
Ces écolières visiblement inquiètes traversent une route
«C’est comme traverser un océan de voitures, je vis dans la peur constante
d’être renversée mais je n’ai pas le choix. C’est le seul chemin pour rentrer à
la maison, je dois juste être prudente». Écolière à l’école Mamadou Konaté sis
au Quartier du fleuve, une fille de 10 ans partage en ces termes ses
expériences et son sentiment sur la traversée des routes. Ses yeux expriment
une maturité déconcertante.
Dès
que les lueurs de l’aube éclairent les quartiers de Bamako, c’est une épreuve
périlleuse qui commence pour les écoliers. Ceux-ci, en petits groupes ou
souvent accompagnés par des parents, sont contraints de traverser à pied les
voies bitumées pour rallier leurs établissements. C’est un théâtre risqué où se
jouent des vies innocentes, celles des écoliers qui courent le risque de se
faire renverser par des engins motorisés.
En
la matière, les statistiques sur les accidents impliquant les enfants font
froid dans le dos. En effet, par an, les routes comme une bande de criminels
causent des dégâts humains importants parmi lesquels les enfants. Selon le
rapport de l’atelier de validation des statistiques d’accidents de la
circulation routière, au titre de l’année 2022, les accidents de la circulation
sont la seconde cause de décès des enfants de 5 à 14 ans.
Le document indique
que plus de 27% des cas d’accidents sont dus à l’excès de vitesse, ayant causé
37% des blessés graves et 31% des tués enregistrés. Dans le rapport, Pr
Almeimoune Abdoul Maïga du Centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel
Touré, précise que 18.000 patients ont été admis au service d’accueil des
urgences de son hôpital, dont 59% étaient des victimes d’accidents de la route.
Parmi ces patients, souligne-t-il, il y a 315 enfants de moins de 16 ans,
généralement des piétons.
À
l’approche des écoles, un ballet singulier se dévoile. Des élèves courageux
cherchent à franchir les routes tumultueuses. L’école communautaire de
Sébénikoro en Commune IV du District de Bamako est située en face de la route
non loin d’un échangeur pour piétons. Son directeur, Yehiha Sory Keïta livre un
témoignage empreint d’émotion. «Nos élèves naviguent dans un labyrinthe urbain.
Même avec l’ajout d’un passage piéton, leur détermination peut parfois conduire
à des tragédies. Nous avons plaidé pour des ralentisseurs, mais la route reste
un défi quotidien», confie-t-il, avec des paroles portant le poids des
inquiétudes pour la sécurité des enfants. Le visage visiblement marqué par la
résilience, Mariam guide un groupe d’écoliers à travers des rues frénétiques de
Sébénikoro.
Elle raconte avec émotion les obstacles qu’elle rencontre
quotidiennement. «J’accompagne chaque jour les enfants. On emprunte le passage
piéton (échangeur), mais je vois chaque fois d’autres enfants traverser la voie
bitumée. Je fais de mon mieux pour les aider à traverser, mais c’est difficile
de gérer les deux tâches», affirme la dame les yeux rivés sur la route
dangereuse. Au même moment, un motocycliste en passant par la voie bitumée de
Sébénikoro serpente entre les écoliers. Il soulève des questions sur la
responsabilité partagée. «L’éducation des enfants est cruciale. Ils doivent
apprendre à traverser correctement la route. C’est un effort commun qui
implique tout le monde», argumente-t-il, ajoutant une dimension complexe aux
propos des autres interlocuteurs.
INTOLÉRANCE
DES USAGERS- Les Forces de l’ordre ont également un grand rôle à jouer dans ce
processus. Au carrefour de Torokorobougou en Commune V de Bamako, un policier
qui a voulu garder l’anonymat, assure la régulation du trafic chaotique. «Notre
présence est vitale ici. Nous faisons de notre mieux pour garantir la sécurité
des enfants, mais c’est un défi constant. Puisque, je ne sais pas où les
Maliens ont la tête lorsqu’ils conduisent le matin. Les conducteurs doivent
prendre conscience de la fragilité des vies en uniformes scolaires», déclare le
policier, faisant signe à une file de voitures de ralentir.
La
directrice du Groupe scolaire de Torokorobougou situé près de la voix bitumée,
Mme Sounfoumtera Fatoumata Boré, s’exprime avec fermeté sur les mesures prises
pour sécuriser le chemin des écoliers. «Nous organisons des activités de
sensibilisation à l’endroit des élèves chaque matin aux heures de descente et
de montée du drapeau. Chaque jour, il y a un vieil homme qui régule
volontairement la circulation. Il le fait depuis des années. Il y a également
des policiers qui sont là pour la même cause», affirme-t-elle.
Selon
l’enseignante, malgré leurs efforts, il y a toujours des surprises. Elle
rappelle que le 20 décembre courant, un motocycliste a heurté une fillette qui
fréquente la 4è année. Heureusement, le choc a été moins grave. Il est
impératif de changer les mentalités pour créer un environnement plus sûr autour
des écoles, plaide la pédagogue. Soulignant l’importance d’une collaboration
communautaire. Dans certains endroits,
réguler la circulation n’est pas facile.
Oumou Diarra, vendeuse de pain non
loin de l’école fondamentale de Kalaban-coro, conçoit difficilement
l’intolérance de certains usagers envers les élèves voulant traverser la route.
«J’ai vu des enfants victimes d’accidents. Mais, je pense que les parents aussi
doivent faire accompagner leurs enfants à l’école», conseille la vendeuse qui
se donne la tâche d’aider les enfants à traverser la route afin d’éviter les
accidents. Ces
témoignages révèlent une réalité troublante. À
chaque coin de rue, l’éducation des enfants se heurte à un défi bien plus grand
que les épreuves des enseignants. La sécurité des écoliers devient un cri
d’alarme, une nécessité pressante qui appelle à l’action collective pour que
chaque aube ne soit pas synonyme de danger sur la route de l’apprentissage.
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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