#Mali : Mme Coulibaly Mariam Maïga : «La feuille de route genre, élections et réformes conduira à une meilleure représentativité des femmes»

Notre pays célèbre demain la Journée internationale de la femme. En prélude de l’évènement, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga, dévoile dans cette interview les stratégies pouvant accroître la représentativité des femmes dans les instances décisionnelles

Publié jeudi 07 mars 2024 à 07:04
#Mali : Mme Coulibaly Mariam Maïga : «La feuille de route genre, élections et réformes conduira à une meilleure représentativité des femmes»

L’Essor : Quelles sont les principales mesures prises par votre ministère pour accroître la représentativité des femmes dans les instances décisionnelles ? 

Mme Coulibaly Mariam Maïga : La représentativité des femmes dans les instances décisionnelles nécessite l’adoption de documents de politique et des textes. D’où l’adoption de la Politique nationale genre du Mali en 2010. Il faut aussi retenir l’adoption de la Politique nationale de la famille en 2015. Le Mali a aussi adopté le décret n°2014-0368/PM-RM du 27 mai 2014, modifié, fixant le Mécanisme institutionnel d’orientation, d’impulsion et de suivi de la mise en œuvre de la Politique nationale genre du Mali. La grande victoire fut l’adoption de la Loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Il faut aussi noter l’adoption et le lancement officiel des activités de la Feuille de route «Genre, Élections et Reformes». Par ailleurs, à côté de ces mesures principales, il y a des activités ordinaires d’information, de sensibilisation et de plaidoyer.

L’Essor : Quels sont les défis majeurs qui persistent pour atteindre une meilleure représentativité des femmes dans les instances décisionnelles ? 

Mme Coulibaly Mariam Maïga : La représentativité des femmes dans les instances décisionnelles doit être un idéal à poursuivre pour un développement harmonieux du Mali et cela malgré les défis qui doivent être relevés. Ainsi, comme défis majeurs, on peut retenir  les pesanteurs socio-culturelles, le faible niveau d’alphabétisation des femmes. L’un des freins reste aussi le faible accès des femmes aux crédits et aux marchés. S’y ajoute l’application timide des documents de politique et des textes sur la promotion du genre.

L’Essor : Quelles sont les stratégies et initiatives les plus prometteuses pour surmonter ces défis et accélérer les progrès vers une parité effective ?

Mme Coulibaly Mariam Maïga : Comme stratégies, il faut déjà intensifier les actions d’information, de sensibilisation et de plaidoyer autour des documents de politique et des textes pour une meilleure appropriation. Il faudra aussi poursuivre les actions de renforcement de capacités des femmes afin de développer leur leadership et favoriser leur autonomisation. Pour surmonter ces défis, il faut créer un environnement favorable à l’accès des femmes aux instances de prise de décision. Cela passe par l’implication des légitimités traditionnelles et religieuses pour un changement de comportement. Les partis politiques et les mouvements associatifs doivent aussi être mis à contribution.

L’Essor : Quelles actions concrètes le gouvernement prévoit de mettre en place dans les années à venir pour atteindre l’objectif d’une participation égale des femmes et des hommes à la prise de décision ? 

Mme Coulibaly Mariam Maïga : En plus de la mise en œuvre des différents documents, permettez-moi de mettre l’accent sur la Feuille de route issue des recommandations du Séminaire de réflexion de haut niveau pour une intégration effective de la dimension genre dans le processus électoral et les réformes politiques et administratives au Mali. Le lancement de la Feuille de route «Genre, Élections et Réformes», a eu lieu le 8 février dernier sous la présidence du ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, au Centre international de conférences de Bamako.

Elle est le fruit de la collaboration entre le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et les Partenaires techniques et financiers avec comme chef de file ONU Femmes. Le Plan d’actions 2024-2026 de la Feuille de route prévoit des actions à  entreprendre à travers les trois composantes. Primo, il y a la prise en compte du genre dans la dynamique des réformes institutionnelles et administratives. Secundo, un accent est mis sur la participation accrue des femmes aux échéances électorales et l’accès aux instances de décision. Enfin, il y a le  suivi de la mise en œuvre de la Feuille de route.

Pour sa mise en œuvre, deux organes seront créés à savoir un comité de pilotage composé de mon département, de ceux en charge de l’Administration territoriale, de la Refondation de l’État et du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et institutionnelles ainsi qu’un comité technique. Avec un budget de plus de 9,4 milliards de Fcfa sur les trois ans, la mise en œuvre de la Feuille de route contribuera significativement à l’atteinte de l’objectif d’une participation égale des femmes et des hommes à la prise de décision.

L’Essor : Quel est l’impact positif de la participation des femmes à la prise de décision sur le développement social et économique du pays ?

Mme Coulibaly Mariam Maïga : Comme impacts positifs, on peut retenir, entre autres, une meilleure prise en compte des préoccupations des femmes et donc une meilleure gestion des affaires publiques. Ne dit-on pas que «les femmes sont bonnes gestionnaires ?».  Par ailleurs, la problématique de l’autonomisation des femmes sera un mauvais souvenir. Enfin, la participation effective des hommes et des femmes à la gestion publique permettra le développement social et économique de notre pays.

 Propos recueillis par

Mohamed DIAWARA

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