
Lassinèba Traoré est un des rares sculpteurs du Cercle de Bla. Nous
l’avons rencontré dans son atelier situé au quartier Bléla. Âgé d’une trentaine
d’années, Lassinèba est un sculpteur très doué qui a appris ce métier depuis le
bas âge.
Il raconte que depuis l’âge de 7 ans, il assistait son père
dans son atelier de sculpture. «Après mon diplôme d’études fondamentales (DEF),
j’ai décidé d’aller dans une école ou dans un centre de formation pour
apprendre les nouvelles techniques et innovations de la sculpture différentes
de celles que mon père m’a enseignées. J’ai fait le concours d’entrée à
l’Institut national des arts (INA) de Bamako, issu de la promotion 2008-2012»,
précise Lassinèba.
Après avoir réussi au concours d’entrée de la fonction
publique, notre sculpteur été mis à la disposition de la direction régionale de
la culture de Ségou. «Après quelques années à Ségou, j’ai été muté à Bla.
Depuis, je suis le chef de service des arts et de la culture», ajoute-t-il. «J’ai
créé beaucoup d’œuvres parmi lesquelles des montres, des cuillères et des
fourchettes toutes en bois, des trophées Ciwara, des guitares et pleins
d’autres objets», dit-il.
Il est l’auteur d’une œuvre d’art qui parle du Mali et de
l’Afrique d’aujourd’hui, qu’il a présente et explique à l’occasion au
gouverneur de la Région de Ségou. Le sculpteur informe que son œuvre représente
«l’oiseau qui pond et couve ses œufs afin d’avoir des oisillons. Mais jamais,
après la ponte, le volatile ne casse ses œufs. à l’opposé de l’oiseau qui
veille sur sa ponte, les Africains pleurent, aujourd’hui, car des dirigeants détruisent
leur pays pour leurs propres intérêts. Dans mon œuvre, l’œuf représente
l’Afrique qui pleure, l’oiseau symbolise les dirigeants africains, le cauris,
l’intérêt ou la richesse des dirigeants africains».
Une autre œuvre de l’artiste dénommée «Autour du thé»
symbolise les hommes d’aujourd’hui. Que veut dire l’artiste ? «Autour du
thé», les causeries évoquent toujours les autres mais jamais soi-même. Tout le
monde se préoccupe des affaires des autres. Chacun a un fouet au cou. On ne
fait que parler des problèmes des autres et on oublie les siens propres. Mais
aussi, autour du thé, tout le monde se donne la main, nous sommes soudés voire
solidaires. En ce moment, la théière a de grandes oreilles, c’est un mode de
vie actuel», détaille le sculpteur.
Lassinèba réalise des prouesses avec les matériaux qu’il
utilise. Il confectionne plusieurs outils comme les manches de couteaux qui
s’exportent à l’étranger. Il explique qu’entre les quatre techniques utilisées
en sculpture (le modelage, la stéréo lithographie, la taille et l’assemblage),
il fait, le plus souvent, recours aux deux dernières pour créer ses œuvres. La
taille consiste à enlever certaines parties du bois, à travailler à l’aide des
outils afin d’avoir un objet fini. Et l’assemblage consiste à réunir les éléments
de l’œuvre, précise l’interlocuteur.
Quant aux autres techniques, je les
utilise très rarement, cela ne veut pas dire que je ne les maîtrise pas, mais
c’est dû aux différentes commandes de mes clients. Le plus souvent ce sont des œuvres
créées en bois que je confectionne, explique Lassinèba Traoré. La sculpture
peut se réaliser selon trois procédés, à savoir prélever la matière dans un
bloc compact, façonner une matière molle pour créer des formes et, enfin,
fabriquer ce que l’on veut réaliser. Beaucoup de gens font la confusion entre
un sculpteur et un menuisier ou une potière.
Le président du Conseil local de la jeunesse de Bla, Balla
Coulibaly, a passé commande d’œuvres, en l’occurrence des trophées Ciwara, avec
Lassinèba. Et Mme Haïdara Ramata Coulibaly, restauratrice très bien connue à
Bla, a aussi acheté des couverts (assiettes, cuillères et fourchettes) en bois
avec Lassinèba. Elle a expédié ces objets à sa fille Djénèba Haïdara, mariée au
Gabon. Cette dernière a visiblement fait découvrir ses couverts à ses hôtes et
visiteurs. Ces derniers qui ont du apprécier ces matériels, n’ont pas hésité, à
leur tour, à passer commande de centaines de pièces, car ils ont apprécié le
travail du sculpteur.
Pour la commercialisation de ses œuvres, l’artiste est plutôt orienté vers d’autres localités du pays. «à part les trophées Ciwara et quelques petites œuvres qui sont achetées à Bla, toutes mes autres créations partent vers d’autres localités du pays, parfois même hors du Mali», dit-il.
«J’ai réalisé une voiture en bois pour le «Roi 12» qui est
dans son salon et lui sert de table de télévision», revèle-t-il, ajoutant : «Je
suis confronté à des difficultés dans l’exercice de mon métier de plaisir à
cause de la déforestation. La majeure partie de mes œuvres sont confectionnées
en bois. J’ai de la peine à trouver le bois qu’il me faut. Beaucoup de gens
ignorent la valeur de mes œuvres même si la pauvreté est la raison principale
de la faiblesse du marché local de la sculpture», souligne le sculpteur.
«Le tout n’est pas de travailler, il faut aussi pouvoir vivre de sa production et subvenir à ses besoins», confesse Lassinèba Traoré qui avoue qu’en dehors de son salaire, la sculpture lui permet d’arrondir les angles, mais, reconnaît-il, les temps sont trop durs présentement.
Lassinèba Traoré reconnaît avoir participé à différentes foires-expositions nationales à Mopti, à Ségou et à Bla. En plus de la sculpture, Lassinèba joue très bien de la kora. Cet instrument de musique est une autre corde à son arc d’artiste qui le fait remarquer lors des cérémonies sociales et de divertissements.
Moussa OUÉRÉ
Amap-Bla
Rédaction Lessor
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