Spécial 20 janvier 2024, #Mali : Occupation des emprises de la Minusma par les FAMa : Contre vents et marées

L’Armée a dû déployer de gros moyens humains et matériels pour occuper certaines anciennes bases de la Mission onusienne dans les régions du Nord. Retour sur ces évènements qui ont été un tournant décisif dans la reconquête du territoire national par nos braves soldats

Publié vendredi 19 janvier 2024 à 07:59
Spécial 20 janvier 2024, #Mali : Occupation des emprises de la Minusma  par les FAMa : Contre vents et marées

 Le vecteur aérien a beaucoup aidé à la prise de certaines anciennes bases de la Mission onusienne

 

Le gouvernement, par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a officiellement demandé le retrait de la Minusma, le vendredi 16 juin 2023 à New-York lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à l’examen du dernier rapport  trimestriel du secrétaire général sur la situation au Mali.

Après cette demande officielle du gouvernement, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté le 30 juin 2023 à l’unanimité, le projet de résolution qui met fin à la Minusma, tout en prévoyant  son retrait  du  1er  juillet au 31 décembre 2023. À la suite de l’adoption de la résolution, le chef de la diplomatie malienne a eu une séance de travail le lundi 3 juillet avec une équipe de la Mission conduite par son chef, El-Ghassim Wane. Il s’agissait de définir  les modalités pratiques pour son retrait dans le délai imparti.

Dans le cadre de ce retrait, la première emprise que la Minusma a quittée est sa base d’Ogossagou, localité du Cercle de Bankass devenue tristement célèbre après avoir été le théâtre de violences qui ont provoqué des tueries le 23 mars 2019 et le 14 février 2020, faisant de nombreuses victimes civiles.

Après Ogossagou, la Mission a quitté  ses camps de Ber, de Goundam et de Ménaka et les Forces armées maliennes (FAMa) ont  été déployées pour les occuper. Leur occupation par l’Armée malienne était perçue comme une menace par les groupes terroristes et les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation. C’est pourquoi, dans une complicité à peine voilée, ils ont tout tenté pour empêcher les FAMa  d’occuper ces emprises.

Ce fut le cas lors du mouvement de l’Armée vers le camp de Ber le 13 août. Aussi, les groupes armés ont entrepris d’autres actions contre les populations civiles comme des tirs d’obus en direction de la ville de Tombouctou. également, ils ont imposé un blocus sur la Cité des 333 saints en interrompant le trafic sur les principales routes d’approvisionnement, entraînant ainsi une augmentation des prix des produits de grande consommation comme l’huile, les céréales, le carburant. La première phase de  retrait s’est achevée le 25 août avec la fermeture du camp de Ménaka.

 

METTRE EN DÉBANDADE DES GROUPES ARMÉS-La deuxième phase a concerné les bases de Téssalit, d’Aguelhok et de Kidal dans le Nord, de Douentza et de Mopti dans le Centre et d’Ansongo dans le Nord-Est du pays.  Dans leur progression dans la Région de Kidal, préparées à toutes les éventualités, les FAMa ont dû faire face à de nombreuses surprises. Après Aguelhok d’où  elle s’est retirée précipitamment sans rétrocéder  son emprise à l’Armée malienne, la Minusma a également anticipé son retrait de Kidal  le mardi 31 octobre, laissant les lieux entre les mains des groupes armés et leurs alliés terroristes.

Auparavant, elle avait annoncé le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base à Tessalit le 21 octobre. Pour Tessalit, le camp a été rétrocédé aux FAMa. Par contre, la Mission a quitté son camp d’Aguelhok  sans rétrocession à l’Armée malienne. Les terroristes en ont profité pour s’y introduire et détruire plusieurs installations. Ils ont été neutralisés par les vecteurs aériens des FAMa, a fait savoir l’Armée.

Progressant vers Kidal, le vendredi 3 novembre, les missions de surveillance aérienne nocturnes du territoire par les FAMa ont permis d’identifier plusieurs opérations terroristes en cours de préparation dans le camp abandonné de la Minusma à Kidal. Selon l’Armée, toutes les cibles ont été neutralisées. Le mardi 7 novembre également, les FAMa ont mené des frappes aériennes contre des cibles terroristes dans le même camp de la Mission à Kidal. Les vecteurs aériens de l’Armée ont aussi identifié et neutralisé plusieurs pick-up des terroristes.

L’Armée malienne a également annoncé que sa surveillance aérienne menée  les mardi 7 et mercredi 8 novembre a permis d’identifier des terroristes en possession de deux engins blindés abandonnés par la Minusma à Kidal. Les deux engins blindés ont été neutralisés par les vecteurs aériens et la traque des terroristes s’est poursuivie. Le jeudi 9 novembre, nos militaires ont entrepris des mouvements stratégiques dans le but de sécuriser et d’éradiquer toutes menaces terroristes dans la Région de Kidal. Et le samedi 11 novembre, la ligne défensive dressée par les groupes armés terroristes a été brisée par les FAMa.

Des actions combinées aéroterrestres ont permis de mettre en débandade ces groupes. Le dimanche 12 novembre, l’Armée malienne a enregistré des avancées significatives dans l’opération stratégique d’éradication des groupes terroristes. Et le lundi 13 novembre, nos hommes ont déjoué les séries d’embuscades de la coalition  des groupes  terroristes dans les zones accidentées de Kidal. Avant de briser et réduire leur résistance pendant une série d’escarmouches  de petites intensités. 

Au cours de leur avancée, la vigilance des FAMa a permis de détruire un véhicule blindé de la Minusma bourré d’explosifs détenu par les terroristes. Dans la soirée du même lundi 13 novembre, les dernières poches de résistance des groupes armés sont tombées les unes après les autres. Et les FAMa ont continué à débusquer les terroristes aux abords de la ville de Kidal. La bonne nouvelle est enfin tombée le mardi 14 novembre dans la matinée. Le chef  d’état-major général des Armées, le général Oumar Diarra a annoncé que nos FAMa ont pris position dans la ville de Kidal.

En s’emparant ainsi de  Kidal, l’Armée malienne signe son retour dans cette ville  épicentre de toutes les rebellions que le Mali a connues depuis l’indépendance, après plus de 11 ans d’absence. Cela marque son retour dans le giron du Mali. Le 8 décembre, la Mission a procédé à la fermeture de son camp de Sévaré après celles d’Ogossagou et de Douentza dans le Centre du pays. Et le 11 décembre, il y a eu la fermeture de son Quartier général à Sénou, marquant ainsi la  clôture officielle de la Minusma et ouvrant la voie à sa liquidation.

 

Dieudonné DIAMA

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