#Mali : Cancer du côlon : Témoignage émouvant de deux malades

Fatoumata Dicko et Moussa Wandé Sissoko nous racontent leur calvaire et sollicitent les autorités à venir en aide aux personnes qui souffrent de cette terrible pathologie

Publié mercredi 04 septembre 2024 à 18:00
#Mali : Cancer du côlon : Témoignage émouvant de deux malades

 Infirmière de son état, son calvaire a commencé en août 2021

 

Si elle ne nous avait pas parlé de la maladie qui l’a exclue de son foyer conjugal, on ne l’aurait peut-être jamais su. Très active dans la vie, Fatoumata Dicko traîne pourtant une maladie depuis plusieurs années. Il s’agit du cancer du côlon qui, comme son nom l’indique, affecte le côlon (le gros intestin) ou le rectum. Cette maladie fait partie des types de cancers les plus répandus dans le monde et peut avoir des conséquences graves pouvant entraîner la mort. Les symptômes courants de cette maladie sont la diarrhée, la constipation, la présence de sang dans les selles, les douleurs abdominales, la perte de poids inexpliquée, la fatigue et la carence martiale (carence en fer).

Le cancer colorectal est souvent asymptomatique aux premiers stades de la maladie. Le dépistage à intervalles réguliers joue un rôle crucial dans la détection précoce. Le calvaire de Fatoumata Dicko, infirmière de son état, a commencé en août 2021. «Au début, j’étais constipée, je pouvais faire une semaine sans déféquer. Une dame m’a conseillé un produit traditionnel avec lequel je me purgeais régulièrement. Je croyais que je souffrais des hémorroïdes. Un jour, quand j’ai bu du lait pour me permettre de déféquer normalement, le sang a commencé à couler sans cesse. C’était effroyable», raconte notre interlocutrice.

Depuis Fatoumata Dicko suit des traitements médicaux. Après la coloscopie, elle a fait deux types de chimiothérapies, grâce au soutien de plusieurs personnes. «Je dois faire une autre chimiothérapie dont le coût est excessif. Ce traitement coûte très cher. Chaque fois, on doit déchirer l’un des organes du corps», explique la trentenaire.

Selon l’infirmière, la maladie ne l’a jamais empêchée d’accomplir ses devoirs conjugaux et d’avoir des enfants. Ce qu’elle regrette, c’est le fait qu’elle a été divorcée par son mari, à cause de sa maladie. Contrairement aux autres personnes qui ont la stomie (déviation chirurgicale d’un conduit naturel), Fatoumata Dicko, actuellement sans emploi, a accepté de relever le défi pour lutter à visage découvert contre cette pathologie. Elle a ainsi créé l’Association Stomie Mali en janvier dernier avec comme objectif de sensibiliser les victimes du cancer du côlon sur la nécessité de dévoiler leur maladie et d’adopter de bonnes pratiques.

Fatoumata Dicko affirme que beaucoup de personnes souffrent de cette maladie au Mali. Ceux qui ont les moyens financiers achètent des poches de stomie servant à recueillir les excréments ou l’urine avant de les vider. Elle fait partie de ces personnes et reçoit des poches grâce à l’appui d’une de ses connaissances qui réside en France. «Cela fait trois ans que j’utilise les poches pour mes besoins sanitaires. Je vends l’unité à 9.000 Fcfa. Des fois, je suis obligée de donner aux patientes qui n’ont pas les moyens de se les acheter», dit-elle, avant de préciser que l’entretien de la poche n’est pas facile.

Fatoumata Dicko a suivi une formation en ligne sur la gestion de cet accessoire hygiénique. Grâce à son expérience, elle assiste également des médecins lors des séances d’opération chirurgicale liées au cancer du côlon. La jeune dame se bat pour une prise en charge médicale et souhaite l’ouverture d’un cabinet pour accompagner les porteurs de stomie.

Comme Fatoumata Dicko, Moussa Wandé Sissoko souffre également de cette pathologie. Il a perdu son emploi d’opérateur dans une société minière à cause de la maladie. De 2021 à aujourd’hui, il a subi cinq interventions chirurgicales. La cinquième intervention a porté sur l’iléostomie et la colostomie (toutes des formes de stomies) et le jeune homme est à la recherche de moyens financiers pour faire une sixième opération. «Ma première opération chirurgicale portant sur la tumeur du côlon m’a coûté plus de 1,5 million de Fcfa dans un Centre hospitalier universitaire (CHU) de la place», indique Moussa Wandé qui travaillait comme conducteur de gros engins.

Il affirme que l’entretien de cette maladie est extrêmement coûteux et qu’il dépensait 5.000 Fcfa par jour pour l’achat de la poche de stomie et d’autres accessoires pour l’évacuation des selles.

Notre interlocuteur avoue qu’il souffre beaucoup sur le plan moral et financier, ajoutant que les personnes atteintes de cette maladie attendent désespérément un signal fort des autorités.

Mohamed DIAWARA

Lire aussi : Nioro: L’armée porte un autre coup dur aux terroristes

Dans le cadre de la surveillance du territoire, le 19 décembre 2025, une unité de surveillance offensive des Forces armées maliennes (FAMa) a neutralisé des terroristes et récupéré leurs matériels de guerre, une trentaine de motos, du matériel de communication et de vidéo, des dispositifs .

Lire aussi : Amap : Le budget 2026 estimé à 2,510 milliards de Fcfa

Pour l’exercice 2026, l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) prévoit un budget de plus de 2,510 milliards de Fcfa contre plus de 2,462 milliards de Fcfa en 2025, soit une augmentation de 1,01% pour un montant de près de 50 millions de Fcfa..

Lire aussi : Livre : Le système financier malien à la loupe de Hamadoun Ousmane Bocoum

Hamadoun Ousmane Bocoum, expert en finance, développement économique et transformation stratégique, vient de publier chez L’Harmattan, son tout premier livre intitulé «Le système financier malien à l’épreuve des crises : une décennie de résistance». En prélude au lancement prévu dem.

Lire aussi : Kolondièba : Le projet RPV-GRN lancé pour renforcer la résilience des populations

L’Association pour le développement et l’appui aux communautés (ADAC), une ONG, a procédé, mardi dernier, au lancement de son projet Renforcer la résilience des populations vulnérables par le lien entre l’aide humanitaire, le développement durable et la consolidation de la paix (RPV-GRN.

Lire aussi : Transformation agroalimentaire : Le CDA mise sur l’innovation et la formation pour 2026

Le Centre pour le développement du secteur agroalimentaire (CDA) a tenu, hier au ministère de l’Industrie et du Commerce, la 7è session ordinaire de son conseil d’administration. La réunion a été présidée par le chef de cabinet de ce département, Bréhima Féfé Koné, en présence du d.

Lire aussi : Institut d’économie rurale : Le budget 2026 en baisse de 28,35 %

Malgré les difficultés rencontrées en 2025, notamment le retrait de certains partenaires et l’insuffisance de financement de la recherche agricole, l’Institut d’économie rurale (IER) a su maintenir son dynamisme, grâce à la résilience et à l’engagement de ses chercheurs..

Les articles de l'auteur

Écoles communautaires à Bamako : Au bord du gouffre

La multiplication démesurée des écoles communautaires, la difficile intégration des enseignants dans la Fonction publique des Collectivités territoriales et l’irrégularité du paiement du fonds Adars étouffent ces établissements. Pourtant, ceux-ci sont censés accroître la scolarité dans les familles démunies.

Par Mohamed DIAWARA


Publié jeudi 18 décembre 2025 à 08:29

Issa Sissouma, directeur général de l’UTM : «Le Ramu est une question de solidarité nationale»

Dans le cadre de la Journée mondiale de la couverture sanitaire universelle (CSU), célébrée le 12 décembre, le directeur général de l’Union technique de mutualité malienne nous a accordé une interview exclusive. Issa Sissouma aborde les acquis et les défis liés à l’opérationnalisation du Régime d’assurance maladie universelle (Ramu).

Par Mohamed DIAWARA


Publié jeudi 18 décembre 2025 à 08:21

Fonction publique d'État : Le recrutement de 926 agents contractuels lancé

Les autorités de la Transition ont décidé de combler au niveau de la Fonction publique d'État les insuffisances en termes de personnel de l'administration relevant du Code du travail..

Par Mohamed DIAWARA


Publié samedi 13 décembre 2025 à 11:47

Information à la télévision : Le coup de gueule des sourds

Ces personnes atteintes de surdité et ceux qui défendent leurs droits dénoncent la non application des textes. Certains estiment que la télévision nationale doit avoir des interprètes en langue des signes à l’instar de beaucoup d’autres pays de la sous-région.

Par Mohamed DIAWARA


Publié lundi 08 décembre 2025 à 08:09

Violences psychologiques : Les tourments d'une victime

Les activités de la campagne intitulée : «16 jours d'activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG)» battent leur plein. Dans ce cadre, une victime de violences psychologiques a accepté de se confier sous anonymat. L'habitante de la Commune I du District de Bamako dit avoir été abandonnée, il y a trois ans, par son mari après une épisiotomie..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 05 décembre 2025 à 09:41

Audiovisuel : Les virtuoses qui font la fierté de l’Ortm

Mme Bintou Ouédraogo Dembélé et Mme Ouédraogo Rokia Traoré ont su tracer avec abnégation leur sillon dans le métier du son, essentiellement dominé par la gent masculine.

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 05 décembre 2025 à 09:39

Gestion de la crise des hydrocarbures : 41 pétroliers, responsables syndicaux et chauffeurs décorés

À tout seigneur, tout honneur ! Ainsi peut-on qualifier la décision du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, d’attribuer des distinctions honorifiques aux opérateurs pétroliers, aux responsables syndicaux et chauffeurs blessés qui ont accompagné activement l’État dans la gestion de la crise des hydrocarbures. Les décrets d’attribution de ces décorations datent du 26 novembre 2025..

Par Mohamed DIAWARA


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 09:34

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner