Bamako : La pièce de son malheur

Cinquante francs Fcfa. Cette somme paraîtra très dérisoire aux yeux de certains pour amener son vis-à-vis à la police. Pourtant c’était le cas, il y’a quelques jours de cela dans un poste de police d’un des secteurs de la Commune du district de Bamako où une passagère a convoqué illico presto un apprenti chauffeur pour lui régler son compte.

Publié vendredi 25 juillet 2025 à 08:09
Bamako : La pièce de son malheur

À l’origine, les faits ressemblent plus à une correction qu’à un règlement de compte entre les deux gens. La première a tout simplement voulu corriger le second pour l’avoir manqué de respect dans sa sotrama à cause de la monnaie. L’apprenti au centre des faits que nous désignons par « Blo », (nom d’emprunt) aurait pu se passer de l’humiliation subie par la suite mais son entêtement et son impolitesse lui a fait perdre.

 À Bamako, si un fait passe inaperçu, c’est le comportement déviant d’irrespect, insultes, refus de rendre la monnaie, voire dans certains cas, des gestes déplacés envers les passagers de la part des aides chauffeurs communément appelé apprenti. Un comportement de plus en plus décrié dans les transports urbains. Souvent jeunes, bruyants, et à peine alphabétisés, ces aides-chauffeurs se permettent toutes sortes de dérives.

Le plus souvent cela n’est pas sans conséquences comme le cas présent. Ce jour là, ce qui devait être une simple course matinale s’est transformé en un véritable esclandre. En sortant de chez elle, la dame passagère que nous désignons par Fatou pouvait s’attendre à tout sauf qu’elle allait en découdre avec un apprenti. Le jour des faits, il était 09 heures du matin quand Fatou, une ressortissante d’un quartier de la Commune VI a quitté la maison pour une course en ville. Dès qu’elle a franchi le seuil de son secteur, par chance, Fatou a embarqué dans une sotrama. Les sources ne précisent pas où exactement elle se rendait mais elles sont claires sur le fait que c’était en direction du centre ville à l’autre rive du fleuve.

Les choses sont allées ainsi. Après quelques vrombissements, la dame a fait savoir à l’apprenti son intention de descendre. C’est en ce moment que les choses ont pris une tournure inattendue. Quelques arrêts plus loin, Fatou a signalé l’apprenti de sa descente. A l’arrêt suivant, Fatou est finalement descendue tout en sommant l’apprenti de lui remettre sa monnaie de 50 fcfa. Il aura fallu cette demande que l’apprenti étale son insolence. C’était sans connaître son vis-à-vis qui ne voulait pas se laisser faire. La scène a donné lieu à une altercation. Et pour preuve, les agissements du jeune homme avaient fini par irriter la passagère. Cette dernière voulait lui donner une leçon.


La passagère du jour fait partie de cette catégorie de personnes qui ne badinent pas du tout avec le manque de respect. Et curieusement en dépit de son jeune âge, chez le jeune Blo, le respect de l’aîné fait partie du dernier de ses soucis. Lorsque les choses ont débuté, la dame avait tout fait pour éviter une dispute inutile avec un garçon qui a l’âge de son enfant. Mais, Blo avait opté pour une attitude irrespectueuse des clients. Comme dans des cas de ce genre, la patience de celle qui se sent offensée a des limites, Fatou a fini par céder à la colère. Les deux ont commencé par des empoignades verbales.

Avec le temps, ce sont des injures qui fusaient des deux côtés. La dispute, d'abord verbale, a pris une telle tournure que la passagère a fini par conduire le jeune homme au poste de police le plus proche. 
Dans la foulée, Fatou aidée par d’autres passagers excédés par le comportement de l’apprenti l’ont trainé au poste de police à côté de l’arrêt de sotrama. Une fois face aux agents après explications, le garçon a été gardé à vue. Histoire qu’il calme ses ardeurs et d’apprendre de ses erreurs.

Entre temps, la dame a poursuivi son chemin affirmant avoir agi pour lui apprendre le respect : « C’est pas pour l’argent. C’est pour qu’il apprenne à respecter ». Et le chauffeur, impassible, a repris la route avec les passagers. La suite de l’histoire ne dit pas quel a été le sort du jeune homme après mais il est clair qu’il en a appris à ses dépends.

Tamba CAMARA

Lire aussi : Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Lire aussi : Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Lire aussi : Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de cert.

Lire aussi : Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Lire aussi : Kénièba : Des dealers interpellés avec une importante quantité de drogue

Les hommes du commissaire principal de police Moustapha Kanté du commissariat de Kéniéba viennent de se faire entendre à nouveau avec l’interpellation de deux individus suspectés être des trafiquants de produits stupéfiants..

Lire aussi : Kayes : L’opération « kokadjè » accule les malfrats de tout bord

L’opération « Kokadjè » initiée depuis quelques temps par le Directeur régional de la police de Kayes, le contrôleur principal Tapa Oury Diallo, vise à assainir la Cité des rails et ses environs en les débarrassant des bandits de tout acabit. Incontestablement, cela a pour avantages de .

Les articles de l'auteur

Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 09:48

Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:07

«Le sommet de la bravoure de Drahamane Diarra» : Une œuvre inspirante

Le livre du Colonel-major à la retraite Drahamane Diarra est intitulé : «Le sommet de la bravoure». L’ouvrage édité et publié en août dernier par la maison d’édition «ÉDIS» a été présenté au grand public, hier à l’amphithéâtre Thierno Bocar de la Bibliothèque nationale..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:04

Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de certains secteurs de Sabalibougou, les motocyclistes en particulier..

Par Tamba CAMARA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 07:50

Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:29

«Modibo Keïta, le lion de Bamako» : Un ouvrage inspiré de l’existence du père de la Nation

Le récit historique de l’avocat, Lury Nkouessom, redonne chair au père de la nation derrière son personnage historique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 08:05

Mohamed Konaté : La perpétuation de la «science du feu»

Affectueusement appelé vieux Mambé, ce maître forgeron qui a de qui tenir continue de perpétuer un art. Il en revèle quelques secrets à travers ce portrait hagiographique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 07:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner