
Dans un contexte de crise énergétique où les délestages deviennent chroniques et où l’accès à l’électricité reste un défi quotidien, cette initiative portée par la Compagnie minière et énergétique du Niger (CMEN) offre aux pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) une opportunité stratégique à ne pas manquer.
Le complexe charbonnier de Salkadamna, dont le minerai se trouve à 80 mètres de profondeur, comprend une mine à ciel ouvert, une centrale électrique, des lignes de transport et une usine de briquettes destinée à réduire la consommation de bois. D’une capacité totale de 5.200 mégawatts, il démarrera avec 600 mégawatts dès la première phase. L’installation des matériaux est prévue pour 2026, avec le soutien des partenaires techniques déjà prêts.
Ce projet, selon les autorités nigériennes, s’inscrit dans une dynamique régionale qui pourrait inclure le Tchad et le Togo, mais dont le cœur bat d’abord pour les pays de l’AES. Comme l’a souligné le ministre Boubacar Diané qui était avec ses collègues de l’AES chez le Président Assimi Goïta, «les pays de l’AES sont engagés dans un développement harmonieux et intégré. Pour cela, il faut de l’énergie.
Ce projet se situe dans ce cadre-là .» À l’heure où le pétrole devient rare, cher et politiquement sensible, et où les énergies renouvelables, bien qu’indispensables, peinent à répondre aux besoins immédiats, le charbon réapparaît comme une solution pragmatique. Ce combustible fossile, issu de la décomposition de végétaux il y a plus de 300 millions d’années, reste aujourd’hui la première source mondiale d’électricité, représentant 35,7% de la production en 2022. Il couvre près de 27,6% des besoins énergétiques mondiaux, devant le gaz naturel.
Dans nos réalités sahéliennes, où les infrastructures sont encore fragiles et les besoins croissants, le charbon peut jouer un rôle de stabilisateur. Il ne s’agit pas de nier les enjeux environnementaux, mais de reconnaître qu’une transition énergétique ne se décrète pas : elle se construit, étape par étape, avec les ressources disponibles. Il y a dans cette proposition nigérienne une ironie historique qui mérite d’être soulignée. Au XVIIIe siècle, le charbon propulsait l’Europe dans sa révolution industrielle.
Au XIXe, il devenait le cœur battant des usines, des locomotives et des aciéries. Aujourd’hui, alors que l’Occident tourne la page, nos pays sahéliens l’ouvrent enfin. Tardivement, certes. Mais avec lucidité. Trois siècles après l’âge d’or du charbon, le Mali, le Niger et le Burkina s’apprêtent à lancer leur propre révolution industrielle, qui ne sera plus freinée par quelque précepte étranger que ce soit, portée par un minerai que l’histoire semblait avoir relégué. Le Sahel aura ses «gueules noires», nom donné aux ouvriers travaillant sur ces mines au 18e siècle, mais ces gueules sahéliennes auront l’avantage de la technologie du 21e siècle, avec le robot à la place du pic. Ce n’est donc pas un retour en arrière, mais une adaptation stratégique à nos réalités. Une manière de transformer une ressource locale en levier de souveraineté.
Dans son volet développement, la Confédération AES entrevoit l’installation de centrales nucléaires civiles à moyen et long termes. Les prévisions sur les gisements de gaz, de pétrole laissent entrevoir de belles perspectives de développement énergétiques. D’ici là , la mine de Salkadamna n’est pas qu’un gisement : c’est une promesse. Celle d’une énergie stable pour nos foyers, nos écoles, nos hôpitaux. Celle d’une industrie locale qui va vite se développer, d’emplois qui se créent, et d’une dépendance énergétique qui s’atténue. Comme l’a affirmé la ministre nigérienne de l’Énergie, «nous sommes là pour que la République sœur du Mali s’associe à nous dans cette dynamique collective». Il est temps que cette dynamique devienne réalité. Car dans le désert énergétique sahélien, le charbon pourrait bien être notre oasis.
Alassane Souleymane
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