De Modibo Keita à Assimi Goïta, la souveraineté, c’est le devoir de mémoire

La dénomination des voies, places et établissements publics, cela entre dans le champ de l’odonymie, l’étude des noms des voies de communication.

Publié jeudi 26 décembre 2024 à 09:21
De Modibo Keita à Assimi Goïta, la souveraineté, c’est le devoir de mémoire

C’est une branche de la toponymie, une discipline linguistique qui étudie les toponymes, c'est-à-dire, les noms propres désignant un lieu. «Les odonymes ne sont pas simplement des indications géographiques; ce sont des fragments de notre histoire et de notre culture, gravés dans le paysage urbain», nous renseigne le Larousse à travers cette citation fictive. C’est dire que le Décret N°2024-0722/ PT-RM du 13 décembre 2024 du Gouvernement du Mali vient enrichir le domaine odonymique ou toponymique, c’est selon, de notre pays.

Ces nouveaux odonymes viennent enrichir notre patrimoine urbain et offrir une richesse signalétique certaine. Cette forte décision des autorités cadre avec l’évolution géopolitique actuelle de notre pays marquée par une souveraineté affirmée, dans la construction d’une nouvelle Afrique. Cet idéal qui anime le Peuple malien se traduit dans les discours et les actes. Pour les autorités de la Transition, la question de la souveraineté est indissociable de celle de l’unité nationale.

Au moment où l’ennemi est vent débout pour ébranler la marche du Mali et de ses deux autres Etats frères réunis dans le cadre de la Confédération de l’AES, il va sans dire qu’il faut des symboles forts pour donner à notre ensemble national des marqueurs scintillants pour baliser le chemin d’espérance entrepris. En cela, les initiatives comme le Décret du 13 décembre 2024 trouvent tout leur sens.

La philosophie qui sous-tend la récente dénomination des voies, places et établissements publics peut se lire entre les lignes du discours de nouvel an dernier, du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goita qui disait : « L’option de la reconquête de notre souveraineté est pour nous la seule voie possible si nous ne voulons pas être complices de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir.

Aussi, avons-nous défini trois principes qui devront désormais guider nos relations de coopération, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des choix de partenaires opérés par le Mali et la défense des intérêts du peuple malien dans les prises de décisions ».

Tout y est. La reconquête de notre souveraineté est mémorielle et le Décret le prouve à suffisance. Nous sommes les descendants de Soundiata, de Sonni Ali Ber, de Banzani Théra, de Mamadou Lamine Dramé et autres. Nous sommes les fils, frères, petits fils ou contemporains de Bazoumana Sissoko, de Seydou Badian Kouyaté, de Pr Ogobara Doumbo, de Gaoussou Diawara ou encore de Capitaine Sékou Traoré.

Les Maliens, descendants de grands empires et royaumes ? Ce n’est nullement une vue de l’esprit, encore moins de l’affabulation ou de l’imposture. C’est une réalité intangible qui se lit dans les grands livres d’histoire, qui est enseignée dans les amphithéâtres, qui est exposée dans les colloques, fora et autres assises scientifiques.

Nous ne voulons pas être des zèbres sans rayures. Nous avons notre histoire et notre culture construites par de grands héros et de grandes valeurs. Nous sommes le Mali et nous sommes les Maliens, peuple et citoyens dont l’exemplarité, l’humanisme et l’universalisme sont cités dans le concert des nations. C’est cela le Décret du 13 décembre 2024.

C’est cela l’acte du Président Assimi Goïta et de son gouvernement dans le sillage des Présidents Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Ibrahim Boubacar Keita, qui, chacun à sa manière, à forte ou petite dose, ont tenté d’immortaliser nos héros au gré des contextes sociopolitiques qui ont caractérisé leurs présidences respectives.

Les actes de dénomination de nos places publiques en hommage à nos héros, nous permettent, de toute évidence, comme l’a dit le Général d’armée Assimi Goita, de pas être complices de la perpétuation du système de dépendance qui hypothèque notre avenir. Il s’agit de préserver la mémoire collective pour l’inoculer aux générations futures.

Nos héros ne sont pas morts. Nos actes de bravoure sont immortels. Et notre devoir de mémoire est assumé.

Alassane Souleymane

Lire aussi : 38è anniversaire de la disparition du président Thomas Sankara : le message d’hommage du capitaine Ibrahim Traoré

À l’occasion du 38è anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Isidore Noël Sankara, le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a rendu un vibrant hommage au père de la Révolution d’août 1983.

Lire aussi : Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Les articles de l'auteur

À l’heure du Mali : Pour la souveraineté minière, la SOREM frappe fort

Le 8 octobre, alors que nos compatriotes se relevaient de quelques jours de pénurie de carburant dans la capitale et dans d’autres régions du pays, l’histoire économique du Mali écrivait une bien belle page dans l’élan de souveraineté amorcé par les plus hautes autorités..

Par Alassane Souleymane


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 11:47

Perspectives sahéliennes : L’albinos noir vivement attendu

-.

Par Alassane Souleymane


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:22

Perspectives sahéliennes : Les agropoles de la souveraineté alimentaire

De la deuxième session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine à Maputo (Mozambique), en juillet 2003, l’on retient l’engagement des États membres à consacrer annuellement 10 % des dépenses publiques à l’agriculture. Vingt-deux ans plus tard, seuls quelques pays, comme le Mali, ont franchi le pas. La Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique a marqué le lancement officiel du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA)..

Par Alassane Souleymane


Publié mardi 30 septembre 2025 à 09:38

À l’heure du Mali : L’AES à la tribune de l’ONU, entre flèches sifflantes et sagesses sahéliennes

Il semble bien lointain, ce temps où les chefs d’État du monde entier se succédaient à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), souvent avec un écho sourd tombant dans les oreilles des peuples qu’ils étaient censés représenter..

Par Alassane Souleymane


Publié lundi 29 septembre 2025 à 07:24

À l’heure du Mali : Un «22», d’exceptionnel à inédit

Un maître de cérémonie commentant une séquence forte lors de la partie militaire du grandiose défilé du 22 septembre 2025, a poussé l’humour jusqu’à se faire le porte-parole des spectateurs massés sur le boulevard de l’Indépendance : «Dites à nos familles que nous sommes bien partis pour passer la nuit ici»..

Par Alassane Souleymane


Publié mardi 23 septembre 2025 à 08:00

Spécial 22 septembre 2025, Edito : Dans la peau du «MALIDEN KURA»

La rédaction de votre quotidien national et le service marketing de l’AMAP, comme il est d’usage, sont allés dans plusieurs directions pour ratisser large, afin de produire ce numéro spécial du 22 septembre et célébrer ensemble le Mali. C’est une tradition bien ancrée à l’AMAP, autant dans la production que dans la lecture..

Par Alassane Souleymane


Publié vendredi 19 septembre 2025 à 18:27

À l’heure du Mali : La «cuillère de la résistance»

Au Mali, les populations et l’Armée subissent une épreuve imposée: la guerre hybride. Depuis bientôt quinze ans, le pays s’adapte, dans la vie quotidienne comme dans les consciences. On ne cessera jamais de le dire : cette guerre n’est ni fortuite ni née du hasard..

Par Alassane Souleymane


Publié jeudi 18 septembre 2025 à 07:40

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner