
Feu Colonel Issa Ongoiba, a laissé son empreinte dans le secteur du développement rural au Mali
Il faut rendre un hommage mérité à ce grand homme
qui nous quitte aujourd’hui. Il y a des jours où il faut parler, oui
aujourd’hui je dois rendre un hommage mérité à Issa Ongoïba, en dévoilant un
pan de l’histoire du Canal Cost - Ongoïba. L’irrigation du Kala supérieur des
terres de l’Office du Niger se faisait mécaniquement, par le système de pompage
de l’eau du fleuve dans les canaux d’irrigation des zones du Kala supérieur.
En terme de coût du gasoil, cela coûtait
excessivement cher à l’Office du Niger. Cependant, il y avait un système de
canalisation où l’eau pouvait couler facilement par gravité du fleuve, vers les
mêmes zones du nord, sans charge.
Ce système avait été dessiné par un ingénieur
français du nom de Cost, qui s’inspira d’un modèle mis en œuvre
au Vietnam, bâti sur le même schéma d’irrigation.
Ce schéma réalisé depuis les années 1932 dormait dans les tiroirs de l’ON depuis ces périodes coloniales, jusqu’à notre indépendance, faute de moyen pour le réaliser. Le Colonel Ongoïba nommé DG de l’ON, ne dormait plus par le souci du coût exorbitant de ce système de pompage mécanique. Il tira le dossier Cost des archives de l’Office du Niger.
Le Mali monta un dossier pour la réalisation de ce projet presque «pharaonique». Le dossier fut soumis à la Banque mondiale pour financement. Il se trouva que le Gabon aussi venait de soumettre un autre grand projet «pharaonique» à cette même institution internationale pour financement : le Transgabonais, un projet de chemin de fer qui devait traverser tout le Gabon, d’un bout à l’autre.
Malheureusement, la Banque mondiale ne voulait pas financer ces deux projets importants et stratégiques pour ces pays. Le département du financement de la Banque, dirigé à l’époque par un Français, traînait les pieds pour financer ces 2 projets. Le Président Omar Bongo Ondimba excédé par ce refus de la Banque, entreprit d’explorer d’autres voies de financement, et déclara qu’ «avec ou sans la Banque mondiale, le transgabonais se fera». Par patriotisme et détermination, le Colonel Ongoïba aussi, sans grands moyens, prit la difficile décision de réaliser ce Canal vital pour le Mali, pour la survie de l’Office du Niger, avec ou sans l’aide de la Banque mondiale. C’était une décision grave de conséquence, pouvant impacter le financement des autres projets soumis à cette institution.
Dans les années 1970, pour ouvertement braver le système international de financement, il fallait beaucoup de courage, de patriotisme, de détermination, d’engagement, et une certaine dose de «folie». Ongoïba réunit toutes les vieilles machines d’excavation et de creusement laissées par le Blanc après l’indépendance. Il a réuni tous les ouvriers qui avaient travaillé sur ces machines et qui étaient presque tous à la retraite, en leur promettant des primes spéciales, une promesse de prise en charge médicale en cas de maladie, et une bonne ration de lait pour éviter les problèmes pulmonaires pour beaucoup, problèmes pulmonaires qui pourraient être occasionnés par la poussière du chantier. Ces retraités requinqués et motivés par toutes ces promesses, et surtout par l’appel de la Nation, vinrent de tous les coins de l’Office, pour la réalisation de ce canal. Beaucoup étaient partis à la retraite avec un morceau, ou une pièce des machines sur lesquelles ils travaillaient. Chacun se présenta à l’appel de la Nation, avec les pièces détachées qu’il avait gardées chez lui comme souvenir. Debout sur les remparts, ils se mirent au travail avec un dynamisme presque mystique. Il fallait honorer l’engagement pris par l’Office du Niger, appuyé par tout le Mali. Juste quelques mois après, ils atteignirent les 7 premiers kilomètres du canal.
La France voyant que rien ne pouvait arrêter les Maliens déchaînés, et surtout craignant que le Mali qui avait de très bons rapports avec la Chine, n’aille chercher l’appui de ce pays, pour terminer le travail commencé par Ongoïba, et s’attribuer ainsi la paternité et toute la gloire de ce canal, qui de ce fait prendrait un nom chinois, alors que tout a été conçu et dessiné par un ingénieur français.
La France fit pression sur la Banque mondiale, qui finalement, accepta de terminer le reste du travail. Le Président de la République, le Général Moussa Traoré se déplaça sur le terrain avec une forte délégation nationale, et d’experts de la Banque, pour constater de visu, les réalisations de l’intrépide DG de l’Office du Niger, pas moins ami personnel à lui. Le Président de la République et sa délégation étaient aux anges devant ces 7 km de canal creusé et bien fait selon les normes.
Sur le terrain, c’était la joie partout ; les
travailleurs, les paysans, les villageois, les visiteurs y compris les experts
de la banque, tout le monde parlait positivement du leadership du DG Ongoïba,
de son courage, de son goût du travail, et de sa présence presque permanente
sur le terrain, à côté de ses ouvriers pour les soutenir. En tant que
conseiller technique chargé du secteur du développement rural, je faisais
bien sûr partie de la délégation. De retour à Ségou, je préparai le discours du
Président dans lequel tout tournait autour du Canal, auquel on prévoyait de
donner le nom du concepteur du schéma, l’ingénieur français Cost, au grand
bonheur des Français. Cependant, je trouvais que ce n’était pas juste de ne pas
associer le nom du Colonel Ongoïba, sans la volonté et l’engagement
duquel, ce canal serait toujours dans les archives. Avec un Bic bleu, je fis un
tiret devant le nom de Cost pour ajouter Ongoïba. Je fis la proposition au
conseiller technique chargé des questions financières, Drissa Keita qui était
d’accord avec moi. Je fis la proposition au Président qui l’accepta avec une
très grande joie et fierté.
Après la lecture officielle du discours lors de la cérémonie par le Président, le nom Canal Cost - Ongoïba entrait définitivement dans l’histoire du Mali. Conseiller technique chargé du développement rural, j’ai eu beaucoup de contact avec le Colonel Ongoiba, qui était devenu un grand frère, et un ami en même temps. Je voudrais ici rendre un hommage mérité à un autre grand homme de ce pays, le ministre Fagnanama Koné avec qui j’ai fait beaucoup de déplacements à l’Office du Niger, et qui a beaucoup aidé et soutenu le Colonel Ongoïba dans son travail.
Cher frère Issa Ongoïba, dors en paix, tu as tout donné à ton pays qui te sera toujours reconnaissant. Que la terre te soit légère, et que le bon dieu te reçoive dans son paradis Firdhaous, amen.
Respect et considération pour tous ces grands
hommes et femmes qui ont fait ce pays. Vive le Mali
Malick SÈNE, ancein Conseiller à la Présidence de la République, ancien secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le SIDA
Rédaction Lessor
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