Lutte contre la désertification : Les pépiniéristes peuvent y contribuer

Pour la campagne de reboisement en cours, il est prévu la production d’au moins 18.062.682 plants pour couvrir plus de 8.000 hectares.

Publié mercredi 27 novembre 2024 à 20:05
Lutte contre la désertification : Les pépiniéristes peuvent y contribuer

Un pépiniériste en pleine activité dans le District de Bamako



Au cours de ces dernières années, notre pays a été confronté à de nombreux défis environnementaux, notamment la dégradation des ressources naturelles entraînant une détérioration du cadre de vie des populations.

Les effets cumulés de la démographie galopante et la pauvreté des populations ont contribué à amplifier la forte pression exercée par l’homme et le bétail sur les réserves forestières.

Aussi l’analyse de l’évolution des surfaces boisées fait-il ressortir une diminution drastique et continue du couvert végétal, à cause de l’exploitation anarchique du bois de chauffe, du surpâturage et des feux de brousse auxquels s’ajoutent le développement de l’orpaillage, l’occupation illicite du domaine forestier et des défrichements incontrôlés.

Pour lutter contre cette forte pression sur l’environnement, les autorités ont instauré depuis 1995 une campagne de reboisement sur toute l’étendue du territoire. Cette campagne vise non seulement à sensibiliser et à impliquer l’ensemble des couches sociales mais aussi à multiplier les efforts pour la protection de l’environnement tout en se focalisant sur le reboisement.

Dans ce cadre, il est prévu pour la campagne de reboisement 2024, la production d’au moins 18.062.682 plants (à prédominance d’espèces locales), pour le reboisement de plus de 8.000 hectares. Les pépiniéristes seront mis à contribution, eux qui sont les gardiens des plantes depuis les semences jusqu’à la vente.

 

Il est 16 heures, un mardi du mois d’octobre et nous sommes au niveau de la pépinière sise à la lisière du Centre international de conférences de Bamako (CICB). Famouké Koné et ses collègues sont assis sur un banc en ciment. Famouké gère une affaire familiale.

Il a appris le métier auprès de son père lui-même pépiniériste. Dans son jardin, il propose plus d’une centaine de pieds de différentes espèces ligneuses. «Nous sommes les garants de la lutte contre la désertification et la sécheresse, car nous assurons la survie des plantes. L’arbre, c’est la vie et la vie est donc, la préservation de la nature», lance-t-il.

L’homme explique que leur clientèle est majoritairement constituée de fermiers vivant en ville ou en campagne. Et de faire remarquer qu’en ce moment, le marché est morose compte tenu de la situation du pays et d’une mauvaise interprétation des périodes de plantation ou de repiquage. «Les gens pensent aussi que l’hivernage est la seule période favorable à la plantation des arbres alors qu’on peut planter à tout moment », fait observer notre interlocuteur.

 

1.000 À 10.000 FCFA LES PRIX- Le pépiniériste Koné vend le pied selon sa taille mais surtout l’espèce. Les prix varient entre 1.000 et 10.000 Fcfa. Selon lui, l’arbre le plus sollicité est le manguier. Le pépiniériste affirme rencontrer beaucoup de difficultés liées à l’espace et à l’eau, car leurs petits puits s’effondrent en hivernage et tarissent pendant la saison sèche.

À quelques mètres de Famouké Koné, Mahamoud Diarrouma, un  arrosoir en main, déambule entre des plants verts. Dans sa pépinière, difficile de compter les plants. À l’œil nu apparaissent de jeunes pousses vertes de différentes espèces. Le pépiniériste Diarrouma trouve que l’eucalyptus est le plus vendu pendant les campagnes de reboisement. Cependant, le jardinier estime que cette plante n’est pas adéquate pour lutter contre la sécheresse car elle aspire toute l’humidité dans le sol autour d’elle pour son propre développement.

Membre de la coopérative «Jigiya tɔn Joliba», Diarrouma pense que les arbres adéquats en la matière sont, entre autres, le manguier, l’oranger, le tamarinier, le fixe-djida, le goyavier, le citronnier. Selon lui, il faut planter les arbres locaux car ceux-ci donnent de l’ombre et des fruits. «Souvent on nous oriente vers des arbres incompatibles avec notre sol. Une sale politique pour nous maintenir davantage dans le désert et dans la pauvreté», déplore-t-il, soulignant que les essais ont démontré que nos terres sont appropriées à toutes sortes de plantes (café, cacao, banane plantain, avocat, pomme, etc.) mais que leur développement dépend de leur l’entretien.

Mahamoud Diarrouma exhorte les autorités en charge de l’environnement à collaborer avec les pépiniéristes qui connaissent les arbres pour leur confier les travaux de reboisement. Plus de 1.000 manguiers ont péri en 2024 à cause du stress de la chaleur, nous rapporte Chaka Keïta, secrétaire général de l’association des ressortissants de Gonsolo, un village situé à 12 km de Siby. Le dimanche 21 juillet 2024, son association a planté 50 plants dans le village pour contribuer au verdoiement de l’environnement. Mais aussi pour avoir de l’ombre et des fruits.

 

Chaka Keita croit dur comme fer que la mangue est le noyau de l’économie par saison.Celui qui a planté un arbre n’a pas vécu pour rien, dit un adage. La plupart des forêts classées du pays ont subi des agressions de l’homme au fil des années. Si ce ne sont pas les arbres qui sont coupés pour être utilisés en charbon de bois, ce sont des bâtisses qui sont érigées dans ces forets au vu et au su de tout le monde. La forêt classée de Faya sur la route de Ségou en est la preuve. Autrefois bien touffue, elle est devenue aujourd’hui un éléphant blanc.

La forêt classée de Baoulé connaît presque le même sort. Même la forêt classée de Bamako est aujourd’hui menacée par des constructions anarchiques et les coupes abusives de bois, un business lucratif pour bon nombre d’habitants de la capitale. Nous devons redoubler d’efforts pour reboiser ces forêts classées pour que nos villes et villages puissent bien respirer. Il y va de notre santé et de notre bien-être. Donc, «big» respect à nos pépiniéristes.

N'Famoro KEITA

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