
Il est 11h à Djelibougou
dans la cour de sa maison, Sitan Diallo, une femme au teint clair et à la
taille élancée est en train d’éventer son feu sur lequel mijote une sauce
yassa. À côté d’elle, jouent sur son téléphone ses fils Mahamane 7 ans et Sidi
4 ans. La mère de famille explique : «Si je ne leur donne pas mon téléphone,
ils vont me fatiguer et je ne pourrai pas cuisiner. Grâce au téléphone, je peux
faire toutes mes tâches ménagères en un record sans qu’ils aient à me
déranger».
Elles sont plusieurs comme
Sitan à donner leur téléphone à leurs enfants pour vaquer à leurs occupations
sans savoir que cela a de grands impacts sur la vie de leur progéniture. «La
forte utilisation des téléphones a des conséquences sur la vie des enfants»,
nous apprend le psychologue Bourama Sangaré. Joint par téléphone, il explique
qu’elle peut entraîner une diminution de la capacité cognitive. «L’enfant qui
est longtemps exposé aux écrans peut avoir des troubles du langage»,
prévient-il. Elle peut aussi entraîner des troubles de conduite et une
hyperactivité.
De son côté, le sociologue Adama Dembélé indique que ceux qui passent plus de temps avec les écrans interagissent moins avec les gens. C’est le cas de Drissa Diop, 17 ans, teint noir, mince et grand de taille. «Depuis très jeune, j’ai été exposé aux écrans. À l’école, j’étais très intelligent mais pas quand il s’agissait de me faire des camarades, affirme t-il».
Il poursuit : «Jusqu’à présent cela me suit car j’ai l’impression d’être différent des autres, je ne suis pas très bavard, je ne suis pas non plus très à l’aise auprès des gens.»
PROBLÈME FAMILIAL- «Ma
fille passe énormément de temps sur mon téléphone. Le matin, quand elle se
réveille, la première chose qu’elle réclame c’est le téléphone, elle refuse de
manger sans, la nuit elle se couche très tard. Cela me pose des problèmes avec
mon époux qui pense que c’est de ma faute», affirme Nanaïssa Keïta, une
ménagère de 30 ans. «Ma fille est déjà accro au téléphone, je veux l’aider
avant qu’il ne soit trop tard», se plaint-elle.
Le sociologue affirme aussi
qu’un enfant qui utilise fréquemment le téléphone, ne peut être concentré. «Il
ne va pas jouer au dehors, n’interagira avec personne ce qui sera un pont entre
lui et son monde». Il alerte également sur la naissance d’un nouveau phénomène
«le remplacement des parents et des professeurs par le téléphone». En effet,
les écrans exposent les enfants à une précocité à certaines images. «Certaines
choses que les enfants doivent apprendre avec leurs parents, ils les apprennent
avec leur téléphone. Ce qui fait que le rôle de tuteur est attribué aux écrans.
Or, le téléphone ne peut remplacer les parents. Un enfant a besoin de ses
parents. Ce qui aggrave les choses encore plus, c’est la dépendance des parents
pour leur téléphone», informe-t-il.
Le psychologue Sangaré prévient que les effets des écrans du téléphone s’intensifient à long terme. Il signale qu’ils pourraient aboutir à une diminution de sensibilité émotionnelle ou à un manque d’empathie. Les comportements agressifs ou violents pourraient aussi en résulter.
Le professeur Setigui
Kouyaté regrette la même chose. «Aujourd’hui, le téléphone a favorisé la
paresse et la médiocrité intellectuelles chez
l’enfant. Toute activité scolaire
ou extra-scolaire qui n’a pas sa réponse dans le téléphone, sur Google, dans
une application téléphonique ou prise en photos-images n’a de bonnes réponses
chez les élèves. En effet, on ne réfléchit plus de soi-même» ; déplore
l’enseignant.
Habiboulah Maïga,
informaticien télécom, explique que la lumière bleue qui est dominante sur les
écrans chauffent les neurones et agressent les yeux. Il déconseille l’usage du
téléphone par les enfants, car leur cerveau est en plein développement. «Nous
sommes tous exposés aux ondes, le cerveau d’une personne âgée a la capacité d’y
faire face, pas celui des enfants qui ont tendance à les absorber ce qui
pourrait conduire à un abrutissement chez l’enfant», informe t-il. Le téléphone n’est pas que
négatif, poursuit-il, les divertissements positifs aident l’enfant à s’épanouir
et lui donner un bon état émotionnel. Le jeu par exemple joue un grand
rôle dans son développement,
concède-t-il.
Ibrahim Haïdara explique qu’il ne laisse pas son téléphone à ses enfants car selon lui, l’enfant apprend par observations et reproduit le modèle auquel il est exposé. Donc, il préconise la lecture aux parents comme cela, l’enfant serait tenté de le reproduire.
Le psychologue Sangaré conseille la limitation des écrans. «Quelques soient leurs contenus, le temps d’exposition doit être contrôlé et ne doit pas être précoce, ça tient compte de l’âge de l’enfant, tonne t-il.
Interdiction
En 2024, plusieurs pays à
travers le monde ont décidé d’interdire l’accès des écrans aux enfants. Au
Togo, Kayi Afidé Alognon, membre du ministère de l’Enseignement technique, a
expliqué que l’interdiction du téléphone dans son pays vise à améliorer la
qualité de l’apprentissage des élèves. «En effet, a-t-il expliqué, même avec un
téléphone dans le sac, la concentration est altérée, et ils peuvent l’utiliser
pour prendre des photos ou accéder à des contenus inappropriés.»
Au Brésil, le Sénat a
approuvé fin décembre 2024 une loi pour «préserver la santé mentale, physique
et psychologique des enfants et des adolescents». De plus, la Nouvelle-Zélande
a récemment interdit l’utilisation des téléphones portables à l’école,
obligeant les élèves à les garder éteints dans leur sac ou dans leur casier
pendant les cours.
Par ailleurs, plusieurs
personnes riches dans le monde interdisent l’accès aux téléphones à leurs
enfants. Bill Gates fondateur de Microsoft a déclaré : «Il est important de
déterminer dans quelles situations les écrans peuvent être utilisés de manière
appropriée et dans quelles situations cela devient excessif. Nous n’utilisons
pas de téléphone à table pendant les repas, et nous n’avons pas donné de
portable à nos enfants avant leurs 14 ans, même lorsqu’ils se plaignaient que
d’autres en avaient déjà.»
Steve Jobs, patron de Apple, a relevé à un journaliste qui l’interviewait que ses enfants n’utilisaient pas l’Ipad. «Nous limitons la technologie que nos enfants ont le droit d’utiliser à la maison», a-t-il souligné.
Au Mali, malgré tous ces
dangers aucune loi n’est adoptée pour la limitation des écrans chez les enfants
à bas âge.
Fatouma CISSÉ
Étudiante L3 ESJSC
Rédaction Lessor
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