
Boubakar Bocoum revient également sur la mise en place de la Commission de rédaction de l’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale
D’abord, l’analyste au Centre d’études stratégiques Séné, Boubakar Bocoum a fait savoir que l’acte de création de la Confédération entérine, définitivement, la volonté des chefs d’État des trois pays de l’AES de confirmer leur sortie définitive de la Cedeao. Cela voudrait dire que cette entité de l’AES va se substituer à l’organisation sous-régionale. Pour lui, l’objet est de dire que l’Alliance est un regroupement qui répond aux valeurs ayant fondé la Cedeao. Cela est d’autant plus vrai que l’organisation sous-régionale s’est écartée des valeurs fondamentales de solidarité, de fraternité et de développement communautaire, a souligné notre interlocuteur. «L’AES a décidé, aujourd’hui, d’être une alliance du peuple de l’espace du Sahel et du peuple de l’espace africain de façon générale», dit-il.
Selon l’analyste, l’Alliance est un échantillonnage, un modèle qui va expérimenter une nouvelle fois la tentative de fédérer les États africains. Il note que l’embryon de l’AES qui est le Mali, le Niger et le Burkina Faso, va essayer de mettre en place des plateformes politique, économique et militaire dynamiques. Ce qui va amener la coentreprise sécuritaire qui est déjà en marche avec la coopération de la Fédération de Russie, souligne Boubakar Bocoum. Quoi de plus vrai, quand on sait que les trois Armées de l’Alliance mutualisent, déjà, leurs forces pour essayer de contrecarrer les mouvements de l’extrémisme violent.
Sur le plan de développement économique, social et culturel, propose notre interlocuteur, il faudrait aussi mutualiser les ressources naturelles, notamment celles humaines, minérales et minières qui vont être le levier fondamental pour la relance de l’économie. Cela est d’autant plus normal que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale sont sortis du jeu et la rupture est déjà consommée avec ceux-ci, rappelle-t-il.
Et de demander à aller à un équilibre de la redistribution de la richesse pour permettre de stabiliser nos différents pays. «Parce qu’il faut aussi une bonne redistribution de la richesse et une bonne justice pour que tout cet ensemble tienne de façon cohérente», prévient Boubakar Bocoum.
En ce qui concerne la tenue prochaine de l’assemblée parlementaire de la Confédération de l’AES à Ouagadougou, notre interlocuteur précise que cela dénote de la volonté d’harmoniser les textes. D’après lui, les trois pays doivent réviser leurs textes de loi pour qu’ils soient conformes à la nouvelle donne politique. «Pour une meilleure gouvernance, il va falloir également voter un certain nombre de textes de loi», ajoute Bocoum. Selon lui, cette assemblée se réunira de façon périodique pour pouvoir plancher sur les questions juridiques et législatives qui concernent l’ensemble des états de l’Alliance.
MOBILISER DES RESSOURCES INTERNES- Notre interlocuteur signale par ailleurs que la banque d’investissement sera celle de solidarité qui va créer les équilibres entre les trois États «sachant que leurs économies sont disparates». Pour lui, il va falloir harmoniser un certain nombre de points de vue et essayer d’accompagner chaque État en fonction de ses besoins identifiés. Donc, la banque d’investissement va être celle qui sera le levier pour lever les fonds nécessaires pour booster les différents secteurs, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche et aller vers l’industrialisation.
D’après Boubakar Bocoum, cela veut dire que le financement global de notre économie ne va plus dépendre du FMI et de la Banque mondiale. Il invite à aller à la mobilisation interne des ressources.
Notre interlocuteur faisaint ainsi allusion aux ressources naturelles, notamment celles humaines qui sont disponibles, non seulement, à l’intérieur mais aussi au niveau de différentes diasporas. S’y ajoutent des ressources minières et minérales. «Je pense qu’aujourd’hui, mobiliser ces ressources minières (or, lithium et uranium) va permettre d’engranger des fonds nécessaires pour relancer l’économie, de façon générale, pour permettre le plein emploi jeunes et femmes», estime le spécialiste.
Cette chaine de solidarité permettra d’amoindrir la pauvreté et faire en sorte que les ressources soient distribuées de façon juste et équitable.
«Cela, pour que chacun puisse avoir accès aux ressources qui nous appartiennent. Toute chose qui permettra d’avoir une certaine stabilité et indépendance économique, explique-t-il. «Je pense que la souveraineté économique, monétaire et financière va dépendre de quelle monnaie cette banque va utiliser. Il va falloir que la Confédération de l’AES décide, très rapidement, de créer sa propre monnaie pour sortir de l’emprise des institutions de Bretton Woods», conseille Boubakar Bocoum.
D’après lui, pour créer cette monnaie, les ressources minières existent en termes d’adossement. Il estime que cette monnaie peut s’arrimer au rouble (unité monétaire russe) ou au yuan (unité monétairechinoise), ajoutant que l’Alliance peut intégrer les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pour créer une dynamique économique permettant d’avoir accès, non seulement, au marché international mais aussi aux produits manufacturés des pays avec lesquels nous souhaitons collaborer.
Pour lui, cette banque doit être, aujourd’hui, celle à grande capacité de mobilisation des ressources en interne et d’avoir des projets structurants pour permettre de créer les infrastructures de base.
Cela, indique-t-il , en vue d’interconnecter les trois pays et ensuite donner une dynamique interne à chaque pays, «donc un développement à la base qui va créer une dynamique et une synergie permettant de faire l’espace de l’AES celui émergent où il fait bon vivre».
PAIX ET RÉCONCILIATION- Sur un autre registre, parlant de la mise en place de la Commission de rédaction de l’avant-projet de la Charte, Boubakar Bocoum rappelle que toute œuvre humaine est perfectible. Depuis un certain temps, le Mali connait une crise globale, sociale et sécuritaire qui ne dit pas son nom.
À ce niveau, poursuit notre interlocuteur, il y a eu plusieurs tentatives d’instaurer un certain nombre de dialogues.
Appréciant l’initiative de mettre en place une charte pour permettre aux Maliens d’être dans une intelligence de cohésion sociale, l’analyste demande, cependant, de faire attention à ne pas mettre en selle certains anciens acteurs au nom du dialogue, de la réconciliation nationale et de cette charte. «Parce qu’il faut qu’on ait en mémoire que certaines étapes sont déjà derrière nous.
Ce n’est pas quand on gagne la guerre qu’on revient sur la table de négociation», prévient Boubakar Bocoum, insistant que l’histoire a toujours montré cela. Pour lui, c’est lorsqu’on est en position de faiblesse qu’on vient négocier. «C’est vrai qu’aujourd’hui, il faut enclencher un dialogue, parler à tout le monde.
Cependant, nous devons avoir en mémoire que l’état dans cette posture est en position de force», mortele-t-il, ajoutant que l’État ne doit pas encore donner une opportunité pour revenir sur des questions qui sont déjà derrière nous.
Boubakar Bocoum signale que dans la quintessence de notre culture, tout repose sur le dialogue. Depuis la famille et dans toutes les cellules de nos communautés, on n’arrête pas de se parler, de dialoguer, de se réconcilier et de se mettre d’accord sur l’essentiel, dit-il.
Avant d’ajouter que c’est fondamental dans notre culture chaque fois que c’est possible que l’on se parle. Toutefois, le spécialiste demande de ne pas penser que ce dialogue est de trop. «Parce que vous remarquerez que dans notre élément culturel, quand vous quittez votre famille et que vous avez dit bonjour, à vote retour, encore, vous saluez. Donc, on ne se lasse pas de saluer car on maintient le lien, le contact», explique Boubakar Bocoum.
Selon lui, quelles que soient les difficultés qui se posent, on a toujours un fil conducteur qui est le dialogue. «Donc, le dialogue est nécessaire même si on le répète plusieurs fois. Il est toujours nécessaire de se parler, de se comprendre parce que chaque étape évolutive amène une certaine contradiction», fait savoir notre interlocuteur. De ce fait, ajoute-t-il, il va falloir, à chaque moment, se parler pour comprendre quels sont les goulots d’étranglement et lever les différentes contraintes. «Je pense que se parler est encore une bonne chose, mais il ne faut pas se tromper de l’orientation stratégique qu’il faut donner à ce dialogue», exhorte l’analyste Boubakar Bocoum.
Bembablin DOUMBIA
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