Faits divers, Kati : Il l’a gifle et elle en est morte

Les audiences de la Cour d’assises se sont poursuivies avec la comparution de Daouda Konaré dit Soungalo. L’homme de 43 ans est accusé d’avoir en 2021 donné des gifles ayant entrainé la mort de sa femme, Ami Traoré.

Publié mardi 11 octobre 2022 à 05:13
Faits divers, Kati : Il l’a gifle et elle en est morte

Les faits se sont passés dans la Commune rurale de N’Tjiba, Cercle de Kati. L’infraction de « coups mortels » dont il s’est rendu coupable fait partie des cas prévus et punis par les dispositions de l’article 202 du code pénal pouvant donner lieu à des peines criminelles.

Du dossier d’accusation il est ressorti que les deux conjoints sont mariés depuis une dizaine d’années. Il n’est pas établi si le couple avait l’habitude des disputes. Mais pour le cas présent, tout serait parti d’une histoire de sexe entre les deux conjoints. Selon l’arrêt de renvoi en Cour d’assises, c’est l’époux qui aurait manifesté son désir d’entretenir un rapport intime avec son épouse. Dans les conditions normales, cela ne devrait pas poser de problème entre des conjoints officiellement unis par les liens du mariage.

Crise de colère indescriptible

Mais cette nuit là, contre toute attente, l’épouse a refusé. Et s’en est suivie une dispute au cours de la quelle, le mari a tenté de passer par la manière forte pour avoir ce dont il avait fortement envie. Malgré tout, l’épouse est restée inflexible. D’où une colère indescriptible de l’homme qui a perdu tout contrôle de ses nerfs. Il a fini par donner deux gifles à sa femme. Les claques étaient si violentes que la femme s'est écroulée à terre.


En dépit des tentatives pour la remettre sur pieds, dame Ami est restée couchée par terre. Des personnes, appelées au secours par le mari, ont constaté qu'elle n'était plus en vie. Par appel téléphonique du maire de la Commune rurale de N'TJiba, la brigade de recherche de Kati a été informée. Elle s'est immédiatement saisie de l'affaire.

À l'issue des enquêtes, cette unité a saisi le procureur du TGI de Kati qui a requis l'ouverture d’une information judiciaire à la suite de laquelle Daouda Konaré dit Soungalo a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour « coups mortels ». Aussi bien à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, le cultivateur de profession a reconnu les faits, mais s’est défendu que c’était sans aucune intention de donner la mort.

À l’audience, à la lecture de l’arrêt de renvoi, l’assistance était étonnée des circonstances dans lesquelles les faits s’étaient produits. à l’instruction du dossier, Daouda a reconnu les faits et est resté fidèle dans ses déclarations à la barre. Mais il a exprimé ses remords en ces termes : « Je reconnais les faits, j’ai donné la mort à mon épouse. Je lui ai demandée le lit, elle a refusé et je l’ai administré deux gifles. Malheureusement, elle ne s’est plus réveillée après s’être écroulée.


J’ai l’habitude de la battre pour les mêmes problèmes ». Ces propos de l’accusé avaient laissé l’assistance presque sans voix. Plus tard, les agissements de Daouda seront corroborés à la barre par la partie civile et les témoignages d’une amie de la défunte. La cour retiendra de ces derniers que le couple ne s’enttendait pas et semblait même  battre de l’aile. Plus grave, selon les témoins, à chaque occasion, l’époux violent s’en prenait à la pauvre dame. Sa copine d’enfoncer le clou. « Trois jours avant les faits, elle voulait rentrer en famille chez ses parents à cause du fait que son mari l’avait menacée de mort. Finalement, c’est ce qu’il a fait ».    

Sans circonstance atténuante

Le parquet ne s’est pas du tout montré plus tendre envers ce quadragénaire. Pour le défenseur des citoyens, il s’agit d’une agression sexuelle. Selon le magistrat, les faits ne sont pas à banaliser, c’est pourquoi l’accusé  doit répondre de ses actes. « Nul n’a le droit de contraindre sa femme d’accomplir son désir sexuel quand elle n’a pas envie de le faire. Mécontent du refus de son épouse, il l’a administrée un coup occasionnant sa mort », a-t-il soutenu.

L’homme de droit s’est dit convaincu de la culpabilité de l’époux. Pour lui, l’homme a tout simplement tué son épouse. Ainsi, l’avocat général a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation sans le faire bénéficier de la moindre circonstance atténuante.

La défense a certes plaidé coupable. Cependant, elle a demandé à la cour des circonstances atténuantes en faveur de son client. « Nous plaidons coupables. C’est une situation accidentelle qui a occasionné ces faits. C’est le sort. Nous demandons la clémence de la Cour », a-t-il plaidé fataliste. 

Après délibération, la cour semble avoir suivi le parquet dans sa logique. Reconnu coupable, l’époux violent n’a pas bénéficié de la clémence de la cour qui lui a refusé des circonstances atténuantes. Il  a  écopé de 5 ans de réclusion criminelle.

Tamba CAMARA

Lire aussi : 38è anniversaire de la disparition du président Thomas Sankara : le message d’hommage du capitaine Ibrahim Traoré

À l’occasion du 38è anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Isidore Noël Sankara, le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a rendu un vibrant hommage au père de la Révolution d’août 1983.

Lire aussi : Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Les articles de l'auteur

Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 09:48

Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:07

«Le sommet de la bravoure de Drahamane Diarra» : Une œuvre inspirante

Le livre du Colonel-major à la retraite Drahamane Diarra est intitulé : «Le sommet de la bravoure». L’ouvrage édité et publié en août dernier par la maison d’édition «ÉDIS» a été présenté au grand public, hier à l’amphithéâtre Thierno Bocar de la Bibliothèque nationale..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:04

Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de certains secteurs de Sabalibougou, les motocyclistes en particulier..

Par Tamba CAMARA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 07:50

Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:29

«Modibo Keïta, le lion de Bamako» : Un ouvrage inspiré de l’existence du père de la Nation

Le récit historique de l’avocat, Lury Nkouessom, redonne chair au père de la nation derrière son personnage historique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 08:05

Mohamed Konaté : La perpétuation de la «science du feu»

Affectueusement appelé vieux Mambé, ce maître forgeron qui a de qui tenir continue de perpétuer un art. Il en revèle quelques secrets à travers ce portrait hagiographique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 07:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner