Biodiversité au Mali : Un parc animalier en gestation

Une vue des aires protégées de la Boucle du Baoulé

Publié jeudi 03 février 2022 à 07:41
Biodiversité au Mali : Un parc animalier en gestation

Le projet de conservation du Parc-Fina dans la Boucle du Baoulé est une initiative de la société minière Barrick mine gold en partenariat avec l’État du Mali. Il vise la protection de la faune existante dans la réserve, la restauration des écosystèmes dégradés et la création de conditions favorables à la réintroduction d’espèces menacées d’extinction


Les activités minières en général et celle de l’extraction aurifère en particulier, ont un impact négatif sur l’environnement. Au Mali, la majorité des permis miniers se trouvent sur des espaces abritant les forêts et l’habitat des animaux sauvages. Malgré cette situation qui constitue une grande menace sur notre écosystème et la biodiversité, aucune action de protection d’envergure n’avait été entreprise par les industries minières dont certaines sont présentes dans notre pays depuis des décennies.

Pour rompre avec cette tradition, le gouvernement malien, à travers la direction nationale des Eaux et Forêts, a signé en septembre 2020, un contrat avec l’ONG Biodiversité durable au Sahel (BIOS). Il porte sur la gestion et le financement de la réserve de faune de «Fina». Située à 80 kilomètres au nord-ouest de Bamako, la réserve de Fina fait partie des aires protégées de la Boucle du Baoulé. Classée réserve de la biosphère par l’Unesco en 1982, elle s’étend sur une superficie de 104.900 ha. De l’est vers le nord, elle est bordée par le fleuve Baoulé en formant une boucle, d’où le nom, Boucle du Baoulé. L’écosystème est constitué de savanes soudaniennes, de plateaux gréseux, de forêts galeries et de plaines.

Auparavant, les espèces les plus représentées étaient les primates, hippotragues, guibs harnaché, céphalophes, hippopotames, phacochères, entre autres. En plus de la menace industrielle, l’augmentation de la pression démographique autour de la réserve génère un ensemble d’impacts négatifs sur les habitats naturels et la faune.

L’expansion des cultures et de l’élevage avec des pratiques non durables, l’exploitation abusive des produits forestiers, la destruction de la couverture végétale et l’érosion des sols, exacerbent la sécheresse. À cause du braconnage et de la pêche excessive, la région est exposée à l’insécurité. À l’extérieur du Parc, la diminution des ressources naturelles entraîne des tensions entre communautés. Ce qui a un effet dégradant sur le parc.

Ainsi, Depuis 2020, l’Organisation non gouvernementale Biodur-Sahel (BIOS) et ses partenaires de la conservation de la nature, mettent en œuvre un nombre d’actions visant à assurer la conservation durable du parc et à améliorer la vie des personnes vivant à proximité. Dans le contrat qui le lie à l’État malien pour une durée de 15 ans renouvelables, les activités sont extensibles aux blocs de Kongosambougou et Badinko dans la réserve.


2,8 MILLIARDS DE FCFA- Abel Masuna est le directeur du parc Fina. Le spécialiste de la conservation explique que le Projet de conservation du parc-Fina, financé par la société Barrick mines gold à hauteur de 5 millions de dollars (environ 2,8 milliards de Fcfa), entre dans le cadre de   son programme de compensation des impacts résiduels sur la nature causés par ses activités. «C’est pour être une référence dans la préservation des ressources naturelles au Mali et valoir d’exemple dans la prise de conscience collective», souligne le responsable du Projet. Pour ce faire, un certain nombre d’activités sont en cours.

Il s’agit du recensement de la faune et de la flore, de la réalisation d’études fiables, du comptage terrestre et aérien des animaux, de l’aménagement des points d’eau permanents et des forages solaires.  Des activités de contrôle des feux et de gestion du bétail sédentaire et transhumant ont permis de préserver les pâturages à l’intérieur de la réserve pour la faune sauvage.

Un espace au cœur de la réserve, a été clôturé pour la réintroduction d’espèces animales disparues ou en nombre insuffisant afin de les reconstituer.  D’autres activités portent sur le contrôle et la sécurisation de la réserve, la formation et le déploiement de rangers (gardes forestiers), la réalisation d’un réseau de pistes, les survols aériens pour la surveillance et l’utilisation d’une stratégie de renseignement et de prévention pour décourager les activités illégales.

Dans une approche de conservation à base communautaire, le Projet prévoit la mise en œuvre du programme d’éducation environnementale dans les écoles, l’amélioration des relations entre les communautés locales et la gestion du parc en impliquant les communautés dans la résolution des problèmes et l’appui à la formation d’associations et de comités locaux en charge de la faune et de l’application de la loi.

À terme, il s’agit de favoriser le développement économique autour de la réserve avec la relance d’une activité touristique et, de contribuer à la sécurisation locale et régionale. Au-delà de son importance écologique, le projet du Parc-Fina est un formidable outil de lutte contre la pauvreté dans sa zone d’intervention, indique un de ses responsables, Félix Dackouo. Aujourd’hui, il emploie environ 45 Maliens dont une vingtaine travaille directement pour le parc. Leurs salaires et les revenus générés sont des moteurs économiques dans une région où presque tous les habitants pratiquent l’agriculture de subsistance et l’élevage.
L’ONG Biodur-Sahel a été créée en 2019 avec comme objectif la promotion de la biodiversité au Sahel.

Cheick Amadou DIA

Lire aussi : Opérationnalisation de la BCID-AES : De grandes avancées

La rencontre de Bamako va permettre de mettre en place les organes dirigeants de la BCID-AES, valider les textes fondateurs tout en veillant à la disponibilité des moyens techniques, financiers, juridiques et humains nécessaires à son développement.

Lire aussi : Koulouba : Le Président Goïta inaugure les Places de «Mali Tièbaw» et de «Mali Kèlèmasaw»

À la place des statues des explorateurs et des gouverneurs du Soudan français, se trouvent désormais celles des résistants à la pénétration coloniale et des figures emblématiques de notre Armée.

Lire aussi : À l’heure du Mali : Anciens et nouveaux médias, vent debout

Il est bien loin ce temps où Radio Mali et L’Essor mobilisaient seuls tous les sens des citoyens maliens et façonnaient l’opinion. Jusqu’en 1983, lorsqu’ils furent rejoints par la télévision nationale. La nouvelle venue ne faisait qu’agrandir la famille des «médias publics»..

Lire aussi : Bataille du vrai et du faux : Comprendre la désinformation et les armes du fact-checking

Dans un environnement informationnel en constante mutation, démêler le vrai du faux est devenu un enjeu majeur. Et ce combat contre la désinformation nécessite obligatoirement le respect des principes du journalisme..

Lire aussi : Numérique : terreau fertile à la désinformation

Les médias traditionnels ou classiques prennent le temps de recouper l’information avant de la diffuser. Tel n’est pas forcément le cas des nouveaux acteurs du métier appelés «vidéoman» qui, à la recherche de buzz et de sensation forte pour se faire plus d’audience, tombent facilement .

Lire aussi : Médias publics : Regards croisés sur l’héritage et les défis actuels de l’Essor et de l’Ortm

Dans les lignes qui suivent, nos deux interlocuteurs se sont prononcés sur les rôles de l’Essor et de l’ORTM dans l’ancrage institutionnel de notre pays, leur adaptation à l’évolution numérique, les défis et la contre-attaque dans le cadre de la guerre informationnelle.

Les articles de l'auteur

Sauvegarde du fleuve Niger : La chasse aux dragues

Le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable mène une lutte implacable contre ces engins très polluants utilisés pour extraire l’or du fond des cours d’eaux. L’objectif est clair : retrouver toutes les dragues partout où elles se trouvent, les saisir et les détruire.

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 08:50

Fonds vert pour le climat : L’ambassadeur Seyni Nafo au poste de co-pilote

Depuis janvier 2025, notre compatriote est le co-président du Fonds vert pour le climat (FVC) au nom des pays en développement, regroupant plus de 150 États dont le Mali. Le Green climate fund (GCF) en anglais ou le Fond vert pour le climat est la plus grande ressource financière multilatérale pour le climat au monde. Avec près de 60 milliards de dollars US (environ de 34.000 milliards de Fcfa) de portefeuille..

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 27 novembre 2025 à 08:45

BNDA-SFI : plus de 23 milliards de Fcfa pour soutenir les PME maliennes

L’hôtel Radisson Collection de Bamako a abrité, le jeudi 30 octobre, la cérémonie de signature de convention de financement entre la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et la Société financière internationale (SFI). Par cette signature, la SFI met à la disposition de la BNDA plus de 23,341 milliards de Fcfa.

Par Cheick Amadou DIA


Publié lundi 03 novembre 2025 à 10:56

Paiement numérique : La BCEAO lance la PI-SPI

Cette plateforme interopérable du système de paiement instantané (PI-SPI), permet d’envoyer et de recevoir de l’argent instantanément entre différentes banques, émetteurs de monnaie électronique, institutions de microfinances et établissements de paiement. Chaque citoyen de la zone Uemoa peut effectuer des opérations de transaction simples, sécurisées et facilement accessibles en quelques secondes, 24h sur 24 et 7 jours sur 7.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 01 octobre 2025 à 09:08

Financement climatique : Une gestion «Kafkaïenne» des fonds

En 2015, à Paris, dans la capitale française, un Accord historique sur le climat a été adopté par 197 pays du monde. Il consacre un financement substantiel des actions de lutte contre le dérèglement climatique par les pays riches en faveur des plus pauvres, vulnérables au phénomène. La cagnotte, loin d’être remplie, est aussi soumise à une règle procédurale et administrative qui rend son accès difficile pour ses bénéficiaires.

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 14 août 2025 à 11:21

Insécurité alimentaire : Le plan national de réponses 2025 financé à hauteur de 12,74 milliards de FCFA

Lancé hier par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, ce plan prévoit de fournir une assistance alimentaire à 2,3 millions de personnes vulnérables à travers le pays.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 13 août 2025 à 08:23

Engrais subventionnés : Les producteurs de Bamako reçoivent leur précieux sésame

C’est un investissement de 9,84 milliards de Fcfa qui permettra l’acquisition d’engrais de qualité supérieure pour les exploitants agricoles. Les détenteurs du document ont accès au sac d’engrais de 50 kg à 14.000 Fcfa contre plus de 25.000 Fcfa sur le marché.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 30 juillet 2025 à 09:24

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner