
Une forte délégation
s’est rendue samedi à Moura pour apporter réconfort moral et matériel aux
populations encore sous le choc. Conduite par le ministre de la Réconciliation,
de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation
nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, la délégation comprenait également
son collègue Oumar Diarra en charge de l’Action sociale, un magistrat et trois
membres du Conseil national de la Transition.
Transparence pour
transparence, le Mali n’a rien à cacher. L’opération de Moura, chef-lieu de la
Commune de Togué Morari, dans le Cercle de Djenné (Mopti), est un franc succès
militaire. Près de 200 terroristes ont péri sous le feu de l’Armée. Plusieurs
dizaines d’ennemis ont été fait prisonniers. Si le succès est célébré par les
Maliens, des voix se sont élevées à l’étranger pour crier au «massacre de
civils».
Pour établir la vérité
et démontrer clairement que l’Armée n’a fait que détruire un sanctuaire
terroriste, l’état-major multiplie les sorties médiatiques pour donner tous les
détails nécessaires et rassurer les populations. Gage supplémentaire de bonne
foi, la justice militaire s’est saisie du dossier et a annoncé l’ouverture
d’une enquête aux fins de faire la lumière sur les événements.
Les membres de la délégation ont embarqué samedi au petit matin dans un avion militaire de transport de troupes. Les éléments du service d’investigation judiciaire étaient munis de leurs équipements. Un véritable laboratoire ambulant.
LES VÉRITÉS DU
TERRAIN- Un peu plus d’une heure après l’embarquement à Bamako, le gros oiseau
s’est posé à Sevaré où la délégation a pris place dans un hélicoptère. Un quart
d’heure plus tard, l’appareil a atterri au village de Moura. Les enquêteurs se
sont immédiatement mis au travail. Tandis que les ministres Wagué et Diarra
ainsi que le reste de la délégation engageaient la conversation avec les
habitants. Il faut dire que les villageois sont encore sous le choc. Les
hommes, par mesure de prudence, choisissent de s’éloigner du village le jour.
La nuit, ils y reviennent, confie un notable. Le risque de représailles est évident.
Les enlèvements sont vite arrivés. L’ennemi n’a aucun code d’éthique.
Le traumatisme de
l’assaut dans les alentours du village est perceptible sur les visages. On
croise des regards craintifs et désolés. La peur des représailles n’est pas une
billevesée. Elle se vit à Moura, très loin des carottes molles servies dans les
rapports de certaines organisations de droits de l’Homme.
Ce fut le dimanche de
toutes les angoisses. Les différents Katibas avaient rendez-vous dans la
localité pour des concertations. à l’ordre du jour, des plans d’attaque de
casernes, des poses d’engins explosifs et des points divers concernant
notamment la stratégie de financement du groupe terroriste. Mais les événements
ont tourné au vinaigre pour eux. L’Armée s’est invitée par surprise et beaucoup
de chefs terroristes furent pris au piège. Le déluge de feu qui s’est abattu
sur le rassemblement, en a mis bon nombre hors de combat.
Moura est situé au
milieu d’une vaste plaine agricole. Pendant la crue, la localité n’est
accessible que par pirogue. à l’entrée du village, à environ un kilomètre des
premières habitations, plusieurs dizaines de motos calcinées sont entassées.
C’est ici que l’Armée a surpris l’ennemi. Les fosses communes sont juste à côté.
Ceux qui ont prétendu que les combats se sont déroulés dans le village
racontent des contrevérités. Un champ d’eucalyptus, véritable poumon vert pour
la localité, est un endroit idéal pour se cacher du regard de l’aviation
militaire. C’est dire que le choix de Moura pour abriter cette importante
rencontre des hors-la-loi était loin d’être le fruit du hasard. Mais le
rendez-vous aura été le dernier pour la plupart d’entre eux.
Abdoulaye, nom
d’emprunt, (sécurité oblige), a visiblement l’estomac encore noué par la peur.
Il n’est pas un témoin oculaire de l’assaut et des frappes aériennes parce
qu’il était occupé par les travaux champêtres. « Je labourais mon champ » à
quelques kilomètre du village. « Oh mon Dieu ! Quelle délivrance ! Depuis
plusieurs années, nous sommes colonisés par ces individus et voilà qu’un beau
matin, l’Armée arrive enfin », confie notre interlocuteur. Cet habitant drapé
dans un boubou flottant au vent chaud de la plaine, assure que les militaires
ne s’en sont pris qu’aux terroristes qui se rassemblaient ici (il montre du
doigt le bosquet). Mais notre interlocuteur ne cache pas que la menace n’est
pas totalement éliminée. Juste écartée. Pour lui, les terroristes vont
revenir.
Fatoumata Dicko est venue puiser de l’eau dans la mare. Il ne reste qu’une flaque d’eau boueuse que les habitants partagent avec le bétail. Pour l’eau à boire, les femmes creusent le sable pour avoir de l’eau filtrée qu’elles transportent par charrette tractée par deux ânes agonisant sous le poids des bidons de 20 litres. Malgré tout, la jeune femme a le sourire. Elle a le cœur léger après l’élimination des terroristes qui leur imposaient une vie infernale. Mais elle est peu loquace au sujet des terroristes. Par dégoût ou par peur ? Les deux. Les occupants leur imposaient des conditions de vie draconiennes durant près d’une décennie.
MOURA RECONNAISSANT-
Vers la mi-journée, la délégation est accueillie au domicile du chef de
village. Lors de la rencontre avec les notables, le ministre Oumarou Diarra a
expliqué que le gouvernement tient à apporter tout son appui au village,
ajoutant que notre pays fait face à une guerre asymétrique imposée. « Nous
avons beaucoup souffert mais votre présence nous réconforte », a confié le maire
de la Commune, M’Barka Tamboura. « C’était un dimanche, se souvient-il. Il était
11 heures lorsque nous avons vu les hélicoptères atterrir et des militaires
lourdement armés sont descendus pour ouvrir le feu sur les terroristes.
Lorsque les premiers
coups de feu ont retenti, je me suis replié chez moi pour mettre ma famille en
sécurité. Les fouilles dans le village se sont poursuivies jusqu’au mardi et
des terroristes ont été retrouvés dans certaines maisons », témoigne l’édile.
Ni le maire ni les notables n’ont parlé de massacre des populations civiles.
L’élu local a remercié le gouvernement pour
son assistance et lui a demandé de créer les conditions d’une paix durable dans
la contrée. Le chef du village, Alou Sylla, lui, a demandé avec insistance aux
ministres de ne plus jamais abandonner le village aux mains des ennemis de la République.
« Pour le retour de
la paix, chacun a un rôle à jouer », a indiqué le ministre Diarra qui a promis
un appui de taille pour régler la délicate question de manque d’eau potable.
Les terroristes, selon lui, profitent toujours de la précarité pour enrôler les
jeunes. Le ministre Diarra a en effet insisté sur la sensibilisation pour
barrer la route au recrutement des jeunes dans les rangs de l’ennemi. Moctar
Bolly, influent leader de la jeunesse peulh, a conseillé les villageois dans le
sens du rejet catégorique du terrorisme et de la violence. « Vous n’avez
d’autres ennemis que les terroristes qui sont, du reste, de simples bandits »,
dira-t-il, avant d’inviter les sages du village à dénoncer la présence des
jeunes radicaux du village.
Avant la remise
officielle des vivres au nom du chef de l’État, le ministre Wagué dira à la
presse que l’État du Mali se doit d’apporter du réconfort moral et matériel à
Moura. « Les FAMa ont fait un travail remarquable en sécurisant les
populations, a ajouté le ministre Wagué. L’Armée est en capacité aujourd’hui
d’intervenir partout et en temps réel. Ici à Moura, les populations civiles
n’ont fait aucun cas de tuerie. »
Bourgade de quelques
milliers d’âmes, Moura fut un havre de paix avant l’arrivée des terroristes qui
ont trouvé en ces lieux un sanctuaire idéal. La délégation a réaffirmé la ferme
volonté des autorités de la Transition à bouter les terroristes hors de nos
frontières. Et leur a assuré surtout que les allégations mensongères de
certains médias et organisations dites de droits de l’Homme ne visent qu’à
semer le doute et la discorde.
Moura est libérée du joug terroriste mais les villageois manquent de tout. Heureusement, les deux membres du gouvernement ne se sont pas déplacés les mains vides. Au nom du président de la Transition, une enveloppe symbolique a été remise au chef du village et un important lot de vivres et des nattes ont été offerts aux foyers du village. Les heureux bénéficiaires n’ont pas attendu le départ des visiteurs pour commencer le partage du don du gouvernement.
Envoyé spécial
Ahmadou CISSÉ
Ahmadou CISSE
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