Une équipe du FMI a achevé une mission virtuelle au Mali, du 10 au 21 novembre 2025, afin d’évaluer les progrès accomplis dans le cadre du programme de référence approuvé en mars 2025. Ce programme, faut-il le rappeler, vise à assurer la viabilité des finances publiques, à renforcer la gouvernance et à améliorer la gestion budgétaire, selon l’Institution.
Comme à l’accoutumée, une telle mission se conclut par une revue de certaines données macroéconomies. Ainsi, le FMI a annoncé une baisse des prévisions de croissance pour 2025 : de 5 % à 4,1%. L’Institution explique cette réduction par les défis majeurs auxquels le Mali est confronté cette année : «récentes perturbations dans l’approvisionnement en carburant, baisse de la production d’or, coupures d’électricité récurrentes et réduction de l’aide au développement et humanitaire». Le ralentissement de la croissance s’accompagne toutefois d’une inflation contenue, inférieure à 3 %.
Pour 2026, les prévisions du FMI sont plus optimistes : une croissance du PIB de 5,5 % et une inflation limitée à 2,5%, grâce à la reprise de la production aurifère et à une amélioration progressive de la situation sécuritaire.
Le Gouvernement du Mali, de son côté, a publié un mémorandum présentant une lecture légèrement différente de celle du partenaire de Brettons Woods. Selon les autorités, la croissance devrait atteindre 6,1% en 2025, avec une inflation contenue à 2,5%. En 2026, elles anticipent une croissance de 6,3 % et une inflation autour de 2%, en s’appuyant sur les statistiques des services techniques.
Cette divergence illustre la volonté du gouvernement d’être maître de son destin statistique, en affirmant sa souveraineté sur les données macroéconomiques. Si le FMI a mis en avant la baisse de la production aurifère, il a sans doute sous-estimé la force de négociation du Gouvernement, qui a su imposer ses conditions à la principale société productrice d’or du pays. Quatre jours seulement après la fin de la revue virtuelle du FMI, le Gouvernement et Barrick Gold annonçaient un accord mettant fin à plusieurs mois de bras de fer.
Le Mali, déterminé à contrôler la production du métal précieux qui le place parmi les grands producteurs africains et mondiaux, a obtenu que l’entreprise s’aligne sur le nouveau code minier et son contenu local. Cela signifie que les chiffres de la production d’or pour 2025 et 2026 devront être réévalués, au regard des concessions faites par la société canadienne.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, aux côtés de son collègue des Mines et du représentant de Barrick Gold, a détaillé les retombées attendues : «Nous espérons obtenir 70 milliards Fcfa de TAF (taxes sur les activités financières), 20 milliards Fcfa d’impôt spécial sur certains produits, 80 milliards Fcfa de dividendes, 20 milliards Fcfa de contributions au fonds minier, ainsi que 25 milliards Fcfa grâce à la levée de l’exonération sur les produits importés par la mine.» Le site d’information sénégalais Seneweb n’a pas hésité à parler de «la mirobolante somme que Barrick Gold va verser à Bamako».
Il faut rappeler que cette entente est le fruit de concessions mutuelles, permettant de rétablir un partenariat profitable aux deux parties. Durant la crise, la mine avait même été placée sous administration provisoire par la justice.
Cerise de décembre sur ces gâteaux de novembre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a reçu hier au Palais de Koulouba, des mains du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, le rapport de fin de mission de la Commission de négociation et de renégociation sur les sociétés minières au Mali. La principale donnée qui en ressort, est qu’avec le travail acharné de la Commission de négociation et de renégociation, la part de l’État malien passe de 201 à 358 milliards de Fcfa en termes de redevances annuelles.
Au Sahel, la souveraineté ne se décrète pas : elle se négocie, gramme d’or après ligne de statistique. La bataille engagée au Mali et dans les États de la Confédération du Sahel exige à la fois la maîtrise des données face aux institutions internationales et le contrôle des ressources à travers le respect de la nouvelle législation minière.
Cette bataille pour la souveraineté se joue à la fois dans les mines et dans les chiffres. C’est là que se mesure la dignité des États.
Alassane Souleymane
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