Mme Diawara Aoua Paul Diallo : «Nous voulons un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail»

À l’occasion de la tenue de la Conférence sociale qui s’ouvre aujourd’hui, la ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social explique les enjeux de ce rendez-vous majeur devant déboucher sur un pacte de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance.

Publié lundi 17 octobre 2022 à 05:48
Mme Diawara Aoua Paul Diallo : «Nous voulons un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail»

Il s’agira de faire un diagnostic inclusif afin d’apporter des mesures correctives aux inégalités salariales, aux besoins de renforcement du cadre juridique et institutionnel favorable au dialogue social, à la prévention et la gestion des conflits


L’Essor : La Conférence sociale dans le domaine du travail débute aujourd’hui pour prendre fin le 22 octobre prochain. Pourquoi une telle rencontre ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Depuis quelques années, nous assistons à une montée des revendications catégorielles avec son corollaire de grèves souvent illimitées dans les secteurs public et privé. Cette situation contribue à perturber considérablement le fonctionnement global de l’économie nationale, avec des difficultés de tous ordres dans les deux secteurs.

Afin d’aboutir à un apaisement durable du climat social, les pouvoirs publics ont manifesté la volonté d’associer les partenaires sociaux aux réformes portées par le gouvernement de Transition sur instructions du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.  Ainsi, nous voulons obtenir un consensus entre les principaux acteurs du monde du travail sur les questions économiques et sociales essentielles, mais aussi promouvoir la bonne gouvernance, favoriser la paix, la stabilité sociale et économique.

La tenue de cette Conférence sociale dans le domaine du travail est le maillon essentiel de l’adoption d’un Pacte de stabilité sociale, de sécurité et de croissance. Ce pacte fait partie des actions prioritaires inscrites dans le Programme d’action gouvernemental.

Ce rendez-vous nous permettra, entre autres, d’aboutir à cette synergie d’actions tant recherchée entre les différents acteurs du travail afin d’asseoir les bases d’un dialogue social fédérateur et inclusif, tout en faisant le diagnostic des causes réelles de la détérioration du climat social. C’est également l’occasion de proposer des reformes idoines en faveur d’un développement socioéconomique durable.

L’Essor : Comment définissez-vous ce Pacte de stabilité, sociale, sécuritaire et de croissance ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Nous voulons dégager un consensus général entre tous les acteurs autour des problématiques majeures du monde du travail. Cela, à travers un diagnostic inclusif afin d’identifier et d’apporter des mesures correctives idoines concernant les sujets d’intérêt commun à savoir :  les inégalités salariales, les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites, du cadre juridique et institutionnel favorable au dialogue social et les mécanismes appropriés de prévention et de gestion des conflits. C’est cela qui nous amènera à bâtir les grandes lignes d’un pré accord devant favoriser la pose des jalons d’un Pacte de stabilité sociale.

L’Essor : Quel sera l’impact de cette rencontre majeure sur les différentes revendications syndicales persistantes qui menacent la stabilité de plusieurs secteurs ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Ce Pacte vise à ébaucher un plan d’action incluant toutes les grandes préoccupations individuelles et collectives des organisations syndicales et patronales, en accord avec la partie gouvernementale, afin de favoriser le traitement de toutes les revendications des travailleurs dans un cadre uniforme, consensuel et apaisé. Le Pacte se présente donc comme un puissant outil de prévention et de gestion des éventuels conflits dans le milieu du travail à travers lequel, les parties vont gérer les sujets d’intérêt commun dans un climat de confiance mutuelle.

L’Essor : Quels sont les acteurs concernés ? Quelle appréciation faites-vous de leur adhésion à l’initiative ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Trois principaux groupes d’acteurs prendront activement part à cette conférence à savoir le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), les travailleurs regroupés au sein des centrales syndicales et les syndicats non affiliés, avec l’accompagnement du Bureau international du travail (BIT). Le gouvernement sera représenté par les départements ministériels, les directions des ressources humaines (DRH) et les délégués régionaux gouverneurs de région et du District, directions régionales du travail, de l’emploi ainsi que du développement social et de l’économie solidaire.

L’inclusivité et le consensus sont les garants de cet événement majeur. C’est pourquoi, nous nous sommes organisés au sein d’une commission et de quatre sous-commissions impliquant tous les acteurs cités plus haut dans le processus d’élaboration des termes de référence jusqu’aux documents devant servir de base de discussions dans les travaux techniques.


C’est donc le lieu pour moi de remercier et féliciter la commission d’organisation de la Conférence qui a été composée de façon tripartite (gouvernement, patronat et syndicats) pour le travail remarquable abattu dans le consensus en vue de la réussite de l’évenement. Leur participation active aux travaux d’organisation de la conférence est un gage de leur adhésion pleine et entière à cette initiative.

L’Essor : Quel mécanisme de suivi comptez-vous mettre en place pour la prise en compte des recommandations qui en seront  issues ?

Mme Diawara Aoua Paul Diallo : Conformément à la vision des plus hautes autorités de la Transition, les recommandations qui sortiront de cette Conférence sociale auront un caractère exécutoire. Leur mise en œuvre à travers un mécanisme consensuel et en accord avec le patronat et les organisations syndicales de travailleurs sera le garant de la durabilité de cet accord social pour donner une stabilité durable à notre pays, soutenu par un plan d’action de mise en œuvre qui sera élaboré et validé à son tour par tous les acteurs.

Je voudrais rendre grâce à Allah de nous avoir permis de trouver déjà un premier consensus entre toutes les parties prenantes pour la tenue de cette Conférence. C’est la preuve que les travailleurs du Mali, leurs organisations syndicales respectives et le patronat malien sont capables de dépasser leurs différences et de se retrouver autour de l’essentiel qui est la stabilité du Mali et le bien-être de nos compatriotes dans le respect de notre souveraineté.

 J’appelle les différents participants à mettre le Mali au-dessus de tout à travers leur participation active aux ateliers thématiques et à la plénière. Je leur réitère le soutien des plus hautes autorités de la Transition et mon engagement personnel à leurs côtés tout au long de ces travaux. Je les rassure également de mon engagement sans faille pour la mise en œuvre des recommandations qui en seront issues.

Propos recueillis par

Mohamed D. DIAWARA

Mohamed DIAWARA

Lire aussi : 38è anniversaire de la disparition du président Thomas Sankara : le message d’hommage du capitaine Ibrahim Traoré

À l’occasion du 38è anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Isidore Noël Sankara, le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a rendu un vibrant hommage au père de la Révolution d’août 1983.

Lire aussi : Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Les articles de l'auteur

Mali : Les ressortissants des USA soumis au paiement de la caution de visa

Le gouvernement malien réagit à la «décision unilatérale» des États-Unis d'Amérique d'imposer à ses citoyens à partir du 23 octobre 2025, le versement d'une caution de 5000 ou 10.000 dollars américains (plus de 2 millions ou environ 4 millions de Fcfa) pour l'obtention d'un visa d'affaires ou de tourisme de types B-1/B-2..

Par Mohamed DIAWARA


Publié dimanche 12 octobre 2025 à 11:10

Visa américain : Les Maliens soumis au paiement d'une caution

À compter du 23 octobre 2025, les ressortissants maliens jugés éligibles pour un visa américain B-1/B-2 (affaires ou tourisme) devront verser une caution allant de 5.000 à 10.000 dollars américains (environ 2,8 millions à 5,5 millions de Fcfa) avant la délivrance du visa..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 14:40

Mali: L'enseignement de la Révolution française de 1789 suspendu à l'école

La révolution française de 1789 ne fait plus partie des leçons d'histoire des classes de la 9è année. Cette décision de suspension a été prise le jeudi 9 octobre 2025 par le ministère de l'Éducation nationale.

Par Mohamed DIAWARA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 16:50

Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion : La 30è édition prône la diversité culturelle

Cet évènement a été initié en 1995, avant d’être institutionnalisé en 2001 pour soutenir et renforcer les valeurs de solidarité dont notre nation est dépositaire. Il est reparti en quatre semaines thématiques pour véhiculer des messages de solidarité, qui représente une vertu cardinale de notre pays, et réaliser des actions de bienfaisance.

Par Mohamed DIAWARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 07:53

Enseignement fondamental public : Le transfert des élèves est gratuit

La perception de frais de transfert d'élèves auprès des parents est illégale. Le directeur national de l’enseignement fondamental dit avoir été saisi quant à cette situation préoccupante..

Par Mohamed DIAWARA


Publié samedi 04 octobre 2025 à 18:55

École catholique de Bamako : C’est reparti, mais sur de nouvelles bases

Certains de nos compatriotes semblent s’être fait une spécialité de dramatiser les choses. Certes, l’arrêt des subventions de l’État est une réalité qui a été déjà ressentie avec le licenciement de certains maitres qui émargeaient sur ces fonds, mais les oiseaux de mauvaise augure prédisaient plutôt le cataclysme voire la fin de l’enseignement catholique..

Par Mohamed DIAWARA


Publié vendredi 03 octobre 2025 à 07:37

Trois visiteurs de marque au groupe scolaire Kalaban-Coura Nord

Il est 7 heures 35 minutes au Groupe scolaire Kalaban-coura Nord en Commune V du District de Bamako. La journée de ce mercredi 1er octobre ne ressemble pas aux autres..

Par Mohamed DIAWARA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:06

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner