
Les femmes jouent un rôle important dans la production de riz dans la zone Office du Niger
Les périmètres irrigués y représentent aujourd’hui environ 100.000 hectares. Ils sont installés dans le delta mort du fleuve avec comme principales productions le riz, le maraîchage, le sucre et les produits d’élevage. La croissance démographique, l’arrivée de migrants et les modes de gestion du périmètre entraînent naturellement une pression accrue sur les ressources en terres et en eau.
De nos jours, la population concernée représente environ 500.000 personnes. Ainsi, environ 25.000 à 35.000 exploitations familiales sont installées sur la zone dont la superficie moyenne est inférieure à 4 hectares. Les possibilités d’extension du domaine aménagé sont importantes. Le potentiel estimé dès les années 1930 (à la conception du projet) était d’environ 1.000.000 d’ha de sols aptes à la culture irriguée avec une irrigation gravitaire à partir du barrage de Markala. Cependant, les études sur la disponibilité en eau sont beaucoup moins optimistes et évaluent le potentiel irrigable avec les techniques actuelles d’irrigation (gravitaire) à 250.000 ha environ.
L’extension des superficies aménagées constitue, depuis la fin des années 1990, l’enjeu majeur du développement de la zone. Pour poursuivre ce développement agricole, de nombreux projets d’aménagement de nouvelles surfaces irriguées sont prévus. Ils sont portés par des acteurs de type différent. Il s’agit d’entreprises maliennes et étrangères (éventuellement appuyées par leur État d’origine), d’investisseurs privés, d’organisations régionales, de bailleurs de l’aide publique au développement...
Les investisseurs étrangers auxquels feu le président Amadou Toumani Touré dit ATT avait alloué de larges superficies sont d’origine chinoise, libyenne, sud-africaine ou les investisseurs de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). De gros investissements réalisés ou prévus (plus de 2.000 ha) représenteraient plus de 300.000 ha. Or, dans la réalité, les projets d’aménagements sont loin d’atteindre ce niveau car les annonces dépassent amplement les réalisations.
POURQUOI L’ÉTAT MALIEN N’EST-IL PAS CAPABLE DE FAIRE DES AMÉNAGEMENTS ?
Nous déplorons le très faible aménagement de l’état à l’Office du Niger depuis 1990. Tous les grands projets ont été sous-traités à des privés et multinationales. Nous sommes étonnés de constater que les termes de ces contrats sont flous et obscures dans la même proportion. Le projet Malibya ; deux autres grands projets conçus comme des projets de développement, le projet Millenium Challenge Account (MCA) et le projet UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-africaine) sont les trois exemples de projets auxquels les observateurs se réfèrent le plus souvent dans leurs analyses.
Le projet Malibya résulte d’un accord bilatéral avec la Libye. D’une superficie de 100.000 ha, la zone concernée est située à Kolongotomo, à environ 45 km à l’ouest de Macina. La réalisation de ce projet est confiée à Malibya, une société financée par la Libye et basée à Bamako. Il s’agit d’une filiale du «Lybia Africa Investment Portfolio», issue du fonds souverain libyen. Il est à noter que les termes de l’accord en question ne sont pas rendus publics. Les modalités d’attribution des nouvelles exploitations irriguées qui seraient liées à ce canal sont toujours restées floues. Et des tensions n’ont pas manqué d’apparaître sur la question des prélèvements d’eau en période de contre-saison.
«Alatona» est le projet porté par le «Millenium Challenge Account» (MCA) et financé par l’aide au développement des Etats-Unis d’Amérique. Il était mis en œuvre via le «Millenium Challenge Corporation» (MCC). Les projets MCA sont développés dans un ensemble de pays éligibles dont le Mali faisait partie. Sur le volet agricole, il était prévu d’aménager 14 000 ha irrigués sur les territoires des communes de Diabaly et Dogofry et de construire une route bitumée de 81 km entre Niono et Goma-Coura (commune de Dogofry précisément à Alatona). Les travaux d’aménagement ont démarré en janvier 2010 et 1.000 ha devaient être prêts pour la campagne agricole 2010/2011. Ces surfaces ont vocation à être mises à disposition des «personnes affectées par le projet» (populations déjà installées sur ces terres) pour la production de riz.
Quant au projet de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), il visait à aménager 11.000 ha irrigués dans la zone de la commune de Sokolo. L’irrigation devait se faire par le prolongement du canal adducteur dans la zone de Kouroumari. La première phase du projet consistait à réaliser 5.000 ha avant 2012. La gestion des terres prévue dans ce projet reposait sur l’attribution de titres fonciers, de manière relativement similaire au projet MCA.
Les aménagements devraient être par la suite cédés à des citoyens des 8 pays de la zone UEMOA par lots de 9, 21 ou 48 ha ; des lots plutôt grands par rapport à la taille moyenne des exploitations irriguées sur le reste de la zone de l’Office.
Abdou Karim Dramé
Journaliste freelance, analyste des Enjeux et Innovations du Développement durable.
Tél. +223 68 52 03 03
Rédaction Lessor
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