Mali : Comment guider les élèves vers les disciplines scientifiques ?

Ambiance puérile dans la cour de l’Ecole nationale des ingénieurs - Abderhamane Baba Touré (ENI-ABT), dans la matinée du mercredi 27 juillet dernier. Non loin de l’entrée principale, une longue file constituée d’élèves du fondamental 2 en T-shirts blancs attendent de recevoir leur petit déjeuner. C’est la même pratique depuis le lancement de la foire scientifique par le ministère de l’Education nationale il y a trois jours.

Publié dimanche 31 juillet 2022 à 08:53
Mali : Comment guider les élèves vers les disciplines scientifiques ?

Ces mômes sont des passionnés des sciences venus des 15 Centres d’animation pédagogiques du District de Bamako. Ils ont été formés par des enseignants (mentors) à la réalisation de plusieurs projets scientifiques. Ces produits impressionnants étaient exposés dans un hall de l’ENI-ABT. On y trouve une maquette d’institut de formation en sciences avec toutes les commodités notamment un château d’eau, l’électrification et une salle de professeur. Il y avait aussi un treuil, un appareil servant au filtre, un bras hydraulique, une installation électrique et des résultats de recherches sur la bilharziose.


Debout devant une maquette de bâtiment électrifié,  Amadou Sangaré, élève en 8ème année à l’école fondamentale de Kalabambougou, Cap de Sébénicoro, nous montre un hélicoptère fabriqué par ses camarades et lui. Après avoir joint deux fils, les hélices de l’appareil volant commencent à tourner. «On l’a conçu avec un dynamo», explique le jeune scientifique en herbe. Parlant du bâtiment, il dira qu’il a été électrifié grâce à un assemblage de fils, d’ampoules et des dynamos. L’adolescent est persuadé que les sciences offrent beaucoup d’opportunités en termes d’emplois. 


Ténéman Moussa Diallo 14 ans, élève en 7ème année à l’école fondamentale Baco Djicoroni 5, a participé à la réalisation d’un instrument de filtration d’eau. Il s’agit d’un récipient en plastique dont le fond est criblé. À la base, précise-t-il, il y a un tissu très propre en plus d’une couche de sable, de graviers et de charbon. Selon le présentateur de ce produit, cette expérience peut se faire à la maison en cas de besoin de filtrer l'eau du puits ou de la rivière. 


Aichata Cissé, âgée de 14 ans, est en 9ème année à l’école fondamentale de Daoudabougou 3. Celle qui voudrait devenir médecin a découvert le fonctionnement d’un treuil, un cylindre servant à soulever des fardeaux. «Je ne pourrais jamais oublier cette expérience car elle a été une grande découverte pour moi», se réjouit-elle. L’adolescente affirme être capable de confectionner sans difficultés un treuil avec des matériaux rudimentaires.


Créer des bibliothèques- Soukouna Diarra est conseiller en sciences au Cap de Banconi. Il soutient que la création des bibliothèques et des laboratoires au niveau des écoles ou de chaque Cap peut contribuer énormément à la promotion des sciences au fondamental 2. Berthé Pornon, mentor du second cycle de Korofina sud, a encadré un groupe de 20 élèves dont 10 filles sur la fabrication du savon. 


« Je les ai envoyés faire leurs propres recherches sur la saponification. Nous avons utilisé les résultats de ces recherches en plus de mes acquis en la matière», précise-t-il. Le pédagogue dit être confiant que « ses petits génies » n’auront pas de problèmes à fabriquer des savons. 


Hamadoun Alidji Cissé, l’un des organisateurs de la foire, explique que ces élèves répartis entre les classes de 9ème, 8ème et  7ème années avaient présenté les meilleurs produits scientifiques  dans le cadre du projet dénommé «Scientifiques en herbes». Pour chacun de ses niveaux, ajoute-t-il, un génie scientifique, c'est-à-dire un élève excellent dans les matières scientifiques a été désigné. Ce dernier à son tour va compétir avec ses pairs pour pouvoir dégager les trois meilleurs projets des classes concernées ainsi que par ordre individuel.


Selon ce cadre de la direction nationale de l’enseignement fondamental, le fait de soulever l’intérêt de ces élèves pour les sciences  vise à faire en sorte qu’il y est une certaine émergence scientifique au niveau de notre pays. «Dans notre système éducatif, nous sentons que les sciences sont devenus les parents pauvres. Le faible nombre d’étudiants dans les disciplines scientifiques au niveau les universités sont des statistiques indéniables», regrette Hamadoun Alidji Cissé. 


Pour inverser cette tendance, indique-t-il, on inscrit dans la dynamique de cultiver depuis la base cet esprit scientifique et de redonner confiance aux enfants.  Et d’ajouter que beaucoup d’enfants qui ont des potentialités scientifiques choisissent des disciplines littéraires par hantise. 


Selon lui, le ministère de l’Éducation nationale en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) travaille pour trouver des initiatives afin d’accompagner ces génies scientifiques, les suivre même au delà de l’enseignement fondamental pour savoir si l’expérience du projet «Scientifiques en herbe» est entrain de porter fruits. 


Hamadoun Alidji Cissé assure que l’Unicef a mis du matériel de science à la disposition des écoles en vue de donner aux enseignants la capacité d’améliorer les méthodes de dispenser les cours. 


Mohamed DIAWARA

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