Contribution, #Mali : Un virage économique nécessaire

Les périodes de crise sont susceptibles de susciter des changements structurels et devenir ainsi des opportunités.

Publié lundi 15 avril 2024 à 08:18
Contribution, #Mali : Un virage économique nécessaire

Notre pays doit se saisir de la situation actuelle afin d’amorcer un virage économique indispensable au progrès pour le plus grand nombre. Ce virage devra reposer sur trois axes stratégiques :

 

UNE POLITIQUE INDUSTRIELLE VOLONTARISTE- La transformation de nos matières premières et une exportation de produits à forte valeur ajoutée sont indispensables. Car malgré des matières premières en abondance, faute d’industries de transformation, celles-ci ne rapportent pas à l’économie nationale les bénéfices que nous pourrions en tirer. 

Cette politique d’industrialisation devra reposer sur un tryptique : les ressources minières, l’élevage et l’agriculture.

- Les ressources minières : l’objectif est le passage de l’extraction minière à une véritable industrie minière, créatrice de valeur ajoutée.

- L’élevage : le Mali dispose du cheptel le plus important de la zone Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Or nous exportons le bétail sur pied alors que l’élevage pourrait être le levier d’une industrie de transformation : tanneries, embouches bovines, laiteries…

- En ce qui concerne l’agriculture, notre objectif doit être de développer dans un premier temps une industrie de substitution aux importations et d’investir dans l’industrie légère (textile), destinée à l’exportation. Ainsi par exemple, le coton et autres productions doivent être transformées au Mali via une politique d’industrialisation performante et la création de zones économiques spéciales dédiées répondant à toutes les normes et exigences.

Cette industrie devra être «boostée» par la commande intérieure, mais elle devra également être tournée vers la conquête de marchés extérieurs. Les gains en devises réalisés par ces premières industries devront ensuite être investis dans une industrie plus lourde et celle d’équipement.

 

UN RENFORCEMENT DU SECTEUR PRIVÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES- Nous devons considérer et prendre en compte l’un des pans les plus importants de notre économie : le secteur informel. Ce secteur qui concerne nombre de nos concitoyens demeure un angle mort de nos politiques publiques.

Cela devra aller de pair avec un cadre macroéconomique incitatif et un renforcement du secteur privé. Enfin, nous devons assumer clairement des mesures protectionnistes avec la protection de nos productions nationales et une préférence d’accès à la commande publique.

En outre, un virage économique nécessite des infrastructures. Or, nous avons d’une part un déficit patent en termes d’équipements et d’infrastructures et d’autre part, des moyens financiers limités. À cet égard, le partenariat public-privé est un outil intéressant, permettant de répondre aux défis du développement économique : en permettant un partage efficient des risques entre les autorités publiques et le partenaire privé.


Ces infrastructures sont nécessaires au développement économique, et des projets d’envergure dans le domaine des transports ou de l’énergie doivent être réalisés. En ce qui concerne l’énergie, outre les  solutions ponctuelles de court terme nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réorganisation profonde du secteur. Avec notamment, la mise à niveau rapide du mix de production, la restructuration de la société Énergie du Mal (EDM-SA) et un mécanisme de soutien financier.

UN CAPITAL HUMAIN ADAPTÉ AU MARCHÉ DE L’EMPLOI- Nous devons aboutir à une véritable adéquation formation- emploi et une politique orientée vers la professionnalisation ainsi que les besoins de notre économie.

Un accent doit être mis sur l’enseignement professionnel et technique ouvert sur l’emploi et les métiers offrant des perspectives réelles d’emploi : métiers agricoles et agroalimentaires, industries, bâtiment et travaux publics, mines, etc. Car le progrès inclusif ne saurait être imaginé sans l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre, la mise en place de pratiques efficaces et l’amélioration de la qualité des produits et des processus de production.

Cela suppose donc le travail et le sérieux dans le travail : des exigences qui doivent revenir au centre de nos valeurs collectives.

La clé essentielle reste la vision. Une vision tenant compte de l’évaluation de nos capacités et de la nécessité de restructurer en profondeur notre économie, pour un progrès inclusif.

 

Me Fatoumata

SIDIBé-DIARRA

Rédaction Lessor

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