L’Essor : Pouvez-vous nous présenter l’Union technique de la mutualité malienne ?
Issa Sissouma : L’Union technique de la mutualité malienne, créée en avril 1998, est l’un des 4 Organismes de gestion délégués du Ramu. Elle est la structure faîtière des Mutuelles du Mali et regroupe 150 membres. Nous travaillons dans le cadre de la couverture maladie des populations, lancée depuis 2000, presque 10 ans avant l'Assurance maladie obligatoire (Amo) et le Régime d’assistance médicale (Ramed).
Ce qui faisait qu’au début, pratiquement de 2000 à 2009, avant l’institution de l’Amo, nous couvrions les secteurs formels et informels. Mais, avec l’avènement de ces régimes dont les bénéficiaires sont totalement estimés à 22% de la population malienne, nous nous sommes focalisés sur les secteurs informels et agricoles qui constituent 78%. On a évolué avec ces trois dispositifs cloisonnés pratiquement jusqu’en 2018 qui a vu leur fusion en un seul; à savoir le Ramu.
L’Essor : La création du Ramu est une avancée majeure vers la CSU dans notre pays. Quels sont les acquis liés à l’opérationnalisation de ce dispositif d’assurance maladie ?
Issa Sissouma : Aujourd’hui, le fait qu’on soit déjà dans cette dynamique d’attente de l’opérationnalisation du Ramu est un acquis. La plupart des textes permettant de mettre en œuvre la loi de 2018 qui institue ce régime ont été adoptés, notamment la création de la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) en tant que gestionnaire de ce régime dans sa globalité. En termes d’acceptation psychologique de la réforme, il y a une grande avancée. Les secteurs informels et agricoles attendent qu’on leur dise combien ils doivent payer pour qu’ils se fassent enrôler.
Aujourd’hui, des efforts sont en train d’être faits par les autorités pour que l’offre de soins soit à hauteur de souhait dans les structures sanitaires quand le régime sera opérationnel. Au-delà , les acteurs de la mutualité réfléchissent aussi aux différentes stratégies et alliances pour passer à échelle par rapport à cette réforme.
Sur le plan informatique, des séances de travail ont lieu entre nos services et ceux de la Canam sur les modalités de transfert des données pour qu’on puisse passer aux enrôlements et au basculement des assurés mutualistes actuels le jour où tout sera finalisé. Il y a également l’expertise que les acteurs ont pu développer notamment la gestion de l’Amo, de la mutualité dont nous avons 27 ans d’expérience. Donc, il y a aujourd’hui des acquis sur lesquels le Ramu se construit.
L’Essor : Quels sont les défis majeurs qui entravent l’opérationnalisation de ce dispositif de la CSU ?
Issa Sissouma : Le processus d’opérationnalisation peine. Il reste encore un défi majeur qui est l’adoption du texte sur le financement du Ramu qui précisera les cotisations à payer et le panier de services à offrir. Si le texte est adopté d’ici la fin de l’année 2025, on peut être dans le processus opérationnel de basculement vers le Ramu des dispositifs d’assurances qui sont à la mutualité et dans d’autres régimes comme le Ramed et l’Amo.
La pérennité du financement de la couverture universelle des maladies reste un autre défi. Depuis 2010, l’État a décidé de soutenir 50% de la cotisation des travailleurs du secteur informel agricole à travers les mutuelles. Sur les 22 millions de Maliens dont 78% sont du secteur informel et agricole, environ 17 millions vont être concernés par cet apport de l’État. Ça nécessite que l’État mobilise les ressources nécessaires ou les mécanismes de financement innovants pour que chaque année, il puisse assurer, sans aucune difficulté, le cofinancement.
Je crois aussi qu’il faut aujourd’hui une communication politique et publique accrue pour avoir l’adhésion populaire. C’est une réforme majeure. Imaginez demain que quand chacun de nous se présente dans une structure sanitaire, vous êtes couvert par un système où vous ne payez que soit 20% ou 30% de vos soins. Ça va être un soulagement pour nous tous, partout où on se trouve dans ce pays. Souvent, on a les meilleures réformes, mais quand il faut les déployer, c’est là où il y a de la peine. Le pays qui a pu réussir ces réformes a usé de la puissance publique. En 2002, j’ai reçu une délégation rwandaise venue s’inspirer de l’expérience malienne. Sept ans après, nous sommes partis voir comment ils ont réussi à mettre en place leur régime.
L’Essor : Comment le Ramu peut-il représenter une valeur ajoutée pour nos compatriotes ?
Issa Sissouma : Le Ramu est une valeur ajoutée pour les citoyens grâce à l’aspect universalité. Avec ce dispositif, tout Malien a l’obligation d’avoir une couverture maladie. Et ça fait partie des droits constitutionnels. Actuellement, nous couvrons à peu près 500.000 personnes soit environ 3% des 17 millions de Maliens que le Ramu est amené à couvrir. Donc, il y a des efforts à faire. Les gens sont libres d’adhérer. On doit avoir une vision holistique de cette question de couverture maladie.
À titre d’exemple, l’État peut dire, pour obtenir l’engrais ou autres produits subventionnés, il faudrait que vous ameniez votre couverture au Ramu. Outre la proximité de l’accès aux soins, un autre avantage porte sur l’intégration des indigents dans la prise en charge globale. Donc, ils bénéficient des soins gratuits grâce aux cotisations payées par les contributions que les autres vont payer. L’indigent n’est plus marginalisé. Il aura la même carte que les autres bénéficiaires. C’est vraiment une question de solidarité nationale.
L’Essor : Quel est le panier de soins inclus dans ce dispositif ?
Issa Sissouma : Le panier de soins est aujourd’hui défini dans le document de financement du Ramu. Il comprend les soins ambulatoires et hospitaliers ainsi que les médicaments. Le texte va fixer les différentes dimensions et les modalités d’accès au panier. Il y a même des cotisations qui sont annoncées dans ce document pour le secteur informel agricole. Il reste juste qu’il soit adopté par le gouvernement pour que ça soit un outil que nous sommes chargés de mettre en œuvre, puissions le communiquer.
Propos recueillis par
Mohamed DIAWARA
La cérémonie de remise d’attestations de fin de formation et de kits à une centaine de jeunes formés en aviculture (50) et en pisciculture (50) s’est tenue, mardi dernier à la Maison des jeunes de Bamako. L’activité a été organisée par la Coalition des forces juvéniles pour le renouv.
Les représentants du Projet minier de Kobada de la société Toubani Ressources et son bureau d’études ABCOM, représentant le groupement Insuco-ABCOM pour l’étude d’impact environnemental de ce projet, ont rencontré, mardi dernier à Kangaba, le Comité local de réinstallation du projet .
Scientifiquement dénommé «Hyphaene thebaica», ce grand arbre qui peut atteindre 30 mètres de hauteur avec un stipe (tronc) de 40 cm de diamètre est connu sous le nom «Zimini» en bamanankan et «Kangow» en Songhoy. Ses composantes sont sollicitées pour différents besoins et depuis les annÃ.
La multiplication démesurée des écoles communautaires, la difficile intégration des enseignants dans la Fonction publique des Collectivités territoriales et l’irrégularité du paiement du fonds Adars étouffent ces établissements. Pourtant, ceux-ci sont censés accroître la scolarité dans.
La communauté internationale célèbre, le 18 décembre, la Journée mondiale de la langue arabe. Dans notre pays, les medersas ont largement contribué à la promotion de cette langue parlée par plus de 400 millions de personnes à travers le monde. Ces établissements ont été confinés pendant.
La ministre de la Santé et du Développement social, le Colonel-major Assa Badiallo Touré, a procédé ce mardi 16 décembre, à l’ouverture officielle des travaux de la table ronde consacrée aux Soins de santé primaires (SSP), en présence de nombreuses personnalités..