L’élevage des lapins
ou la cuniculture est une activité qui a le vent en poupe dans notre pays.
Cette activité exercée jadis en milieu rural pour des besoins alimentaires,
s’intègre harmonieusement dans le tissu socio-économique de la capitale,
apportant espoir et prospérité aux jeunes qui s’y consacrent avec dévouement.
Au cœur de ce métier, une révolution se dessine, portée surtout par la passion.
Aujourd’hui, la pratique représente un tableau vivant de progrès et
d’innovation.
Au-delà de la
passion qui motive les éleveurs, la cuniculture offre une réelle opportunité
d’affaires. Dans cette aventure, nous découvrons des clapiers bien entretenus,
où des lapins prospèrent grâce à des soins très attentifs. Des races locales de
lapins coexistent avec des races importées d’Europe, d’Amérique et d’ailleurs.
Chaque race a des caractéristiques distinctes. Particulièrement, le lapin
Hyplus, le Bélier et la Tête de lion de la race «nain» ont une croissance
beaucoup plus rapide. Cette dernière se caractérise par une touffe de poils
plus longs autour de la tête rappelant la crinière d’un lion.
Animés par la
passion pour les lapins, des éleveurs installés dans les quartiers
périphériques de la capitale adaptent leurs pratiques aux réalités urbaines
pour fournir des lapins de qualité. Les conditions climatiques parfois
difficiles et l’accès limité aux ressources posent des obstacles. Néanmoins,
l’ingéniosité de ces éleveurs brille à travers des solutions créatives, telles
que l’utilisation de matériaux locaux pour construire des abris résistants. Au
cœur de l’élevage de lapins d’Abdoulaye Cissé, l’environnement évoque une scène
paisible et laborieuse. Des cages soigneusement aménagées s’étendent sur un
terrain bien étendu, témoignant le dévouement de ce jeune entrepreneur à
fournir un espace sûr et confortable pour le bien-être de ces animaux. Ce jeune
entrepreneur d’environ 25 ans, croit fermement à la cuniculture. Il s’en sort
bien malgré les péripéties du métier.
À Kalaban-coro
Adekène, le passionné de la cuniculture a installé des clapiers géants dans la
cour familiale où il garde des lapins en toute sécurité. Sur cet espace, on
aperçoit, dans un coin, un mélange subtil de foin frais et d’aliments
spécialement préparés pour les lapins. Les petites cages offrent des coins
ombragés, créant une atmosphère propice au repos des lapins. Le doux bruit des
lapins audible dans les clapiers qui grignotent leur nourriture, est ponctué
par le murmure apaisant de l’éleveur qui vaque à ses tâches d’entretien. Dans
cette ambiance, Abdoulaye Cissé partage son parcours fascinant. Sans aucune
formation formelle, le jeune entrepreneur, qui a acquis de l’expérience depuis
son plus jeune âge dans l’élevage des lapins, nous plonge dans la découverte
des différentes races.
Les lapins Géants,
le Californien, le Papillon, le Hyplus et la Tête de lion se dressent comme des
joyaux dans l’élevage de l’entrepreneur qui dévoile les arcanes d’un métier où
la passion se mêle aux réalités économiques. L’élevage de ces races de lapins
importés d’Europe, selon lui, diffère considérablement des races locales.
Abdoulaye Cissé s’explique « Pour les races locales, il est possible de mettre
les mâles et les femelles dans le même casier, ce qui est impossible avec les
races Tête de lion, le Géant et le Hyplus. La proximité avec la race locale est
cruciale, notamment en raison de leur fragilité aux conditions locales».
Nombreux sont ceux qui s’intéressent à la race Lion, car leur élevage se révèle
plus bénéfique, précise Abdoulaye Cissé. Il indique que les femelles de cette
race se vendent généralement à 50.000 Fcfa et la paire à 100.000 Fcfa. Ayant
réussi à rentabiliser son investissement initial, le jeune entrepreneur
travaille désormais avec ses économies.
Les cuniculteurs disposent entre eux d’un réseau permettant d’écouler les lapins. Les propriétaires de restaurants et d’hôtels sont également des clients potentiels. Selon Abdoulaye Cissé, la reproduction des lapins est rapide avec une portée allant jusqu’à 6 à 14 petits, et les gains sont conséquents. Il explique que les lapins doivent être croisés à 5 mois, pendant la période de chaleur, et la grossesse dure un mois. Cependant, déplore-t-il, la chaleur et le manque d’entretien des cages peuvent mettre à mal la santé des lapins, nécessitant des investissements coûteux en médicaments. Abdoulaye Cissé se rappelle d’une expérience douloureuse qu’il a vécue l’année dernière. Le jeune entrepreneur a perdu trois femelles à cause d’une mauvaise administration de vaccin, soit une perte de 100.000 Fcfa.
Entretien des cages-
Dans les clapiers de Cheik Oumar Sissoko, chaque race de lapin occupe sa propre
case. Des lapins noirs et blancs aux yeux rouges se faufilent entre les cases,
créant un tableau vivant de diversité. Les petits se débrouillent dans l’espace
qui leur est dédié. Cet élevage de lapins (une dizaine de lapins) représente
bien plus qu’une source de revenus. Le juriste de formation témoigne sa passion
pour cette activité dont les réalités sont parfois difficiles à supporter.
Sur
le toit de sa maison à Kalaban-coura, il a aménagé un coin sous forme de
maisonnette en toile. Le matin, avant de partir au travail, il fait l’entretien
de ses animaux en remplissant les abreuvoirs et en changeant la nourritures.
Dans cette tâche, l’éleveur est souvent épaulé par son fils de 10 ans. «Chaque
jour, je nettoie les cages au moins une fois avant de changer la nourriture des
lapins. La survie des lapins dépend en grande partie de l’entretien des cages
», révèle Cheick Oumar Sissoko qui peut dépenser jusqu’à 1.500 Fcfa par jour
dans la nourriture. Ce passionné d’élevage se souvient avoir retrouvé récemment
plus de 3 lapins morts dans ces cages.
Une autre réalité du
métier se révèle avec Sory Makanguilé. Éleveur de lapin et restaurateur de son
état, Sory loue une maison au quartier de Mamaribougou où il garde des lapins
dans une cour commune. Il évoque volontiers les contraintes qui accompagnent le
métier. «Le lapin peut rapporter ou faire perdre de l’argent en est clin d’œil.
Les maladies du lapin ne finissent jamais. Chaque matin, on doit changer l’eau
qu’il boit, et il faut toujours veiller à ce que la nourriture et les déchets
ne soient pas mélangés. Il faut obligatoirement nettoyer les cages chaque matin
pour éviter les infections et les démangeaisons », souligne-t-il.
Le
trentainair dévoile que si les lapins sont élevés dans un environnement trop
humide, cela peut entrainer des maladies ou la mort. «Ses oreilles sont très
sensibles et contiennent de nombreuses veines lui permettant de s’adapter à son
environnement», dit Sory Makanguilé. Sans oublier de mentionner que sa
nourriture doit être variée. «La consommation des salades et des laitues peut
parfois provoquer le rallongement de ses dents ou des maladies graves, contrairement
aux aliments à croquer, comme la carotte, qui permettent de tailler ses dents
et le maintenir une bonne santé», explique-t-il.
Dans une ruelle de
«Banantoukoro» au Quartier du fleuve, des vendeurs d’oiseaux, de lapins et
d’autres espèces sauvages, sont alignés en file indienne. Souleymane Coulibaly
est un éleveur et revendeur de volailles et de petits ruminants, que nous avons
rencontré sur ce lieu. Les races de lapins qu’il produit sont importées
généralement du Sénégal avec lesquelles, il croise les races locales pour
accroître la productivité. La plupart des lapins de races améliorées est
importée des continents d’Amérique et d’Europe, notamment d’Allemagne, de
Belgique, et France vers le Sénégal qui ravitaille
le marché malien. Selon le revendeur, le marché et la consommation de la viande
de lapin deviennent de plus en plus importants. Il serait donc important, pour
lui, de valoriser ce secteur afin de renforcer la sécurité alimentaire.
Dans la même ruelle, Yacouba Coulibaly est aussi revendeur d’oiseaux et de lapins. Depuis plus de 10 ans, il officie dans ce domaine. Il vend plus de lapins de races locales et métissées que ceux qui sont importées. Les lapins qu’il revend, proviennent généralement des Régions de Ségou, Koutiala et Dioïla, et sa clientèle est variée. «Certains clients viennent acheter des lapins pour l’élevage et d’autres pour la consommation. Les prix varient selon la façon dont nous les obtenons, car nous les achetons souvent à des prix abordables et parfois un peu plus élevés», explique-t-il. Parlant des difficultés, le revendeur se plaint de la fragilité des lapins qui occasionne des pertes importantes et ainsi amener certains éleveurs à renoncer à leur passion.
********
Les vertus de la consommation de viande de lapin
Mammifères
herbivores, les lapins et les lièvres appartiennent à la famille des léporidés.
Ils se nourrissent principalement de végétaux tels que l’herbe, les feuilles,
les légumes et les racines. Ces mammifères de
petite taille ont une capacité de reproduction rapide. Les femelles peuvent
avoir plusieurs portées par an et chaque portée peut comprendre plusieurs
petits. Les lapins ont de grandes oreilles qui leur permettent de mieux capter
les sons environnants, ce qui est important pour leur sécurité.
Ceux destinés à la
consommation sont choisis pour leur capacité à atteindre rapidement leur poids
de marché, ce qui les rend rentables pour les éleveurs. La viande de lapin est
reconnue pour ses nombreuses vertus. Les spécialistes s’accordent à dire qu’elle
constitue une source de protéines de haute qualité, essentielles pour la
croissance musculaire, la régénération des tissus et le bon fonctionnement du
corps humain.
Comparée à d’autres viandes, la viande de lapin est plus facile à digérer, ce qui en fait un mets de choix pour les personnes ayant des sensibilités alimentaires ou des problèmes digestifs. Elle est également riche en vitamines B, en particulier en vitamine B12, ainsi qu’en minéraux tels que le fer et le zinc, qui sont importants pour la santé globale. La consommation de cette viande diminue également le cholestérol et certains risques de pathologies comme le cancer du côlon, les thromboses, l’athérosclérose ou encore les maladies cardiovasculaires.
Makan SISSOKO
Une trentaine d’étudiants de la 7è promotion en Licence 1 de la filière journalisme de l’école supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) ont visité, hier, l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap)..
Ces premières pluies n’indiquent pas, selon lui, le début de la saison pluvieuse.
Ce programme qui verra à terme la réalisation de 2.000 logements, s’étale globalement sur 6 ans. L’exécution de la première phase de 500 logements coûtera 13,350 milliards de Fcfa pour un délai d’exécution de 24 mois.
Après plusieurs jours de jeûne, le mois béni de Ramadan s’est achevé lundi. L’Aïd el-fitr qu’on appelle en bambara «Sélifitini» (petite fête) a été célébrée mardi. Et comme chaque année, l’effervescence de la fête laisse place à l’insalubrité. Des peaux et excréments tir.
L’organisation des ventes promotionnelles d’animaux traduit l’engagement du gouvernement de fédérer les ressources et les synergies afin de promouvoir les filières de productions animales et de répondre aux besoins de consommation des populations.
Les initiatives en cours en la matière comme la labélisation de notre viande permettront de créer les conditions d’une industrialisation du secteur. La sortie de notre pays de la Cedeao est une réelle opportunité pour installer de véritables industries de la viande rouge et des sous produits.