Le ministre des Mines dans Mali Kura Taasira 3 : Les intérêts du peuple malien d’abord

Lors de son passage dans l’émission Mali Kura Taasira 3, le Pr Amadou Keïta est revenu sur les ambitions légitimes nourries par les autorités de la Transition afin que l’or du Mali puisse réellement briller pour les Maliens. Il a aussi évoqué les mesures répressives contre les pratiques illégales dans le secteur et surtout les réformes salutaires initiées, ainsi que leurs retombées pour notre pays

Publié jeudi 26 juin 2025 à 08:02
Le ministre des Mines dans Mali Kura Taasira 3 : Les intérêts du peuple malien d’abord

D’entrée de jeu, le ministre des Mines, en se basant sur le rapport 2023 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), a rappelé que le secteur minier malien, à lui seul, représente près de 10% du Produit intérieur brut (PIB) et 82% des recettes d’exportations de l’État. Mieux, le secteur aura contribué à plus de 600 milliards de Fcfa aux recettes de l’État et 21% des recettes fiscales. Il contribue aussi à hauteur de 1% pour l’emploi. Selon le ministre, le secteur a également participé au versement de plus de 10 milliards de Fcfa aux régions minières par l’ensemble des sociétés exploitantes au titre des patentes.

Pour le ministre Keita, le secteur minier est dans un contexte de renouveau et ceci conforte autant d’espoir, de défis mais également beaucoup de préoccupations. S’exprimant sur les cas d’exploitations illégales, le ministre des Mines a déploré cette pratique illégale de certaines sociétés qui ne possèdent que des titres de recherches. Il a néanmoins rassuré que l’orpaillage est bien règlementé, bien organisé et encadré dans notre pays.

Cependant, il dira que certaines personnes qui se disent orpailleurs, exploitent des terres sans autorisation ni permis d’exploitation artisanale pendant que d’autres
vont envahir des terres des sociétés qui ont des permis d’exploitation. «Nous sommes très conscients de cette situation dramatique que nous vivons. Nous avons assisté à des cas d’effondrements de sites qui ont occasionné la mort de plusieurs personnes», a-t-il déploré, avant de rassurer que les autorités du pays sont en train de travailler pour que tout cela puisse cesser, avec notamment l’opérationnalisation d’une brigade spéciale des mines composée de militaires, d’agents des Eaux et Forêts et de techniciens du ministère des Mines. 

 

LE BON GRAIN ET L’IVRAIE- Par rapport à la suspension des permis miniers et ensuite la levée partielle de cette suspension, le ministre Keita a révélé que le secteur avait un problème de gestion du cadastre minier et qu’après un audit minier qui a mis en lumière des manquements, il fallait s’attaquer, au-delà des rapports avec les sociétés minières, à travailler sur la gestion au niveau du département et de la direction qui gère le cadastre. C’est pourquoi, ajoutera-t-il, le Président de la Transition a été bien inspiré de décréter la suspension de la délivrance des permis miniers qui couraient depuis 2022 et qui a permis de travailler sur le cadastre et de voir quels sont les titres miniers qui sont en circulation tant pour la phase de recherches que pour l’exploitation, mais aussi pour les carrières industrielles.

«Ensuite, il fallait aussi savoir si ces permis peuvent être considérés comme valides en ce sens que les détenteurs pouvaient apporter les pièces justificatives pour
démontrer qu’ils sont valides», a fait savoir le ministre. «Nous avons fait un communiqué pour demander à tous les détenteurs de titres de fournir un certain nombre de pièces. Et chemin faisant, nous avons compris qu’il nous fallait maitriser notre cadastre», a-t-il renchéri, ajoutant que cette démarche a permis de réellement séparer le bon grain de l’ivraie.

 

PAS QUE L’OR, MAIS D’AUTRES MINERAIS- Parlant de la diversification des activités minières, le ministre Keita a indiqué que l’inauguration, le 15 décembre dernier, de la mine de lithium de Goulamina est l’expression parfaite de la volonté du gouvernement du Mali de mettre en œuvre cette politique pourque notre pays puisse sortir de l’exploitation unique de l’or. Selon le ministre, le site de Goulamina qui a une durée de vie de 20 ans est un grand espoir parce que les ressources qui ont été révélées sont importantes. «Ces ressources vont jusqu’à plus de 200 millions de tonnes avec une teneur de plus de 1,7% en oxyde de lithium. Et l’exploitation a commencé avec la production de 85.000 tonnes dont 35.000 sont déjà expédiées vers les ports», a-t-il indiqué.


Pour ce qui est de la mine de Bougouni, le ministre des Mines dira que cet autre projet en développement, avec une durée de 10 ans, a une capacité de 20 à 30 millions de tonnes avec une teneur de plus de 1%. Le Mali, a-t-il insisté, ne va pas se contenter d’exporter le spodumène, (la matière qu’on obtient après le traitement du minerai). «Nous avons avec l’exploitant de la mine de Goulamina mis dans la convention que l’objectif des autorités de la Transition est de fabriquer des batteries lithium dans un délai de 5 à 6 ans», a soutenu le ministre, ajoutant que la politique de diversification touche également l’ensemble des ressources, notamment celles stratégiques dont le sous-sol malien regorge.

 

LA PART DE L’ÉTAT REVUE À LA HAUSSE- L’adoption du nouveau code minier en 2023 a permis de faire l’audit du secteur minier, a fait savoir Amadou Keita, soulignant que de nombreux manquements ont été constatés tant du point de vue des relations contractuelles entre l’État et les sociétés minières, notamment la question de l’exonération qui faisait que l’État perdait beaucoup face aux sociétés, que du point de vue de la gouvernance des structures chargées de gérer le secteur.


Pour l’invité du jour, il y a aussi la question du rapatriement des fonds. C’est-à-dire, les comptes que les sociétés créent à l’étranger et dans lesquels elles placent tous les revenus tirés de la vente d’or. Pour lui, il faut forcément rapatrier ces revenus aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas. Aussi, les sociétés pouvaient extraire du minerai et le traiter dans une usine d’ailleurs sans payer de taxes. D’après lui, le nouveau code minier comporte beaucoup d’innovation, notamment la participation de l’État qui a été revue à la hausse à hauteur de 30% et 5% pour les privés nationaux et la fin de l’exonération pour la phase d’exploitation.

S’exprimant sur le refus catégorique de Barrick Gold d’adhérer au nouveau code minier contrairement aux autres sociétés, le ministre Keita a expliqué que l’émission Mali Kura Taasira était une belle occasion pour livrer la position du gouvernement dans cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre. Ainsi, le ministre dira qu’il y a beaucoup de campagnes et de tentatives de diabolisation de notre pays par rapport à cette affaire et bien d’autres : «Nous travaillons sur la base des recommandations du peuple malien qui ont été exprimées au cours des Assises nationales de la refondation (ANR).» 

 

AFFAIRE BARRICK- Par rapport à la procédure d’arbitrage international de Barrick contre notre pays, le ministre des Mines a indiqué que les procédures d’arbitrage sont choses courantes dans le secteur minier. «Cette procédure n’est pas la première que notre pays connaît, puisqu’il y en a eu d’autres bien avant par d’autres sociétés minières», a-t-il rappelé. Après les manquements constatés à l’issue d’un audit, le ministre révèle qu’une commission de négociation et de renégociation a été mise en place au niveau du ministère de l’Économie et des Finances qui a négocié avec l’ensemble des sociétés minières en pointant du doigt ces manquements et en écoutant aussi les préoccupations de ces sociétés.

L’objectif de l’État, selon le ministre Keita, n’est pas de faire fuir les investisseurs, mais de créer désormais une saine émulation dans les partenariats dans un esprit gagnant-gagnant tout en restant exigeant dans la défense des intérêts du peuple malien. En outre, le ministre Keita a précisé qu’il y a eu un accord avec toutes les autres sociétés avec à la clé une signature de protocole. «Et aujourd’hui, il y a des échéances pour les paiements auxquelles les sociétés doivent procéder.

Avec Barrick, la situation s’est compliquée, car les négociations n’ont pas abouti. La direction générale des Impôts et celle des Douanes avaient travaillé sur les infractions aux règlements de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et les procès-verbaux de ces infractions ont été transmis à Barrick. Puisque, la loi autorise le ministre des Mines d’entrer dans un processus de transaction avec les sociétés, la société Barrick a été invitée autour de la table pour discuter. À ce courrier adressé à la direction de la société, elle a répondu qu’elle ne se soumettait pas à cette procédure de transaction. Le ministre chargé de l’Économie a donc décidé de transmettre le dossier au niveau du pôle économique et financier.

 Bien que les négociations continuaient, la société a décidé de suspendre les travaux au niveau de la mine en violation
de tous les textes. C’est à partir de là que l’État a entamé une procédure pour nommer un administrateur provisoire pour reprendre la mine, redémarrer les activités, produire et payer les salariés», a détaillé le ministre des Mines.  S’agissant de la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (Sorem-Mali s.a), il a expliqué que c’est une jeune société au profit de laquelle l’État récupère et cède les mines en difficulté. Il a aussi fait savoir que la raffinerie est aussi une volonté exprimée par le peuple malien, parce que l’or brut qui sort des mines est raffiné à l’étranger.


Le nouveau code exige désormais que les sociétés minières fassent le traitement de leur or dans les raffineries qui appartiennent à l’État malien. Pour concrétiser cela, l’État a mis en place le projet de construction d’une raffinerie d’or pour laquelle un terrain est déjà disponible et dont la première pierre du chantier a été récemment posée par le Chef de l’État dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou.  

Abdoul Karim COULIBALY

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