
Ces jeunes ont
fui la violence des conflits dans leurs villages respectifs pour trouver refuge dans la
Cité des trois caïmans
Attroupés sous un grand
arbre, leur attention se focalise sur la route qui mène de Kalaban Coura à l’Aéroport
international Président Modibo Keïta de Bamako-Sénou. Eux, ce sont des ouvriers
à la recherche d’un travail journalier. La majorité d’entre eux, munis de leurs
sacs, sont des déplacés des camps ouverts dans la périphérie de Bamako. En les
voyant côte à côte, ils donnent l’impression de bien se connaître, mais comme
le dit l’adage, «les apparences sont trompeuses».
Ils ont fui la violence des
conflits dans leurs villages respectifs pour trouver refuge dans la Cité des
Trois caïmans. Les épreuves traversées et la rencontre accidentelle dans la
capitale ont presque naturellement créé entre eux un lien de parenté. Sous
l’arbre qui fait office de salle d’attente pour ces déplacés, ils se découvrent
aussi consommateurs, car leur présence régulière a attiré des vendeuses de
nourritures, des cafetiers, des marchands de petites bricoles... Ce petit monde
permet aux ouvriers de prendre le petit déjeuner avant d’affronter une longue
journée de travail. Si l’occasion se présente…
La majorité de ces jeunes qui
espèrent être embauchés par un chef de chantier sont originaires de villages de
Mopti, San, Douentza et autres localités des régions du Centre du pays en proie
à l’insécurité. Ils doivent se réveiller avant l’aube pour venir faire la queue
dans l’espoir de trouver un travail et gagner de l’argent pour se nourrir et le
cas échéant faire vivre leurs familles.
Dans un minibus Sotrama, nous
croisons Bamoussa Traoré. Le quinquagénaire vêtu d’un pantalon noir, assorti
d’un vieux T-shirt de la même teinte, glisse sous le banc un sac contenant ses
outils de travail, puis salue les autres passagers. Il est déjà 8 heures en ce
mois de décembre, mais la fraîcheur et le brouillard persistant donnent
l’impression qu’il n’est que 6 heures du matin.
Un coup d’œil à sa montre et Bamoussa crie au chauffeur d’accélérer pour lui éviter d’être en retard au travail. Il doit en effet joindre la route de Kalaban Coura pour recruter des jeunes costauds capables d’abattre le travail pénible que son âge ne lui permet plus d’exécuter seul. À destination, Bamoussa Traoré est instantanément assailli de sollicitations. «Patron, avez-vous besoin d’un manœuvre ? Je suis là et je suis prêt à accomplir n’importe quelle tâche», entend-on dans le brouhaha.
VILLAGE ATTAQUÉ- Le vieux,
lui, a pris son temps non pour écouter les jeunes, mais pour repérer celui,
plutôt jeune et solide, qui ferait son affaire. Il a choisi Abdoulaye Yalkouyé,
17 ans. Le jeune homme et ce qui restait de sa famille ont quitté Sofara après
que ce village de la Région de Mopti a été attaqué par les terroristes.
Actuellement, Abdoulaye a trouvé refuge avec ses deux frères et sa sœur au camp
de Sénou en attendant un hypothétique retour au bercail. «Chaque jour, je me réveille
tôt le matin pour venir chercher du travail à cet endroit. Quand on a perdu nos
parents dans l’attaque, j’ai pris mes frères et j’ai suivi les autres familles à
Bamako. J’ai abandonné l’école en classe de 7è année pour m’occuper d’eux»,
raconte le jeune chef de famille.
Pour faire face à des
responsabilités qu’il n’aurait jamais dû assumer à son âge, Abdoulaye accepte
d’être payé à 3.000 Fcfa pour une dure journée de labeur, nourriture non
comprise. «Si je refuse le travail, il y a des gens qui sont prêts à accepter
l’offre. Souvent, on reste jusqu’à midi ici sans trouver de travail à faire»,
regrette le jeune orphelin qui, tout heureux, suit son «patron» du jour. Ceux
qui ont de la chance ou ont donné largement satisfaction peuvent être systématiquement
contactés par un responsable de chantier qui leur fait désormais confiance. Ils
n’ont pas besoin de venir faire le pied de grue à Kalaban Coura.
Les plus désespérés
choisissent de passer la nuit à la belle étoile dans l’espoir de bénéficier de
la première offre du matin. Mais, la chance ne leur sourit pas toujours comme
Seïbou Poudiougou peut en témoigner amèrement. Le natif de Koro, dans la Région
de Bandiagara, a passé la nuit en plein air, sans couverture pour le protéger
du grand froid de décembre.
Ce matin, il est déjà 11 heures et aucune offre ne lui a été faite jusque-là. Tout espoir s’est envolé pour le reste de la journée. «Des jours comme ça, lorsque je ne trouve pas de travail, je vais en chercher au marché rail-da. Je transporte les bagages des clients des Sotrama avant de guetter un poste de gardiennage dans un quartier de la zone. Nous sommes deux personnes à nous relayer pour cela, tous venus du même village pour se retrouver au camp de Faladiè», révèle le jeune Dogon.
Banditisme- Des journaliers
viennent 7 jours sur 7 chercher du travail à Kalaban Coura ou sur un autre site
très fréquenté à Yirimadio, en Commune VI de Bamako, non loin du rond-point
(Wara ka Sirafara) où, de passage on aperçoit leur regroupement. Samedi matin,
nombre d’entre eux étaient assis sur des briques, plaisantant en bons copains.
Fatigués d’attendre, quelques uns se sont allongés à même le sol. Arouna Tapily
reste debout au bord de la route bitumée dans l’espoir d’être embauché, car il
doit impérativement se faire de l’argent pour régler l’ordonnance de sa femme
malade.
Il est déjà 10 heures et aucun chef de chantier ne s’est présenté. Le
natif de Diallassagou sait que ses chances s’amenuisent de ce côté là et s’apprête
à se lancer dans un aléatoire porte-à-porte afin de trouver un petit job qui le
dépannera. Il souhaite que la paix revienne vite pour qu’il puisse retourner au
bercail avec sa famille, car, dit-il, «Bamako est très dur pour y vivre surtout
pour nous les villageois». Kaniba Koné, elle, ne vient pas sur le site de
Yirimadio pour chercher du travail : cet endroit est son lieu de travail.
Depuis plusieurs années déjà, elle y a installé un foyer pour faire cuire et
vendre des galettes. La quadragénaire, qui passe des heures chaque jour devant
son petit commerce, connaît parfaitement le site et ses occupants d’hier et
d’aujourd’hui. Depuis des années, bien avant l’arrivée des déplacés,
rapporte-t-elle, des groupes de jeunes fréquentent ce lieu pour consommer des
stupéfiants et se livrer au banditisme. «La majorité d’entre eux disent qu’ils
cherchent du travail alors que ce n’est pas le cas. Ils planifient même des
vols contre des inconnus. Il ne se passe pas deux semaines sans que la police
ne vienne ici», assure la vendeuse qui souhaite de tout cœur que notre pays retrouve
sa quiétude afin que les jeunes rentrent chez eux.
Un agent du commissariat de
police de la zone explique que leurs interventions sur ce site visent généralement
de prétendus apprentis chauffeurs à la recherche de travail. Notre
interlocuteur, qui a tenu à garder l’anonymat, indique que la moitié de ces
ouvriers forme des grins pour consommer du café noir contenant des
aphrodisiaques ou des stupéfiants.
Quand ils se retrouvent dans
un état second, bonjour les dégâts. Interrogé sur la question, le docteur
Mohamed Abdoullah Haïdara, sociologue à l’École normale supérieure (ENSup),
propose d’élaborer un programme officiel d’insertion des déplacés ou de les
aider à regagner leurs terroirs après la résolution de la crise. De son point
de vue, c’est le manque de formation qui expose les journaliers aux bas
salaires et à l’exploitation et les empêche de «pouvoir joindre les deux bouts».
Effectivement, si la situation des déplacés devait se prolonger, une solution pérenne
s’avèrera nécessaire pour les soustraire à la précarité. Une solution adaptée
pour créer des emplois à destination de jeunes adultes peu scolarisés et généralement
sans qualification.
Fadi CISSE
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