Infirmière de son état, son calvaire a commencé en août 2021
Si elle ne
nous avait pas parlé de la maladie qui l’a exclue de son foyer conjugal, on ne
l’aurait peut-être jamais su. Très active dans la vie, Fatoumata Dicko traîne
pourtant une maladie depuis plusieurs années. Il s’agit du cancer du côlon qui,
comme son nom l’indique, affecte le côlon (le gros intestin) ou le rectum.
Cette maladie fait partie des types de cancers les plus répandus dans le monde
et peut avoir des conséquences graves pouvant entraîner la mort. Les symptômes
courants de cette maladie sont la diarrhée, la constipation, la présence de
sang dans les selles, les douleurs abdominales, la perte de poids inexpliquée,
la fatigue et la carence martiale (carence en fer).
Le cancer
colorectal est souvent asymptomatique aux premiers stades de la maladie. Le
dépistage à intervalles réguliers joue un rôle crucial dans la détection
précoce. Le calvaire de Fatoumata Dicko, infirmière de son état, a commencé en
août 2021. «Au début, j’étais constipée, je pouvais faire une semaine sans
déféquer. Une dame m’a conseillé un produit traditionnel avec lequel je me
purgeais régulièrement. Je croyais que je souffrais des hémorroïdes. Un jour,
quand j’ai bu du lait pour me permettre de déféquer normalement, le sang a
commencé à couler sans cesse. C’était effroyable», raconte notre
interlocutrice.
Depuis
Fatoumata Dicko suit des traitements médicaux. Après la coloscopie, elle a fait
deux types de chimiothérapies, grâce au soutien de plusieurs personnes. «Je
dois faire une autre chimiothérapie dont le coût est excessif. Ce traitement
coûte très cher. Chaque fois, on doit déchirer l’un des organes du corps»,
explique la trentenaire.
Selon
l’infirmière, la maladie ne l’a jamais empêchée d’accomplir ses devoirs
conjugaux et d’avoir des enfants. Ce qu’elle regrette, c’est le fait qu’elle a
été divorcée par son mari, à cause de sa maladie. Contrairement aux autres
personnes qui ont la stomie (déviation chirurgicale d’un conduit naturel),
Fatoumata Dicko, actuellement sans emploi, a accepté de relever le défi pour
lutter à visage découvert contre cette pathologie. Elle a ainsi créé
l’Association Stomie Mali en janvier dernier avec comme objectif de
sensibiliser les victimes du cancer du côlon sur la nécessité de dévoiler leur
maladie et d’adopter de bonnes pratiques.
Fatoumata
Dicko affirme que beaucoup de personnes souffrent de cette maladie au Mali.
Ceux qui ont les moyens financiers achètent des poches de stomie servant à
recueillir les excréments ou l’urine avant de les vider. Elle fait partie de
ces personnes et reçoit des poches grâce à l’appui d’une de ses connaissances
qui réside en France. «Cela fait trois ans que j’utilise les poches pour mes
besoins sanitaires. Je vends l’unité à 9.000 Fcfa. Des fois, je suis obligée de
donner aux patientes qui n’ont pas les moyens de se les acheter», dit-elle,
avant de préciser que l’entretien de la poche n’est pas facile.
Fatoumata
Dicko a suivi une formation en ligne sur la gestion de cet accessoire
hygiénique. Grâce à son expérience, elle assiste également des médecins lors
des séances d’opération chirurgicale liées au cancer du côlon. La jeune dame se
bat pour une prise en charge médicale et souhaite l’ouverture d’un cabinet pour
accompagner les porteurs de stomie.
Comme
Fatoumata Dicko, Moussa Wandé Sissoko souffre également de cette pathologie. Il
a perdu son emploi d’opérateur dans une société minière à cause de la maladie.
De 2021 à aujourd’hui, il a subi cinq interventions chirurgicales. La cinquième
intervention a porté sur l’iléostomie et la colostomie (toutes des formes de
stomies) et le jeune homme est à la recherche de moyens financiers pour faire
une sixième opération. «Ma première opération chirurgicale portant sur la
tumeur du côlon m’a coûté plus de 1,5 million de Fcfa dans un Centre
hospitalier universitaire (CHU) de la place», indique Moussa Wandé qui
travaillait comme conducteur de gros engins.
Il affirme que l’entretien de
cette maladie est extrêmement coûteux et qu’il dépensait 5.000 Fcfa par jour
pour l’achat de la poche de stomie et d’autres accessoires pour l’évacuation
des selles.
Notre interlocuteur avoue qu’il souffre beaucoup sur le plan moral et financier, ajoutant que les personnes atteintes de cette maladie attendent désespérément un signal fort des autorités.
Mohamed DIAWARA
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