Ouattara.

Les commerçants sont loin d’être épargnés. Hassan Ould Mahmoud est un commerçant généraliste. Cette situation a créé une mévente de certains produits qui doivent être conservés au frais. «Ces coupures d’électricité nous font perdre beaucoup d’argent», confirme le vendeur de boutique de divers.

Selon la directrice commerciale du Complexe agro pastorale industriel du Mali (Capim Sarl), spécialisé dans la production des poussins, ce délestage est stressant et fait peur. «On ne nous a pas expliqué les causes réelles du problème et nous ne savons pas quand ça va terminer. On est dans l’incertitude et la peur. Dans notre domaine, on travaille à 100% avec l’électricité. Sans le courant, les machines ne peuvent pas fonctionner. Actuellement, on est obligé de travailler avec les groupes électrogènes et le coût de production est excessif», se lamente Mme Traoré Oumou Louise Maïga. 

Présentement sur le marché, peu de revendeurs de poulets de chair arrivent à faire le stockage. Faute d’électricité. En attendant une amélioration de la situation, commerçants, artisans et promoteurs d’unités industrielles ou consommateurs prennent leur mal en patience. Les plus avertis ont déjà commencé à investir dans l’énergie solaire en se dotant de panneaux et de batteries intelligents ou hybrides. Un investissement de départ un tout petit peu onéreux, mais durable et beaucoup moins coûteux comparé aux groupes électrogènes.    

Babba COULIBALY

Lire aussi : Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Lire aussi : Koulikoro : Lancement de la campagne spéciale de vaccination contre la peste des petits ruminants

Le lancement a été présidé par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. Au cours de cette campagne, 15 millions de petits ruminants seront vaccinés et marqués à travers toutes les régions.

Les articles de l'auteur

Hydrocarbure : La DGCC, l’OMAP et la DNGM contrôlent les prix officiels et stocks physiques

«Il y a suffisamment de stock de carburant». Ces propos sont du directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence du District de Bamako, Fousseyni Bamba, qui a conduit hier une mission de contrôle et de sensibilisation dans plusieurs stations-service de la capitale..

Par Babba COULIBALY


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 11:55

Lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme : Le pafeem renforce les capacités des SFD

Le Projet de promotion de l’accès au financement, de l’entreprenariat et de l’emploi au Mali (Pafeem) a lancé, le lundi 7 octobre 2025 à Bamako, une session de formation dédiée aux cadres des Systèmes financiers décentralisés (SFD) sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT)..

Par Babba COULIBALY


Publié mercredi 08 octobre 2025 à 12:56

Consommer local au sein de l’Uemoa : La 6è édition démarre

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a lancé, jeudi dernier, les activités de la 6ème édition de l’initiative «Mois d’octobre, Mois du consommer local» qui s’étendent sur tout le mois dans tous les États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa)..

Par Babba COULIBALY


Publié lundi 06 octobre 2025 à 07:42

Hydrocarbures : Pas de hausse de prix

Un vent de panique souffle depuis quelques jours sur la capitale à propos d’une éventuelle augmentation du prix du litre d’essence ou du gasoil à la pompe. Mais, il suffit de faire un tour dans les stations-services pour se rendre compte que les prix officiels de ces combustibles n’ont pas bougé d’un iota.

Par Babba COULIBALY


Publié vendredi 26 septembre 2025 à 08:01

Protection des données à caractère personnel : l’APDP et la FNIHM front commun

À travers cette convention, l’APDP s’engage à être un partenaire de proximité pour la Fédération nationale de l’industrie hôtelière du Mali.

Par Babba COULIBALY


Publié jeudi 25 septembre 2025 à 11:20

Spécial 22 septembre 2025, Secteur minier : L’État maximise ses revenus

Les réformes initiées ces dernières années ont permis à l’État malien de renforcer sa présence et ses revenus dans ce secteur névralgique du développement économique de notre pays. Ainsi, la participation de l’État dans les capitales des sociétés minières a augmenté de 20% habituel à 30% pour et 5% pour les privés nationaux, soit un total de 35% pour le pays.

Par Babba COULIBALY


Publié vendredi 19 septembre 2025 à 21:44

Vision «Mali Kura gnetaasira ka ben san 2063 ma» : Le document présenté aux autorités administratives indépendantes

Aucun pays ne peut se développer sans une planification, une projection dans le temps. C’est dans cet esprit que les autorités ont conçu la Vision «Mali Kura gnetaasira ka ben san 2063 ma» et la Stratégie nationale pour l’émergence et développement durable (SNEDD) 2024-2033..

Par Babba COULIBALY


Publié mercredi 03 septembre 2025 à 08:00

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner