
Dans le ballet à thème, la troupe de la capitale a séduit par sa maîtrise scénique
La prestation de la troupe de Bamako à la Biennale artistique et culturelle s’est achevée, mardi dernier, dans la polémique entre spectateurs. Malgré l’heure tardive (il était environ 2 heures du matin), cette troupe avait été programmée pour jouer devant le jury en 2è position, après celle de la région hôte de la compétition (Mopti). Certains spectateurs et observateurs ont estimé que la troupe de la capitale cherchait à flouer le jury avec du déjà-vu, c’est-à-dire un ballet à thème qu’il a auparavant produit dans la même compétition en 2003. Les détracteurs jugent la troupe de Bamako d’avoir tort de penser que 20 ans après que la mémoire collective s’est assoupie.
Pour les soutiens de la troupe du District, c’est un prétexte fallacieux puisque le règlement n’interdit pas expressément la reprise d’un ancien numéro. Ceux-ci estiment que les Bamakois sont bel et bien en droit de réchauffer un merveilleux spectacle servi, il y a de la cela plusieurs années. En tout cas, ça fait débat. Tout le monde s’en remet au verdict du jury qui proclamera les résultats dimanche prochain. Encore plus les artistes de la capitale qui nourrissent l’espoir de triompher, mais sont aussi habités par une peur diffuse avec la polémique sur le contenu proposé au ballet à thème.
Ce ballet à thème en question est intitulé : «Tata Sira» adapté à la scène un conte en milieu bambara. En effet, une sécheresse sévit dans un village jadis prospère. Après consultation des arts divinatoires, il fut révélé que les villageois ont délaissé les pratiques ancestrales, notamment le sacrifice annuel de la plus belle fille du village. Elle doit être noble et pubère. Tata Sira fut choisie parmi trois filles nominées. Son fiancé, Boubacar s’y oppose. Il engage un combat de corps à corps mais il ne parvient pas à battre le génie protecteur du village. Il décide donc d’offrir au génie de la cola sans succès. L’offrande d’un coq blanc est aussi refusée. C’est alors qu’il lui offre un bélier blanc en échange de sa fiancée et le génie accepte de lui rendre Tata Sira. Ce fut la délivrance et la fête dans le village. Les deux morceaux de compétition de l’orchestre de Bamako sont : «Mali yé à yèrè ta» et «Mali tun zamaa».
Le Mali a pris son indépendance, l’heure de bâtir la patrie a sonné, dit le premier. Un appel citoyen à consolider la nation face aux multiples enjeux déclinés par les évènements de l’heure. La joie immense suscitée par les exploits glorieux de l’Armée malienne. Le second «Mali tun zamaa» ou Maliens levons-nous en bomou. Une veille citoyenne de défense de la patrie comme devoir sacré de tout le peuple malien pour soutenir l’émergence de la paix aux mépris des divisions. Bamako a aussi fait forte impression dans la danse traditionnelle. Les artistes de la capitale ont montré le «Mandiani», une danse qui se fait à l’occasion de la pêche collective du Nougou (marigot) dans le Cercle de Kangaba dans le Mandé.
Une véritable euphorie populaire, ce rituel consacre les vœux portés en sacrifice par les forgerons sacrificateurs du terroir que sont les Soumano, Doumbia et Kanté. L’ensemble instrumental la troupe de Bamako a chanté «Armée fasa». Une thématique d’exploits glorieux et de reconnaissance à la Grande muette dans un contexte de Transition et de montée en puissance de nos braves soldats. Ce chant rappelle aussi la nécessité de soutien à l’armée et le patriotisme de tous. Un véritable objet de satisfaction populaire portée par des discours enthousiastes de patriotes. Certaines œuvres de l’armée sont magnifiées dans la chanson comme les grandes victoires, l’acquisition de nouveaux matériels de guerre, la construction des camps militaires de Dièma, Bougouni, Koutiala, Nara etc...
Le titre du morceau chant en chœur est « Ayé to an ka wili ». Bamako fait un appel vibrant au réveil panafricain face aux enjeux de paix et de cohésion dans la fraternité africaine sans frontière, contre la balkanisation programmée de nos états africains. Au nom des valeurs de l’identité culturelle malienne dans une Afrique authentique, les attitudes apatrides et d’incivisme sont blâmées et notre union doit être sacrée et magnifiée.
En solo de chant, la troupe de Bamako a proposé un «hymne au monde rural». C’est un appel au réveil constructif des acteurs du monde rural face à l’impératif des enjeux du développement basé sur l’agro-pastorale. Du secteur primaire au secteur secondaire et tertiaire, le travail de production est ici exalté comme gage de patriotisme avéré et de citoyenneté agissante, un labeur empreint d’honneur en souvenir des exploits glorieux de certains patriarches et héros nationaux comme Soundjata, Babemba, Askia Mohamed, Firhoun, Koumbi Djossé, etc. Enfin, la pièce de théâtre intitulée : «Maliba» traite de l’actualité de notre pays. En effet, pour les artistes de Bamako, notre pays est en train de vaincre l’ennemi et sortir de cette crise. Pour eux, pas de doute, le Maliba s’en tirera gaillardement.
Envoyés spéciaux
Amadou SOW
Youssouf Doumbia
Oumar Diop
Rédaction Lessor
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