Selon l’expression médicale
consacrée, cette malformation s’appelle agénésie quadri segmentaire. Cette
fille avec une malformation congénitale que nous désignons sous les initiales
A. S a été référée, lundi soir, au service de néonatologie de l’hôpital Nianankoro
Fomba de Ségou dans un état fébrile. Elle a reçu le lendemain la visite du
gouverneur de la Région de Ségou, le contrôleur général de police Alassane
Traoré, accompagné du maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoun Diarra, et
du directeur régional du développement social et de l’économie solidaire,
Dramane Coulibaly.
Le chef de l’exécutif régional
a réitéré le soutien des autorités aux parents de la petite. «Tout ce que Dieu
fait est bon. Ce n’est pas courant, mais sachez que vous n’êtes pas seuls.
Nous sommes avec vous», a dit le gouverneur, avant de remettre une enveloppe
symbolique et des présents aux parents.
Ténètié Samaké, cultivateur
de son état, est le père de la petite fille. Il
a aussi témoigné de sa gratitude aux autorités pour la compassion qui
soulage et consolide la foi. Il a dit avoir été surpris de voir ce bébé sans
membres. «Mais ça ne m’a pas affecté, car il s’agit de mon douzième enfant.
Aucun d’entre eux n’a eu une malformation. Dieu, l’a voulu ainsi, il faut donc
lui rendre grâce», s’est résigné le polygame.
La voix enrouée, les yeux
larmoyants, Kadia Tangara, la mère de la nouvelle née, était dans un état de déprime.
Elle s’est dit inquiète pour l’avenir de sa fille, avant de confesser n’avoir
jamais fait de consultations prénatales du fait de l’insécurité.
Selon le Pr Adama Bah, l’hôpital
reçoit beaucoup de cas de malformations congénitales, mais c’est la première
fois qu’il reçoit un cas d’agénésie quadri segmentaire. Pour ce praticien
hospitalier, en plus de cette malformation, la petite fille a d’autres problèmes
de santé. «Quand le bébé arrivait, il était fébrile.
Cela sous-entend qu’il
fait une infection probable. On est en train d’investiguer pour une éventuelle
confirmation de ce tableau. Aussi, on voit qu’il a un rétrognathisme, c’est-à-dire
que le menton est enfoncé vers l’arrière», a diagnostiqué le toubib. Pour lui,
il est clair que l’enfant est dans un tableau de poly malformation.
Comme explications du phénomène,
le Pr Bah avance beaucoup d’hypothèses. «La première hypothèse est liée au fait
que la maman n’a pas fait les consultations prénatales donc elle n’a pas fait
le bilan. Or, ce dernier permet de faire le test TORCH qui permet de déceler
des infections pouvant être à l’origine des malformations. Deuxième hypothèse :
la mère vient d’une zone rizicole. Cela
va de pair avec l’utilisation des engrais dont certains peuvent être à
l’origine de ces malformations», a-t-il expliqué.
Le toubib a expliqué que la prise en charge de la petite est pluridisciplinaire : «Nous nous occupons de l’aspect médical, la chirurgie pédiatrie et la traumatologie doivent également intervenir». Pour prévenir ce genre de cas, le Pr Bah incite les mamans à faire les consultations prénatales. «Celles-ci sont extrêmement importantes dans la mesure où, elles permettent de détecter les malformations. Une fois celles-ci détectées à temps, l’avis des parents sera demandé par rapport au pronostic de l’enfant et des décisions thérapeutiques peuvent être prises».
Aminata Dindi SISSOKO (AMAP-Ségou)
Cette jeune fille, décidée de suivre un cursus scolaire normal comme les autres enfants, souffre d’une maladie congénitale qui la prive de l’usage de ses pieds.
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