
de Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a aussi évoqué l’intégration des ex-combattants, la réparation pour les victimes des crises et l’opérationnalisation du Centre pour la paix et l'unité au Mali
C’est à Mopti que le numéro de l’émission Mali Kura Tassira 3 consacré au ministre de la Réconciliation, de la Paix et la Cohésion nationale a été enregistré. En choisissant la 5e Région administrative du pays pour l’enregistrement de cette émission, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué a voulu faire passer des messages pour couper court à certaines allégations.
Selon lui, le choix de Mopti est personnel et motivé par trois raisons. La première raison est que lorsqu’on parle de conflits intercommunautaires, on pense toujours aux régions du Centre plus précisément Mopti, Douentza, Bandiagara, etc. Dans un passé récent, dira-t-il, il y avait ces conflits graves ayant mis en évidence des divergences entre peuls et dogons. Aujourd’hui, grâce à des efforts combinés de sécurité, de réconciliation et d'autres facteurs, ces conflits sont vraiment résiduels. La seconde raison que le ministre Wagué a évoquée est qu’à chaque fois qu’il venait à Mopti, c’était pour accompagner le Président ou des collègues ministres. Mais cette fois-ci, il est venu à Mopti en tant que ministre de la Réconciliation. La troisième raison est que beaucoup de personnes pensent à tort que l’État ou l’Armée, fait des exactions contre la communauté peule. D’après lui, il faut que l’État soit aux côtés de cette communauté pour prouver qu’il n’y a aucune exaction contre les peuls.
Le ministre Wagué est revenu sur les actions majeures menées par son département dans le sens de la cohésion nationale. Au premier rang de ces activités durant la période 2024-2025, il a cité la création et l'installation du Centre pour la paix et l'unité au Mali (CPU). Une structure qui prend en compte l'aspect de non-répétition des crimes. De plus, le ministre a évoqué l'organisation des missions de bons offices et de réconciliation sur tout le territoire national. Son département a aussi participé à l'organisation du Dialogue inter-Maliens dont l'implémentation se poursuit.
STRUCTURES SUSPENDUES OU FERMÉES- Outre ces faits d’armes, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué a fait savoir qu’à la sortie de l'Accord pour la paix et la réconciliation, il a été procédé à la relecture des textes de certaines structures connexes telles que la Commission nationale DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration), la Commission nationale d'intégration. Et conformément aux recommandations du dialogue inter-Maliens, il a été procédé à la redynamisation de la mission d'appui à la réconciliation nationale ainsi que ses démembrements.
«Dans le cadre d'un appui direct aux populations à travers les questions de développement, nous avons élaboré un projet majeur appelé Mali Denko. Et aussi, il y a un autre projet que j'avais récupéré au ministère des Finances que j'ai orienté avec l'approche Développement conduit par les communautés», a souligné Ismaël Wagué. L’invité de l’émission Mali Kura Taasira s’est aussi prononcé sur le défunt accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il a rappelé que signé en 2015, le gouvernement de la Transition y a mis fin le 25 janvier 2024. Et avec le rejet de cet accord, tel un effet domino, plusieurs de structures de mise en œuvre ont été touchées. D’après le ministre Wagué, la fin de cet accord s’apparente à la fin de la saignée pour le pays surtout sur le plan financier. Car la charge de l’accord était supportée à hauteur de 95% par l’Etat qui le soutenait financièrement tandis que les autres 5% étaient pour les partenaires qui finançaient leur participation.
Ismaël Wagué a indiqué que la première action entreprise à la suite de la fin de l’accord a été la suspension des structures de mise en œuvre. Parmi les structures suspendues ou fermées, il a cité, entre autres, le Comité de suivi de l’accord (CSA) et ses sous-comités, le Comité technique de sécurité (CTS), les équipes mobiles d'observation, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le Bureau du Haut représentant du Président de la République pour l'accord, les autorités intérimaires, les conseillers spéciaux dont les décrets de nomination ont été abrogés, etc.
Le ministre a précisé que si l’accord a été rejeté par le gouvernement et que certaines de ses structures ont été suspendues ou fermées, d’autres démembrements ont été épargnés compte tenu de leur portée dans le processus de préservation et de consolidation de la cohésion nationale. Il s’agit notamment de la Commission nationale de DDR ainsi que le Conseil national de la réforme du secteur de la sécurité. Toutefois le ministre a précisé que les textes les régissant ont été relus pour en extraire toute mention faite à l’accord avant de donner à ces structures une mission nationale élargie aux groupes d'autodéfense.
Investi de la lourde mission de la réconciliation nationale après plus d’une décennie de crise, Ismaël Wagué reste convaincu que la réconciliation va également de pair avec la réparation. Face à l’ampleur des dommages subis par les victimes, il table sur des milliers de réparations d’ici la fin l’année. Selon lui, la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation), en partant, a légué à l'Autorité de réparation plus de 35.000 dépositions. «Notre ambition est qu'on soit en mesure de réparer au moins 2.000 personnes d'ici la fin de l'année», a-t-il fait savoir. Pour y parvenir, le chef du département en charge de la Réconciliation a rassuré que les différents spécialistes sont déjà à pied d’œuvre.
3.000 EX-COMBATTANTS- En outre, le ministre Ismaël Wagué a fait savoir que chacun a vécu la crise de 2012 à sa façon. Du Nord au Sud en passant par le Centre et la capitale Bamako, certains sont allés dans les camps de déplacés, d’autres ont abandonné le pays. Il dira que le Centre pour la paix et l'unité est mis en place pour prendre en compte ce principe de non-répétition à l’image de ce qui s'est passé au Rwanda avec le génocide. Sachant que le Mali est un mélange de tout, au niveau du CPU, ils sont en train de s’inspirer aussi de la question de la gestion des autochtones au Canada.
Dans le même sillage de la réconciliation, le ministre Wagué a annoncé qu’il a été décidé, dans le cadre de la phase d’urgence 2024, de prendre en charge 3000 ex-combattants. De ce fait, le quota reparti est de 2000 pour l'intégration dans les Forces de défense et de sécurité avec le grade de soldat et 1000 pour la réinsertion socio-économique. «Ceux qui étaient éligibles sont les anciens mouvements signataires qui sont restés du côté de l'État, ceux qu'on appelle les mouvements signataires républicains. Il s'agit, entre autres, du GATIA, du MSA, d'une partie des mouvements arabes de l'Azawad, des mouvements sédentaires, mais aussi élargis aux mouvements d'auto-défense, comme les milices dogons et peuls», a détaillé Ismaël Wagué. Il dira qu’aujourd'hui, ils sont en train de travailler pour pouvoir commencer les premières intégrations et réinsertions au niveau des Régions de Ménaka, Gao, Tombouctou et Kidal.
Sur un tout autre chapitre, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué a évoqué le Projet communautaire de relèvement et de stabilisation du Sahel (PCRSS). Il dit avoir jugé opportun de récupérer ce projet avec son collègue de l’économie et des Finances, afin de déconstruire les préjugés et de pouvoir restaurer la confiance entre l’État et les populations. Car, selon lui, l'un des problèmes au Mali est le manque de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Mettant les populations locales au cœur des actions, dit avoir innové au niveau de ce projet avec l’approche Développement conduit par les communautés (DCC).
En ce qui concerne le terrorisme, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué a fait savoir que lutter contre le phénomène est très complexe dans la mesure où il est extrêmement difficile de savoir qui est terroriste et qui ne l'est pas. «L'État du Mali a des difficultés à déployer des militaires partout. D'ailleurs, aucun pays n'est en mesure de le faire…», a-t-il indiqué. Avant de saluer les prouesses de son ministère qui ont permis d’amener les différents acteurs de l'accord autour d'une seule table et de mettre en place un cadre de concertation inter-Maliens avec des avancées réelles. Le ministre a expliqué le rejet de l’accord par la mauvaise foi de certains mouvements signataires et l’immixtion de certains acteurs internationaux.
Une autre prouesse soulignée par Ismaël Wagué est l’organisation à hauteur de souhait du Dialogue inter-Maliens avec la prise en compte des difficultés rencontrées avec l’accord. Il s’agit notamment de la poursuite des réformes politico-institutionnelles, la refondation de l'État, la prise en charge du cas des réfugiés, des déplacés, la mise en place d’un système humanitaire efficace, etc. Mais aussi, la création des conditions idoines pour le retour des réfugiés, particulièrement ceux de Kidal.
Alors que le processus de réconciliation est pleinement engagé et qu’un grand nombre de mouvements rejoignent les rangs malgré quelques situations d’entêtement, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a affirmé que la main du gouvernement reste toujours tendue et éternellement tendue. Parce que le gouvernement de la Transition est certes ferme, mais épris de paix, de réconciliation pour mettre tous les Maliens ensemble.
«80% des anciens mouvements signataires sont aujourd'hui avec l'État. Ceux qui ne sont pas avec l'État, ce sont les mouvements qui se sont alliés aux terroristes. Ce sont les mouvements qu'on retrouve au sein du Front de libération de l'Azawad (FLA) qui a été créé récemment. Et ce Front a fait une alliance très claire avec le JNIM», a expliqué Ismaël Wagué. Il a rassuré que «la main du gouvernement est toujours tendue à tout Malien qui s'est trompé». En revanche, il a tenu à préciser que «la réconciliation passera aussi par la fin de l’impunité». «Des Maliens ont attaqué le bateau Tombouctou. Ils ont tué des femmes et des enfants et l'ont revendiqué publiquement. Ce sont des actions qui ne peuvent pas rester impunies car la justice aussi doit faire son travail», a insisté le ministre.
Après avoir évoqué les défis, le ministre Ismaël Wagué s’est aussi prononcé sur les perspectives de son ministère. Au premier rang de ces priorités, il a parlé de la réparation pour les victimes, ainsi que de la création des conditions pour permettre aux Maliens de se sentir à l'aise dans le processus de développement. En outre, il a fait mention de la fonctionnalité totale et l'opérationnalisation du Centre pour la paix et l'unité au Mali.
En conclusion, le ministre chargé de la Paix et de la Réconciliation nationale a invité les Maliens à se faire confiance et à avoir confiance en leurs dirigeants. «Il faut que chacun comprenne que ce sont les Maliens seuls qui peuvent trouver des solutions aux problèmes des Maliens. Les autres peuvent nous aider, mais c'est nous seuls qui pouvons trouver des solutions à nos problèmes», a indiqué Ismaël Wagué, qui a demandé à tous les Maliens, de l'intérieur comme de l'extérieur, de se sentir Maliens et de penser à la construction nationale.
Alassane Cissouma
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