#Mali : #Grin : Une Échappatoire pour les hommes mariés ?

«Nos épouses sont souvent obligées de nous passer nos caprices. Sinon, c’est au risque de se voir congédier ou rabrouer constamment», lance un jeune coiffeur dans un grin (un lieu de regroupement de jeunes entre eux, d’adultes voire de personnes du troisième âge).

Publié lundi 05 août 2024 à 08:40
#Mali : #Grin : Une Échappatoire pour les hommes mariés ?

Le petit groupe réuni autour de la boisson nationale le thé


Celui qui semble croquer la vie à belles dents ne mesure pas totalement, en tout cas au regard de la réflexion, les implications de la vie en couple. Ce bon vivant pousse l’analyse un peu plus loin et explique à qui veut l’écouter que la fréquentation des grins participe de l’équilibre du foyer.

Comme ce jeune, ils sont nombreux les hommes mariés à se retrouver au grin. Ces espaces de causeries, de discussions entre camarades font office de «second domicile» pour  certains. Ils ne s’accommodent pas d’une quelconque interdiction de fréquenter du grin là, où ils semblent respirer pour certains.



Kassim Guindo, jeune agronome assis sur sa moto Djakarta, triture son téléphone portable auprès de ses amis dans un grin à Arassabougou dans le Cercle de Kati. Le petit groupe est réuni autour de la boisson nationale : le thé. On discute à bâtons rompus.

Le jeune agronome explique que le grin est un véritable lieu de détente donc de repos pour l’esprit, surtout après une journée de dur labeur. C’est une échappatoire. Certains y trouvent refuge et se mettent ainsi à l’abri des polémiques familiales. L’agronome estime que les problèmes se multiplient quand on est à la maison. Selon lui, les femmes profitent de la présence permanente de leurs conjoints pour  exposer  leurs besoins financiers. Souvent, c’est en rapport avec les cérémonies sociales (baptême, mariage et tontines). Souvent même des futilités. «Je consacre du temps à la famille. Mais je reconnais que c’est vraiment peu», explique-t-il.



Le grin d’Alkaou Saye  siège derrière un bâtiment en construction à Titibougou en Commune I du District de Bamako. Il y va depuis plus d’une année maintenant au «grin Séwa». Ce maçon de son état explique que c’est un cadre de rencontre et d’échanges entre les personnes de la même génération, voire avec des aînés. Et de dire que c’est  aussi un lieu de retrouvailles entre amis et collaborateurs. «On se conseille et on échange sur des sujets divers»,  dit l’ouvrier.



Le lundi 6 mai 2024, de jeunes commerçants causent aux environs de 21 heures non loin d’un marigot à Daoudabougou  en  Commune V du District de Bamako. Ils se rassemblent chaque jour pour discuter sur l’état du marché, avant de rejoindre leurs familles.  Et ils s’interdisent d’emmener des copines à leur grin comme on le constate. Ibrahim Sakiné, l’un des membres, précise qu’ils peuvent rester au grin le week-end jusqu’à 4 heures du matin. «Le grin est comme une famille. On s’entraide quand quelqu’un a des problèmes, physiquement, moralement et financièrement», annonce-t-il.  Il explique être convaincu que leurs femmes sont rassurées de savoir qu’ils ne font de virées nocturnes. 



Souleymane Tangara, domicilié à Kalaban coura en Commune V du District de Bamako, explique avec un art consommé de la boutade que la conjoncture même ne permet pas de rester à la maison. Ce chef de grin trouve que le grin offre des opportunités  d’affaires pour gagner de l’argent.

Fatoumata Kansaye, une mère de deux enfants, fréquente un  grin hebdomadaire à Daoudabougou. Pendant le week-end, elle et ses amis engagent des causeries de 22 h à 1 h du matin. La seule femme du groupe affirme avoir subi la jalousie des épouses de ses compagnons et le regard inquisiteur de la communauté.



Mais elle n’en a cure parce qu’elle reste consciente qu’il n’y a que de l’amitié qui sous-tend leurs relations. 

Elle considère ses amis comme ses grand-frères et amis d’enfance. Elle n’est pas prête à bouder son plaisir sous prétexte de voir un autre regard posé sur elle par la société. «Allah, le Clément et Miséricordieux voit tout» explique Fatoumata Kansaye, qui semble être armée moralement pour affronter le qu’en-dira-t-on.  Sa philosophie, c’est d’ignorer tout. «Le chien aboie, la caravane passe».



Une afat, sous anonymat, confirme que son mari même porteur d’uniforme aussi fréquente un grin. «Mon époux et moi côtoyons souvent ses amis», avoue celle qui est engagée dans la Grande muette. «À son absence, je m’occupe de la maison. J’ai développé une addiction à la  télévision aussi et je regarde mes émissions  préférées en attendant son retour. Pour moi, il s’évade un peu au grin et me revient l’esprit frais. C’est pourquoi, explique la femme militaire, il est toujours de bonne humeur de retour à la maison. Cela nous évite de nous stresser pour des futilités et de consolider davantage notre amour réciproque, confie-t-elle. 

 

Aminata SOUMAH

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