#Mali : Stations-service : Du carburant et une multitude de commerces

Les pompes à essence sont désormais des mini centres commerciaux où on offre des services diversifiés et appréciés par les clients

Publié mercredi 21 février 2024 à 08:09 , mis à jour samedi 27 avril 2024 à 06:33
#Mali : Stations-service : Du carburant et une multitude de commerces

Les stations-service nouvelle formule ont vraiment le vent en poupe


 Magasins proposant des articles divers, bureaux d’entreprise, appartements, mini-markets, cafeterias, postes de lavage et d’entretien de véhicules sont, entre autres, les nouvelles enseignes qu’abritent les stations-service de Bamako. Ces initiatives portées par le vent de la modernité et la volonté de multiplier les sources de revenus sont adoptées par de plus en plus «d’essenceries» de la capitale.

Un matin de janvier, Madou Samassa et ses enfants vêtus de leurs uniformes scolaires, passent prendre du carburant dans une station d’essence. Ici, divers services leur sont proposés dans des espaces dédiés dont les employés sont reconnaissables à leurs vêtements verts, noirs et blancs. Madou Samassa apprécie le lieu à cause de sa propreté. «La station est toujours propre, et cet aspect encourage davantage le client à revenir», souligne-t-il en souriant. Le quadragénaire témoigne que les pompistes sont diligents et courtois dans leur travail. «Le service y est bien meilleur que d’autres stations de la place. Même si les clients sont nombreux, il y a de la place pour la file d’attente d’ici que votre tour arrive. De plus, l’espace est aéré et joli», note-t-il.

Le commerçant Jacques Sogoré s’approvisionne, lui, dans des stations appartenant à nos compatriotes, car il apprécie ces entreprises qui imitent les stations-service des pays européens. «J’ai choisi de valoriser nos stations locales depuis le jour où, grâce à ses commodités, une station locale m’a servi d’abri», relate-t-il.

À l’ACI 2000, voilà seulement quelques mois qu’une nouvelle station vient de s’installer. Cheffe d’entreprise de cosmétiques, Aminata Mariko a rapidement adopté le lieu pour y effectuer tous ses achats à la fin de sa journée de travail. Comme elle, les automobilistes font d’une pierre deux coups : ils profitent de leur arrêt pour acheter de l’essence mais aussi pour se ravitailler dans les rayons bien fournis du mini-market installé à deux pas des pompes. «Je suis heureuse de voir le pays se développer et la ville s’embellir avec l’implantation de ces stations que je trouve modernes. Je me sens comme en Europe. Plus besoin d’aller jusqu’au marché pour acheter mes produits culinaires. Je peux tout trouver ici. Pas d’inquiétude non plus pour trouver où garer sa voiture ou de perdre du temps à chercher un produit que l’on n’arrive pas à dénicher», se réjouit-elle. Autant de compliments, et même plus encore, que mériterait une station sise à Sébénicoro.


Cette station-service a pris le dessus sur ses concurrentes dans le secteur. Des guichets de banque automatiques, de la pharmacopée, des dépôts de boissons, un pressing, nombre de services et magasins sont disponibles dans cette station décorée de fleurs à l’entrée et à la sortie. Assan Diarra, une jeune étudiante, adore la multitude de services disponibles dans les nouvelles stations. «Tous les jours, après l’université, je viens prendre ma pause ici, à la cafeteria et je trouve que c’est moins cher qu’à la cantine universitaire», constate-t-elle, en souhaitant que toutes les stations soient aussi accueillantes et intéressantes.

Durant son exploration des lieux, Assan a certainement visité la boutique Hinsane qui vend exclusivement des tailleurs pour femme. La responsable du magasin explique avoir été séduite par l’accès facile et l’espace aéré de la station pour y installer son commerce. «Ça me convient parfaitement. En plus de la proximité du lieu de mon domicile, je n’ai pas trouvé mieux dans les parages», avoue Lalla Aicha Traoré.

La boutique Djeyi commerce et industrie, ouverte juste à côté, est plutôt éclectique : elle propose des appareils de seconde main et fabrique du savon et des étiquettes. La responsable du magasin, qui a souhaité garder l’anonymat apprécie, elle aussi, ce site très fréquenté où les locaux commerciaux sont vastes. Elle qui habite le Banconi, n’a pas hésité de louer à Sébénicoro après avoir cherché un magasin à sa convenance dans toute la ville.


L’implantation de ces nombreux points de vente qui transforment les stations-service en centres commerciaux, ne fait pas que des heureux notamment chez les propriétaires de petites alimentations de quartier. En effet, les pompes à essence fournissent sur un plateau une clientèle de la classe moyenne à supérieure aux boutiques installées autour, en premier lieu les épiceries bazars.


Ce sont justement ces clients aux habitudes de consommation citadines et dotés d’un certain pouvoir d’achat que ciblent aussi les alimentations comme celle des frères Diawara à Djicoroni-Para. «Nos clients viennent très peu ces temps-ci. Mais c’était prévisible depuis qu’on voit au sein des stations, les nombreuses boutiques s’ouvrir, surtout des alimentations. Avant, les gens se bousculaient dans notre alimentation», dit Amadou, l’un des propriétaires. Ce constat, presque toutes les petites alimentations de quartier l’ont fait sans pouvoir trouver la parade. Les stations-service nouvelle formule ont vraiment le vent en poupe.

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Danger pour le voisinage

 

Les stations-service prolifèrent sur le bord de nos routes non sans divers désagréments dont le plus frappant est la proximité avec les habitations. Le non respect de la distance de sécurité expose des familles à des dangers.  Pourtant, en théorie, pour implanter un point de vente de carburant, le promoteur doit remplir des dossiers et obtenir l’autorisation de la direction nationale de la géologie et des mines (DNGM). Contactée, celle-ci n’a pas donné suite à nos demandes d’informations sur la procédure à suivre.

Les familles qui subissent contre leur gré le voisinage dangereux d’une station-service se sont montrées par contre, beaucoup plus accessibles et loquaces. Les Coulibaly ont brusquement vu apparaître et se développer un chantier de station dans leur voisinage immédiat. «On a cherché à rencontrer le promoteur pour discuter sur l’écart de distance qu’il doit mettre entre ma famille et sa station, mais jusque-là, je n’ai pas pu le voir.

Le chantier est achevé, la station est déjà fonctionnelle et il n’y a aucun écart entre nous. En cas d’incendie, je serais directement touché et nos vies seront en jeu», souligne le chef de famille avec une pointe d’amertume.

Un agent de la Brigade urbaine pour la protection de l’environnement nous explique que la mairie intervient dans l’étude d’impact environnemental.

 La municipalité, assure-t-il, est également chargée de mener une enquête auprès des riverains des stations afin de savoir si elles sont d’accord ou pas avec l’implantation de ces points de vente. Si les conditions d’implantation ne sont pas respectées, indique-t-il, la mairie peut procéder à la fermeture de la station.


Notre interlocuteur déplore que de nombreuses familles ne bénéficient pas de ces mesures. Dans la documentation que nous avons pu consulter, la législation impose que l’installation d’un point de vente de carburant fixe sur le domaine public ou dans les agglomérations, fasse l’objet d’une «demande d’autorisation d’occuper l’emplacement».


Cette demande est adressée à l’autorité administrative du lieu d’implantation. Dans ce cas, la question est de savoir quels sont les critères de sécurité exigés et, aussi important, qui est chargé de les évaluer puis de les faire respecter ?

Fadi CISSE

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